Début juin, une décision du Conseil constitutionnel a validé la loi Claes-Léonetti sur la « sédation finale » qui était contestée par l’Union nationale de familles des traumatisés crâniens et de cérébro-lésés.

En résumé, l’obstination thérapeutique est déraisonnable ; ce qui a toujours été considéré par le corps médical de cette manière dans le passé. Il est légitime de mettre sous sédation une personne agonisante qui souffre. De fait les médecins ne sont pas des sadiques et leur rôle est de soulager dans ce cas. Mais ce qui semble tout à fait anormal est que le mourant soit privé d’hydratation et d’alimentation par voie parentérale (perfusions) pour accélérer la mort. Or même sous sédation ou dans le coma, il est probable que la déshydratation même dans l’inconscience peut entraîner la souffrance selon des IRM pratiquées dans ces cas. Il y a là une forme d’assassinat dissimulé car le but délibéré est bien de mettre ainsi fin à une vie humaine. C’est de l’euthanasie passive. De plus la décision revient au médecin quand le malade n’a pas donné d’instruction particulière. C’est le cas de Vincent Lambert condamné à mort par le Dr Kariger qui s’en occupait au CHU de Reims alors qu’il était dans un « état pauci-relationnel » donc pas mort cliniquement. De plus plusieurs institutions pour handicapés graves avaient donné leur accord pour le prendre en charge.

Mais il y a pire

En effet une dérive s’est installée. Celle d’accélérer le décès pour aller plus vite. Nous sommes alors dans le cas d’une euthanasie active. Celle-ci peut avoir plusieurs motivations : faire des économies, disposer d’une place d’hospitalisation. Mais il en est une particulièrement répugnante. Celle du prélèvement d’organe. Le principe est simple. Plus tôt le prélèvement est effectué, meilleures sont les chances de succès de l’implantation. Il doit être fait dans les trois heures suivant la constatation du décès. Supposons qu’un malade décède à 19 heures, le prélèvement d’organe n’est plus envisageable que le lendemain matin ; en effet il est difficile de mobiliser une équipe chirurgicale en pleine nuit. La solution est donc de tuer le malade à heure fixe. Cela évite une agonie qui aurait pu altérer la qualité des organes. C’est une véritable technicisation de la mort. Tuer à heure fixe permet ainsi de coordonner les équipes médicales. C’est ce qui se nomme le protocole dit de Maastricht III. Depuis 2014, l’Agence de la Biomédecine (ABM) autorisait le prélèvement « à cœur arrêté ». Il précisait que « la décision d’arrêt ou de limitation des traitements doit être indépendante de la possibilité du don d’organes » et « les filières doivent être étanches entre les équipes de réanimation et de prélèvement ». Voilà qui est clair. Mais cette affirmation est contournée par une astuce : celle de dire que le mourant avait donné son « autorisation implicite » faute de ne pas s’être inscrit sur le registre national de refus de prélèvement.

En pratique voilà comment cela se passe : il suffit d’augmenter brutalement les doses des produits sédatifs, ce qui permet d’accélérer la mort pour qu’elle survienne au moment où tout est près dans la salle d’opération à côté. Bref, du producteur au consommateur. Un tel geste euthanasique n’est ni plus moins qu’un assassinat légal, c’est-à-dire un meurtre prémédité.

Jean-Pierre Dickès

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