Il y a presque un an déjà, nous avions émis des doutes sérieux sur la véracité des chiffres du PIB des USA. En effet, avec un taux de chômage et de sous-emploi (not in labor force) aussi élevé, à un niveau record depuis un demi-siècle, il nous semblait que les chiffres du PIB en hausse continue étaient complètement incohérents et invraisemblables.

C’est maintenant quasiment officiel. Si ça ne l’est pas déjà, ça ne saurait tarder. Plusieurs sites anglophones confirment ce que nous avions pressenti il y a un an. Les chiffres officiels sont totalement bidonnés. Voir ici ou là. Le nombre d’étatsuniens sans emploi, mais en âge de travailler, a franchi la barre symbolique des 100 millions et se hisse à 102,6 millions. Qui plus est, plusieurs saignées supplémentaires se profilent à l’horizon chez plusieurs méga-corporations, ce qui ne va pas arranger la situation.

Certains analystes ont recalculé les statistiques officielles et les nouveaux chiffres indiquent que la crise et le niveau de chômage sont équivalents à ceux de la grande crise de 1929. Le taux de chômage réel n’est pas de 5%, mais il avoisinerait plutôt la barre des 25%, si on prend en compte tous les chercheurs d’emploi découragés par le fait qu’il n’y a tout simplement pas d’emploi.

Il y a presque un an, nous avions tenu le raisonnement suivant : « D’après les statistiques officielles, le PIB des USA serait passé de 10 300 milliards en 2000 à 16 800 en 2013, alors que ce pays a perdu environ 10 millions d’emplois en 14 ans, au rythme moyen de 800 000 par an. C’est tout simplement incompréhensible. Notre analyse est que la courbe du PIB des USA est réaliste jusqu’en 2000, mais depuis cette période, on observe une discordance sévère entre le PIB annoncé et la réalité probable.

Logiquement, en rapport au taux d’emploi qui a baissé de 4% en absolu et de 6% en relatif (4% rapporté à 67%), le PIB devrait avoir baissé de 6% entre 2000 et 2013 et devrait se situer aux alentours de 9 700 milliards. La courbe reconstituée d’après le taux d’emploi est la suivante :

Prétendre que le PIB des USA serait réellement de 16 800 milliards suppose donc que l’économie des USA (dont le nombre d’actifs baisse !) aurait amélioré sa capacité à générer du PIB de 73% en 13 ans (16800/9700 = 1,73). Si on admet que cette capacité à générer du PIB serait stable, hors effets liés à la durée du temps de travail annuel ou de la productivité, cela signifie que sur les 16 800 milliards annoncés officiellement, 7 100 sont de la pure daube inventée de toutes pièces. Il est étonnant que personne ne s’interroge (publiquement ?) sur le niveau du PIB américain en total décalage par rapport à une situation de l’emploi en dégradation permanente. »

Il y a un an, lorsque nous avons émis l’idée que presque la moitié du PIB des USA était de la pure daube statistique, digne de la plus belle époque soviétique, on aurait pu crier au scandale. Mais notre raisonnement est désormais entièrement validé par les calculs réalisés par d’autres esprits critiques. Ainsi, contrairement aux fables rapportées par les médias officiels et au traficotage des chiffres par les agences gouvernementales étatsuniennes, à coups de redressement et de désaisonnalisation, les USA sont bel et en bien en récession depuis 1999-2000. En rouge, les chiffres bidonnés, et en bleu la réalité d’une récession permanente depuis 15 ans à un taux voisin de -2% par an.

On peut même se demander si notre estimation d’un PIB réel des USA autour de 9700 milliards de dollars n’est pas optimiste. Nous avions évalué une baisse de 6% en 15 ans, après le pic en l’an 2000 à 10300 milliards de dollars. Si on accepte les pourcentages de récession recalculés par le site shadowstats.com, cela mène à la conclusion que le PIB réel serait voisin de 8000 milliards, soit une chute de plus 20%. Cela donne proprement le vertige. L’économie des USA est littéralement en train de s’effondrer à vitesse accélérée.

Voici le commentaire du site sur le graphique qu’ils ont recalculé :

« There is no recovery. There are no jobs. There is no growth. The United States, regardless of what is being said by mainstream financial pundits or believed by their TV-watching myrmidons, is now (and has been for quite some time) in a recession. What’s worse is that most have no clue of how bad things really are or that they are witnessing America’s Second Great Depression. »

Il n’y pas de reprise. Il n’y a pas d’emplois. Il n’y pas de croissance. Les USA, en dépit de ce que disent les experts financiers officiels et de ce que croient leurs acolytes télévisuels, sont maintenant (et depuis un certain temps) en récession. Et ce qui est pire, la plupart n’ont aucune idée de la gravité de la situation et ne se rendent pas compte qu’ils assistent en direct à la 2ème grande dépression économique, après celle de 1929.

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