Présent, 28 novembre 2014

Extrait:

– Dans le même article, vous déploriez le fait qu’on « aille chercher en dehors du FN des compétences qui s’y trouvent ». Comment expliquer un tel état de fait ?

Déplorer est un terme excessif, que je n’ai pas prononcé. Mais il est vrai que nous n’avions pas attendu ces dernières années pour faire appel à des compétences : experts divers, chefs d’entreprise, ingénieurs, hauts fonctionnaires, universitaires, etc. En témoignent, entre autres, les remarquables travaux de notre Conseil Scientifique d’alors, qui, sous la direction du regretté Pr. Jacques Robichez, de la Sorbonne, de Hugues Petit, Maître de Conférences à l’Université de Grenoble, de Thibaut de La Tocnaye, ingénieur centralien, innovateur et créateur d’entreprises, a produit des colloques, des publications, des travaux remarquables. Toutes les compétences ne viennent pas de l’extérieur. Les ralliements récents sont de beaux signes d’encouragements, et pour montrer notre ouverture on donne beaucoup d’importance à ceux qui nous rejoignent ainsi. Mais il est vrai que je suis aussi et surtout un fervent partisan d’une école qui permette de former intégralement nos cadres, avec la solide colonne vertébrale de notre école de pensée. Une école militante au sein même de notre mouvement, qui lierait à la fois les compétences universitaires ou professionnelles de nos adhérents les plus qualifiés avec les épreuves ou les défis auxquels nous sommes tous confrontés. Une vraie et belle méritocratie française, empreinte de dévouement et de fidélité.

– Il y a peu, vous preniez votre distance avec les commémorations de la mort de De Gaulle par des membres du FN, notamment de jeunes militants tels que le nouveau président du FNJ, Gaëtan Dussausaye. Verrait-on monter en puissance un « gaullisme frontiste » alors que vous estimez que des « dizaines de milliers d’adhérents du FN » ne pourront jamais se reconnaître dans l’héritage de De Gaulle ?

Nous constatons un phénomène indépendant de notre volonté : s’estimant à juste titre trahis par leurs aînés, de plus en plus d’héritiers du gaullisme se rapprochent du Front National. Cela ne me gêne en aucun cas, puisque il est du principe même du FN d’être un grand rassemblement, cherchant toujours ce qui unit et rejetant autant que possible les ferments de la division. Mais il ne faut pas oublier aussi ce qui a fondé l’engagement de beaucoup d’entre nous, et justement éviter de raviver les plaies encore mal cicatrisées du passé. Pour ma part, j’ai déjà dit que je mettais irrévocablement trois fautes graves au passif du général De Gaulle: 1) Il a couvert à la Libération la terrible et mensongère fiction selon laquelle ceux qui avaient servi le gouvernement légal de la France, et souvent accompli des prouesses pour assurer la survie du pays, étaient tous des traîtres. 2) Revenu au pouvoir pour conserver l’Algérie à la France, et s’y étant solennellement engagé, il a abandonné nos compatriotes, européens ou musulmans, au FLN, dans des conditions d’une brutalité effroyable. 3) Il y a aussi sa complaisance à l’égard du communisme et du marxisme, auxquels il a abandonné les sphères intellectuelles et culturelles du pays, ce qui a conduit inéluctablement aux évènements de mai 68.

Ceci étant dit une fois pour toutes, j’avais bien précisé que j’avais été heureux de travailler au Parlement Européen avec le petit-fils du Général, Charles De Gaulle, patriote indiscutable, et qui défendait honorablement la mémoire de son grand-père, ce qui ne l’avait pas empêché de rejoindre nos rangs. Je me souviens de discussions animées et intéressantes avec lui et avec Jean-Marie Le Pen au Parlement. C’est très bien que tous les patriotes puissent se réconcilier, mais il me semble que ce sur ce sujet du gaullisme les mythologies prospèrent plus vite que la réalité. Des jeunes gens, qui n’ont pas du tout connu l’époque, créditent le général d’une volonté d’indépendance et d’affirmation de la souveraineté nationale. Mais le personnage est bien plus clivant qu’il n’y paraît : je leur conseille donc la retenue sur ce sujet, et en tous cas d’éviter ces signes ostentatoires. Cela me semble sage.

– Marine Le Pen peut-elle gagner la présidentielle de 2017 ?

L’état de délabrement du pays, la défiance vis-à-vis des appareils politiques du système, leur république bananière à bout de souffle: les ingrédients semblent prêts pour une belle révolution patriotique en mai 2017. Il nous faudra veiller, comme je vous le disais, à chercher à unir, à rassembler, et à convaincre. L’espérance est nôtre! A nous, hommes et femmes de bonne volonté, à batailler. Et gardons la confiance dans ce qui suit cette prédiction de Jeanne…

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