Ce vendredi 24 mars 2017, 27 chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’Union Européenne ont rencontré le pape François, à Rome, pour commémorer le 60e anniversaire du Traité de Rome. Dans la Salle royale du Vatican où ils étaient réunis, l’actuel détenteur du trône pétrinien leur a dispensé un discours conventionnel,  message aux saveurs naturalistes et anthropocentriques, d’où la dimension divine est absente.

Pour le pape, l’Europe d’aujourd’hui et de demain doit avoir comme piliers :

« la centralité de l’homme, une solidarité effective, l’ouverture au monde, la poursuite de la paix et du développement, l’ouverture à l’avenir. »

Pas une seule fois, mais ce pape est coutumier du fait dès qu’il parle à des représentants politiques, il n’a prononcé le nom de Notre Seigneur Jésus-Christ ni insisté sur la loi divine qui doit inspirer les lois humaines et soutenir la société. Personne ne niera que François est conscient des problèmes économiques et sociétaux générés par le capitalisme sauvage et l’ultra-libéralisme auxquels les pays européens sont soumis et qu’il essaye d’en faire prendre conscience ces chefs d’État européens. Mais les remèdes qu’il préconise aux différentes crises de l’Europe restent au niveau de l’humain, il met son espoir en les hommes et non en Dieu : pour que

« L’Europe  retrouve l’espérance » il mise uniquement « dans la solidarité qui est aussi le plus efficace antidote contre les populismes modernes. La solidarité comporte la conscience de faire partie d’un seul corps et en même temps implique la capacité que chaque membre a de ‘‘sympathiser’’ avec l’autre et avec l’ensemble. »

Dédaigneux et méprisant envers les politiques favorisant le retour aux souverainetés nationales, pourtant un des meilleurs antidotes aux folies technocratiques bruxelloises, il rejette abusivement dans son discours convenu  les solutions nationalistes :

« Au contraire, les populismes prospèrent précisément à partir de l’égoïsme, qui enferme dans un cercle restreint et étouffant et qui ne permet pas de surmonter l’étroitesse de ses propres pensées et de ‘‘regarder au-delà’’.  Il faut recommencer à penser de manière européenne, pour conjurer le danger opposé d’une uniformité grise, c’est-à-dire le triomphe des particularismes. »

Dans cette recension succincte de cette allocution très politiquement correct n’oublions pas d’évoquer le sempiternel passage dédié à l’Europe multi-culturelle : après avoir rappeler les racines chrétiennes du Vieux Continent, François qui n’en est jamais à une contradiction près, parle d’une Europe multi-culturelle, ce qui équivaut à détruire sa particularité chrétienne :

« L’Europe retrouve l’espérance lorsqu’elle ne s’enferme pas dans la peur et dans de fausses sécurités. Au contraire, son histoire est fortement déterminée par la rencontre avec d’autres peuples et cultures et son identité « est, et a toujours été, une identité dynamique et multiculturelle ». « L’ouverture au monde implique la capacité de « dialogue comme forme de rencontre » à tous les niveaux, à commencer par celui des États membres et des Institutions ainsi que des citoyens jusqu’à celui des nombreux immigrés qui abordent les côtes de l’Union. On ne peut pas se contenter de gérer la grave crise migratoire de ces années comme si elle n’était qu’un problème numérique, économique ou de sécurité. La question migratoire pose un problème plus profond, qui est d’abord culturel. Quelle culture propose l’Europe aujourd’hui ? La peur, souvent visible, trouve, en effet, dans la perte d’idéaux sa plus radicale cause. » « Au contraire, la richesse de l’Europe a toujours été son ouverture spirituelle et la capacité à se poser des questions fondamentales sur le sens de l’existence. »

Et si cette ouverture spirituelle qu’il ne définit pas, vagues paroles pour explication vague, spiritualisme ambivalent, n’était que la fin de la spécificité européenne, la fin de sa civilisation chrétienne, la fin de sa culture millénaire, des ses nations et de ses peuples ? Et si le pape François, en définitive, n’était que le fossoyeur de l’identité européenne et le défenseur d’une Europe supra-nationale, multi-confessionnelle et multi-ethnique concoctée dans les loges maçonniques et mondialistes ?

Pour conclure son discours, le pape François a terminé par une envolée lyrique aux accents messianiques qui aurait pu tout autant être proclamée par un frère maçon :

« De mon côté, je ne peux qu’assurer de la proximité du Saint-Siège et de l’Église à l’Europe entière, à l’édification de laquelle elle a depuis toujours contribué et contribuera toujours, en invoquant sur elle la bénédiction du Seigneur, afin qu’il la protège et lui donne la paix et le progrès. C’est pourquoi, je fais miennes les paroles que Joseph Bech a prononcées au Capitole : Ceterum censeo Europam esse ædificandam, d’ailleurs je pense que l’Europe mérite d’être construite. »

L’Europe a été, l’Europe a été construite par les nations et les peuples christianisés, mais le monde d’aujourd’hui, Église conciliaire comprise, a perdu de vue quelle Europe vaut vraiment la peine d’être restaurée. En paraphrasant la célèbre phrase de saint Pie X sur la civilisation, nous pouvons dire  :  non, l’Europe n’est plus à inventer, ni à bâtir dans les nuée. Elle a été, elle est : c’est l’Europe chrétienne, c’est l’Europe catholique. Il ne s’agit que de l’instaurer et de la restaurer sans cesse sur ses fondements naturels et divins contre les attaques toujours renaissantes de l’utopie malsaine, de la révolte et de l’impiété : Omnia instaurare in Christo. 

Un Omnia instaurare in Christo que le pape François ne prononce pas !

Francesca de Villasmundo

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