C’est sans doute la plus importante découverte de la génétique depuis son origine. Les conséquences en sont à la fois exaltantes et inquiétantes pour l’espèce humaine. C’est la fameuse chirurgie du gène.

L’idée de base est simple. Un gène anormal est susceptible d’entraîner une information fausse, donc une maladie. C’est par exemple celui de la myopathie. D’où l’idée de le remplacer comme on le ferait d’une pièce déficiente de moteur automobile. C’était le calcul qu’avait fait l’AFM du Téléthon en fondant le Généthon en 1990. Or à part cinq cas d’enfants dits « bébés bulles » ressassés chaque année par le Téléthon, quoiqu’on vous en dise, ce fut l’échec quasi complet car les moyens connus de faire un tel travail étaient très onéreux et complexes à mettre en oeuvre.

Cependant dès 1987 avait été repéré les CRIPS (Clustered regularity interspaced short palindromicregions). Il s’agit en réalité de séquences identiques régulières qui avaient été repérées dans le génome. Comme on ne savait pas à quoi elles servaient il fut conclu qu’elles ne servaient à rien. D’autant que 97 % du génome avaient été établis comme inutiles. Il a fallu 2007 pour comprendre que les CRIPS étaient de véritables porteurs de couteau permettant de sectionner des chaines de gènes. Le couteau étant lui-même un enzyme connu par ailleurs.

Prenons une comparaison. Imaginons un collier de perles. Les CRIPS mènent un couteau qui le coupera afin d’extraire une perle de mauvaise qualité pour la remplacer ou simplement s’en débarrasser. Il va de soi que celle-ci ayant été évacuée, il y a un trou dans le collier. Le but est de combler ce trou par une autre perle qui elle-même est de bonne qualité.

Dans le cas précis, il s’agit tout simplement de combler le trou par un gène qui est sain. L’organisme qui en profitera se trouvera génétiquement modifié. Si c’est un homme, il correspondra à la définition du « mutant » de la science- fiction. Mais bien évidemment des essais sont effectués sur des animaux : la souris, la mouche drosophile et surtout le vers Caenorhabbditiselegans dont le génome est proche de l’homme, et aussi sur des mammifères.  Une équipe chinoise a réussi à appliquer cette technique sur le singe en 2014.

Ainsi les CRIPS peuvent évacuer un gène, le remplacer et même le corriger. Extraordinaire comme perspective.

Il va de soi que le champ d’expérimentation sur l’homme est grandiose. Deux laboratoires internationaux viennent de se créer pour faire des recherches dans ce sens. La modification du génome se portera bien sûr vers le traitement des maladies génétiques. Mais le revers de la médaille : cette technique très simple et rapide selon les chercheurs peut aussi aboutir à modifier  l’espèce humaine si des garde-fous ne sont pas préparés par les législateurs.

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