Nous vous annoncions il y a quelques jours la naissance de la Coalition pour la Vie et la Famille. Vous êtes nombreux à vouloir en savoir plus.

MPI : Votre communiqué stipulait que la Coalition pour la Vie et la Famille est un parti européen qui compte déjà plusieurs parlementaires de différents pays et qui a obtenu la reconnaissance officielle du Parlement européen. Pouvez-vous nous en dire plus, nous expliquer ce que cela signifie ?

Alain Escada : Depuis quelques mois, des rencontres ont été organisées entre des personnalités pro-vie et pro-famille engagées en politique afin de voir comment coordonner nos efforts.

Il est évident que les attaques menées contre la Famille se préparent à la fois dans des cercles occultes tels que les loges maçonniques et dans des institutions supranationales. Les institutions européennes pèsent de plus en plus lourd et influencent considérablement les décisions politiques de la majorité des gouvernements des pays membres de l’Union Européenne. Seuls quelques pays, essentiellement à l’Est, refusent de céder aux injonctions des institutions européennes.

Parallèlement, le Parlement européen encourage depuis plusieurs années la mise en place de partis européens. Nous l’avons pris au mot. Non pas pour approuver cette dérive politique mondialiste qui veut faire d’un gouvernement européen l’antichambre d’un gouvernement mondial. Mais pour mener le combat chrétien, pro-vie et pro-famille jusque dans l’antre des politiques mortifères.

Conformément à la règlementation du Parlement européen, huit parlementaires issus de sept pays membres de l’Union européenne ont déposé avec moi le dossier de création de la Coalition pour la Vie et la Famille dont ils m’ont désigné président.

Puisque nous avons rempli aux conditions (qui fixent un nombre minimum de parlementaires signataires et de pays représentés), le Parlement européen a bien été contraint de nous accorder la reconnaissance officielle, même si c’est sans grand enthousiasme de sa part, ce qui est un euphémisme.

MPI : Le Parlement européen vous met déjà des battons dans les roues ?

Alain Escada : Nous ne nous attendions pas à ce que le Parlement européen nous accueille avec joie. Mais il est intéressant d’observer comment la seule évocation d’un programme pro-vie et pro-famille suscite immédiatement des mesures discriminatoires de la part de cette institution.

MPI : C’est-à-dire ? De quelle façon ?

Alain Escada : Lorsqu’un parti européen est reconnu par le Parlement européen, sur base de conditions fixées par celui-ci, une subvention accompagne la reconnaissance. Le montant de cette subvention est déterminée par une grille de calcul reposant sur le nombre de parlementaires signataires, de pays représentés et d’un projet de budget fourni par le parti. En l’occurrence, au niveau de la Coalition pour la Vie et la Famille, qui fait office de petit Poucet parmi la liste des partis européens, cela signifie tout de même plusieurs centaines de milliers d’euros auxquels la Coalition pour la Vie et la Famille aurait droit. 

Mais le Parlement européen statue chaque année au mois de décembre sur la répartition d’une enveloppe totale d’environ 39 millions d’euros de subventions entre les différents partis européens. Or, pour la première fois, quatre partis européens ont fait l’objet d’une règlementation d’exception. Ces quatre partis, dont la Coalition pour la Vie et la Famille, sont considérés “eurosceptiques” et se voient fixés des conditions supplémentaires pour l’obtention d’une subvention, conditions qui, dans les faits, signifient tout simplement priver sans le dire ces quatre partis de leurs subventions.

En fait, le Parlement européen exige pour ces seuls quatre partis une garantie bancaire pour un montant équivalent au tiers de la subvention à laquelle ils ont droit. Mais comme si cela ne suffisait pas, le Parlement européen exige que cette garantie bancaire soit fournie par une banque de notation la plus élevée, ce qui réduit à un quarteron d’empires bancaires les organismes pris en compte pour fournir une telle garantie bancaire.

Ainsi, dans le cas de la Coalition pour la Vie et la Famille, nous pouvions par exemple obtenir une garantie bancaire via une banque commerciale espagnole mais sa notation n’était pas suffisante pour être prise en compte.

Pour résumer, par ce dispositif exceptionnel particulièrement exigeant, le Parlement européen refuse d’appliquer ses règles lorsque les partis européens pensent de façon non conforme.

En ce qui concerne la Coalition pour la Vie et la Famille, qui n’est pas explicitement eurosceptique, le Parlement européen justifie sa décision en écrivant que puisqu’il s’agit d’un nouveau parti, il n’est pas certain que ce parti soit conforme aux valeurs européennes, ce qui tend indirectement à signifier que le seul fait de s’affirmer pro-vie et pro-famille contreviendrait probablement aux dites valeurs européennes… Voilà qui est très révélateur !

MPI : Comment comptez-vous réagir à ce mauvais coup ?

Alain Escada : Un avocat est chargé d’intenter une procédure pour faire respecter le bon droit. Ces institutions européennes qui n’ont que le mot “égalité” à la bouche considèrent donc qu’un parlementaire pro-vie et pro-famille a moins de valeur qu’un parlementaire défenseur des lobbies pharmaceutiques ou LGBT ? Mettons-les au pied du mur et forçons-les à montrer au service de quelles idéologies travaillent ces institutions.

Ceci étant, la Coalition pour la Vie et la Famille entend bien agir, avec ou sans subvention. En ce qui nous concerne, si cela ne tenait qu’à nous, c’est l’ensemble des partis européens qui seraient privés de subventions !

De notre côté, nos parlementaires ne manqueront pas d’utiliser toutes les possibilités dont ils disposent pour batailler en faveur de la Vie et de la Famille, rappeler que l’avortement est un crime, que le mariage est l’union d’un homme et d’une femme et que la marchandisation d’un enfant ou du ventre d’une femme est une abomination.

Ces vérités semblent piétinées en France mais ne perdez pas de vue qu’elles restent fermement défendues dans plusieurs pays de l’Est, y compris par les partis au gouvernement là-bas.

La Coalition pour la Vie et la Famille recrute en ce moment même de nouveaux élus, à tous les niveaux – municipal, régional, national et européen – pour faire entendre dans toutes ces assemblées une voix respectueuse de la Vie et de la Famille.

Et, dans les prochaines semaines, je compte bien faire le nécessaire pour que la Coalition pour la Vie et la Famille invite au Parlement européen différents responsables associatifs dont l’expertise mérite d’être promue.

La Coalition pour la Vie et la Famille co-organise également la 1ère Fête du Pays Réel, qui se tiendra le 11 mars à Rungis. Ce doit être un événement familial, avec des stands d’associations, d’artisans, d’éditeurs de bons livres. On y fera aussi le point sur les bonnes initiatives qui peuvent être transposées.

Mais notre première activité sera notre participation à la Marche pour la Vie ce dimanche 22 janvier à Paris. D’ores et déjà, des membres et sympathisants de Civitas et de l’Association Catholique des Infirmières et Médecins (ACIM) se rassembleront avec la Coalition pour la Vie et la Famille, place Denfert Rochereau, près de l’entrée des Catacombes. Tout un symbole !

MPI : Est-ce que la Coalition pour la Vie et la Famille est réservée à des élus ou des responsables associatifs ?

Alain Escada : Non, bien entendu. Toute personne désireuse de défendre la Vie et la Famille peut nous rejoindre et adhérer à cette Coalition.

Nous voulons évidemment y donner une assise populaire.

MPI : Dernier point : vous êtes aussi président de Civitas dont vous aviez dit qu’il est favorable au Frexit. En tant que président d’un parti européen, avez-vous changé d’opinion ?

Alain Escada : Non, bien évidemment. Je suis intimement convaincu de la nocivité de ces institutions européennes qui œuvrent contre les peuples, contre les patries, contre le réel, contre le bien et contre Dieu.

Mais en attendant de les quitter ou de les voir disparaître, il faut y batailler. Refuser le combat, c’est livrer notre société aux pires ignominies.

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