Ceci n’est pas un cimetière chrétien

L’une des toiles les plus célèbres de Magritte montre une grosse bouffarde, de celles qu’affectionnait Brassens, accompagnée d’une légende : « Ceci n’est pas une pipe ».

Les surréalistes étaient des artistes, des créateurs, des poètes.

Tout le contraire de Madame Delaunay. Socialiste jusqu’au bout des escarpins, raidie dans son poste de députée de Gironde, éphémère secrétaire d’Etat aux personnes âgées dans le bref gouvernement de Jean-Marc Ayrault, cette dame clame haut et fort qu’en France, il n’y a pas de cimetières chrétiens : « Seulement des cimetières républicains » dit-elle.

Que c’est nimbé d’intelligence ! Madame Delaunay a tout compris, et nous avec elle. En France, il ne saurait y avoir de profanation puis qu’il n’y a pas de cimetières chrétiens. Des déprédations, oui ! Des dégradations, oui encore ! Mais pas des profanations. On peut renverser les croix les planter à l’envers, briser les statues, taguer des insanités, défoncer des pierres tombales, éventrer des cercueils, ce ne seront jamais, au mieux, que des actes de vandalisme.

A Nantes, il y a quelques jours, le parquet a déclaré que « uriner sur un crucifix dans la cathédrale, n’est pas une profanation car il n’y a pas eu ni d’inscription, ni de déclaration particulière faite par le suspect. Le délit serait plutôt celui de dégradation d’un monument historique ». A Wignehies, dans le Nord, les croix du cimetière ont été profanées dans la nuit du 19 au 20 février ; selon les autorités : « Ce geste s’apparente plus à un acte gratuit qu’à un réel acte antireligieux ». La veille, à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, dans l’Aude, après que le cimetière ait été vandalisé et des croix renversées et brisées, le procureur a déclaré que « Ces faits n’ont aucun caractère religieux ». Et Matoury, en Guyane. Et Tracy-sur-Mer. Et Saint-Béat. Et… et… et… Tous les jours, ou presque, des cimetières chrétiens sont profanés dans le plus grand déni de nos gouvernants, y compris notre charmante députée bordelaise.

Tous les jours, ou presque, des églises sont vandalisées, recouvertes de graffitis, des statues sont brisées, des objets liturgiques souillés, et nos autorités s’en fichent. Félicie… euh, pardon ! Michèle, aussi.

Je comprends pourquoi, maintenant, grâce à l’admirable madame Delaunay : il n’y a plus d’églises chrétiennes. Depuis 1905, il n’y a plus que des bâtiments républicains. Notre-Dame de Paris, que l’on prenait jusqu’à présent pour une basilique, ou Notre-Dame de Chartes et son pèlerinage, ou Vézelay, Hautecombe, Saint-Benoit-sur-Loire, toutes ces cathédrales, ces abbatiales, ces églises merveilleuses qui tapissent le sol de notre pays comme un semis de foi et de beauté, qui ont vu éclore tant des femmes et d’hommes de bien dont l’histoire retient encore les noms, et pour longtemps, tout cela est balayé d’une chiquenaude par madame Delaunay : ce ne sont que des bâtiments républicains, comme le parking, la salle des fêtes ou le local des boulistes.

Madame… madame, avez-vous pris conscience de la stupidité de votre propos ? Vous qui êtes censée représenter le peuple, comprenez-vous qu’en prononçant une phrase aussi irréfléchie, aussi sectaire, aussi absurde, vous injuriez les 9/10èmes des Français ? Il ne vous a pas traversé l’esprit que les aïeux des français vivant actuellement, ont tous, ou presque, été enterrés par le curé, avec enfants de chœur et goupillon ? Ne cherchez pas très loin, vous en avez dans votre famille ! Mais dans quelle planète vivez-vous, madame Delaunay ? Qu’est-ce qui vous permet de choquer ainsi les gens, de déchristianiser ce qui a toujours été chrétien ? De quelle autorité disposez-vous pour parler et agir ainsi ? Quel profit en attendez-vous, madame ? Hurler avec les loups vous rassure ? Bouffer du curé comme il y a un siècle vous apparait comme le comble du modernisme, du « progrès », comme vous dites ? Vous jetez votre petit fagot dans le grand bûcher des mécréants pour, tout à coup devenir notoire un court instant ! Vanitas vanitatum…

Bernard-René de Launay, était, pour son malheur, gouverneur de la Bastille, le 14 juillet 1789. Sa tête a bien vite été promenée au bout d’une pique, ce qui montre qu’il ne devait pas regorger de sympathie pour les révolutionnaires, gens de gauche s’il en est. Si, d’aventure, cet homme était l’un de vos aieux malgré votre patronyme dénobilisé, vous prouveriez, par votre phrase, que le sens de la famille vous est aussi étranger que vous est familier le sens du ridicule.

Emprunt à Magritte

Ceci n’est pas une sotte

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