barrosoCe dimanche, le président de la commission européenne Emmanuel Barroso a mis en garde les Ecossais qui doivent se prononcer par référendum le 18 septembre prochain sur l’indépendance ou non de l’Ecosse. Il a estimé qu’ « il serait extrêmement difficile, voire impossible à l’Ecosse d’adhérer à l’UE », même s’il a tenu par la suite à ajouter que c’était au peuple écossais de décider de son avenir. Cette menace s’adresse-t-elle seulement à l’Ecosse ?

Ces dernières années ont vu la montée de mouvements séparatistes dans divers pays européens et certains médias s’en inquiètent. Ainsi l’Espagne doit faire face à deux régions qui ont clairement une volonté d’une plus grande autonomie : le Pays Basque et la Catalogne. Si l’ETA a cessé toute lutte armée et terroriste, l’identité basque n’en reste pas moins forte et revendicatrice. Mais c’est désormais du côté de la Catalogne que les velléités d’autonomie se font sentir. Même si le premier ministre espagnol Rajoy se refuse à tout référendum, en janvier le chef du gouvernement régional de Catalogne, le nationaliste Artur Mas, a réaffirmé sa volonté d’organiser un référendum sur l’indépendance catalane dans un cadre tout à fait légal. Rajoy a déjà averti qu’il serait anticonstitutionnel et que des sanctions tomberaient si le référendum était organisé…  au risque de provoquer un mouvement de contestation. Il faut rappeler qu’en Catalogne, on parle catalan et non le castillan. Quand on dit parler la langue espagnole, il s’agit du castillan.

La Belgique a vu aux dernières élections la victoire de la N-VA (nouvelle alliance flamande) et de son leader Bart De Wever, entraînant une grave crise politique qui a duré plus d’un an bdwavant de voir la formation d’un gouvernement qui a écarté la N-VA. Mais cette dernière reste largement influente en Flandre comme ont pu le prouver les élections communales d’octobre 2012 où elle emporte la ville d’Anvers et poursuit son ancrage faisant largement baisser le Vlaams Belang, autre parti indépendantiste. La N-VA a toujours joué sur l’ambiguïté de son projet entre confédération et indépendance totale. On attend déjà avec crainte les prochaines élections fédérales et européennes. La N-VA va-t-elle continuer sa progression ? Lors de la dernière crise politique, mêmes les politiciens francophones ont reconnu qu’un éclatement de la Belgique était possible malgré les difficultés, réfléchissant à un plan B. Bruxelles, capitale belge mais aussi européenne, reste la principale pierre d’achoppement.

Et ailleurs ? Si la France en reste plus ou moins à l’abri, il ne faut pas négliger la Corse ou la Nouvelle-Calédonie. Le récent mouvement des Bonnets Rouges bretons a réveillé l’indépendantisme breton et son identité forte. En Italie, la Ligue du Nord favorable à l’indépendance de la Padanie, a connu un fort succès électoral et a obtenu même des postes ministériels sous la période Berlusconi. Les Îles Féroés ont obtenu une plus grande autonomie par rapport au Danemark dont elles sont un territoire autonome.  Pour cette raison, elles ne font pas partie de l’UE tout comme ses citoyens. Elles sont exclues de l’espace Schengen. Une partie des habitants seraient pour une indépendance totale. Plus largement, les autres pays européens ont aussi leurs mouvements régionalistes ou autonomistes voir indépendantistes mais ils n’ont pas une force politique comparable comme en Espagne ou en Belgique.

On peut donc penser que l’avertissement d’Emmanuel Barroso ne s’adresse pas qu’à l’Ecosse. A travers elle, ce sont aussi les autres régions aux volontés indépendantistes qu’il menace. La question n’est même pas de savoir si oui ou non, ce serait une bonne chose. Monsieur Barroso oublie simplement de nous dire qu’en  général, ces mouvements ont du succès à cause de l’échec de la politique de l’Union Européenne qui déçoit.

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