Une discussion est survenue entre les deux candidats à la primaire « de droite »  concernant le nombre de fonctionnaires à supprimer. Rappelons à ce propos la phrase classique : « il y a des Français plus égaux que d’autres ». Il y a cinq millions et demi de fonctionnaires. Leurs avantages sont nombreux.

Avant tout, ils ont la stabilité de l’emploi et ne risquent pas le chômage : ils ne peuvent pas être licenciés sauf faute grave (les licenciements sont très rares). Le départ à la retraite peut se faire de manière prématurée selon les catégories. Les exemples sont nombreux. Par exemple à l’EDF, la retraite peut intervenir entre 55 et 60 ans avec un nombre réduit d’années de cotisations. Dans l’enseignement une femme qui a trois enfants peut partir prématurément avec une petite retraite toute sa vie. Dans le privé elle doit travailler jusqu’à 65 voire 67 ans. Les retraites des commerçants et des agriculteurs sont très faibles et beaucoup doivent jouer les prolongations. Les médecins ont trois mois de carence avant d’être pris en charge en cas d’arrêt du travail etc.

Dans la fonction publique, les salaires sont en moyenne plus élevés que dans le privé. Sans compter les avantages donnés par les comités d’entreprise.

Or malgré les multiples avantages de la fonction publique, il en est un qui n’est pas négligeable. Les fonctionnaires n’ont pas de jour de carence en cas d’arrêt du travail et sont payés à 100 % de leur salaire, en général durant un an. Ceci expliquant cela.

En effet, le gouvernement a pris acte du fait que les fonctionnaires étaient la catégorie professionnelle qui cumulait le plus de « congés maladie ». L’usage de ce terme est un aveu. La maladie est assimilable à des congés vacances. Ainsi, le ministre de la fonction publique, la radicale de gauche Annick Girardin a déclaré « La fonction publique doit être exemplaire, sinon elle est attaquable et mise en danger. Les abus créent aussi du mal-être chez les collègues sur le terrain » et aussi pour les autres travailleurs. Exemple extrême à Marseille : un agent de la fonction publique se fait payer en moyenne 39 jours par an en sus de ses congés légaux selon le député Philippe Gomès.

Le gouvernement, dans le cadre du vote du budget, a donc fait voter le 17 novembre une loi visant à réprimer les abus susnommés.

Pour « améliorer l’efficacité du contrôle médical en permettant aux employeurs publics de recourir, en plus des médecins agréés par l’administration, aux médecins-conseils de l’assurance maladie et à l’ensemble des médecins ». En pratique il paraît peu probable que les médecins-conseil de la sécurité sociale ait le temps de gérer ce supplément de travail. En revanche, il semble très intéressant que les médecins de ville puissent être appelés en renfort pour contrôler les arrêts du travail abusifs. Reste à savoir si l’administration appliquera cette demande…

Malheureusement le gouvernement a refusé de rétablir le jour de carence dans la fonction publique. Il est de trois jours pour les autres salariés. Une incroyable injustice qui entretient les « abus ». 

Jean-Pierre Dickès

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