Au printemps 2017, le Pew Research Center, bien connu des amateurs de statistiques et de sondages, a réalisé une enquête dans 7 pays asiatiques sur leur perception de la croissance économique chinoise, leur demandant si celle-ci était bonne ou mauvaise pour leur pays.

Le pays le plus favorable à la croissance économique chinoise est l’Australie, avec 70 % d’avis positifs et 23 % d’avis négatifs. Et pour cause… L’Australie est un pays producteur de matières premières : fer, or, bauxite, uranium, argent, blé, cobalt, cuivre, houille, plomb, laine, nickel… Avec une Chine industrielle, débouchés assurés.

Vient ensuite le Japon, avec 53 % d’avis positifs contre 36 % d’avis négatifs. Le Japon est une puissance de services et aussi industrielle, axée sur la haute technologie, ce qui est parfaitement complémentaire d’une économie chinoise encore déficiente dans ces domaines.

L’Indonésie arrive en 3e position avec 49 % d’avis positifs et 34 % d’avis négatifs. L’Indonésie est dans le même cas de figure que l’Australie : réservoir de matières premières (caoutchouc, étain, café, cacao, cuivre, houille, nickel, or…), mais aussi pays en voie d’industrialisation pouvant éventuellement récupérer des usines chinoises délocalisées en cas d’augmentation trop importante des salaires.

Les Philippines sont plus mitigées : 48 % de oui, 45 % de non. Pays gagnant de plus en plus de places dans les classements mondiaux des matières premières, tant agricoles que minières (les Philippines se sont adjugées le premier rang mondial pour le nickel et les ananas), avec un embryon d’industrie (les Philippines sont entrées dans le Top 6 des producteurs de navires). Cependant, les conflits territoriaux avec la Chine dans la mer du même nom font que Manille se méfie de son puissant voisin et joue un jeu d’équilibriste entre les deux grosses puissances, la Chine et les Etats-Unis.

Passons maintenant aux pays les plus méfiants. La Corée du Sud comte 45 % de partisans de la croissance chinoise contre 49 % d’hostile. Le soutien de la Chine à la Corée du Nord, mais aussi la rivalité commerciale entre Pékin et Séoul sur les marchés mondiaux des navires, de l’acier et des automobiles, refroidissent les relations entre les deux pays. Nul doute que la montée progressive en gamme des produits chinois vat amener de plus en plus de Coréen à opter pour le « non » à cette question.

Le Vietnam, vassal émancipé de la Chine, compte 26 % d’avis favorable et 64 % d’avis contraires. Devenu pays industriel, le Vietnam est un concurrent de la Chine pour le textile et l’informatique, même si Hanoï est bien contente de vendre la quasi-totalité de sa production de café à son puissant voisin du nord. Les souvenirs de la guerre de 1979 sont loin d’être estompés, le rapprochement du Vietnam avec… les Etats-Unis n’est que l’illustration de cette méfiance.

Est-ce une surprise que le pays le moins ravi de la croissance chinoise en Asie soit l’Inde ? Avec 20 % d’avis favorables et 51 % d’avis négatifs, New Dehli n’oublie pas qu’elle est l’ennemi numéro un de Pékin, qui militairement la surclasse dans tous les domaines sauf un : la marine. Dans tous les domaines industriels dominés par la Chine, à l’exception de l’aluminium, l’Inde gagne des places chaque année : automobiles, acier, navires… Mais si la Chine fabrique énormément de choses sous licence, l’Inde a sa technologie nationale. Elle a su faire ses propres voitures, son propre acier, ses propres fusées. Elle s’attaque à son premier porte-avions et à son premier sous-marin nucléaire.  L’Inde sera le grand rival industriel de la Chine dans une optique de développement différente. L’échec économique de l’une fera, on s’en doute, la joie de l’autre…

Hristo XIEP

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