Ivan Blot revenait ce lundi 23 juin 2014 au Parloir Chrétien du Colombier (9 rue du Vieux Colombier) sur ses derniers ouvrages Notre héritage grec et l’Europe colonisée[1]. Cet ancien député européen et membre d’un corps d’inspection de l’Etat, actuellement consultant auprès de la radio « La Voix de la Russie » s’est exprimé sur ses deux récents ouvrages : Nous les descendants d’Athéna et l’Europe colonisée.

Nous les descendants d’Athéna

Soulignant l’importance de l’héritage grec dans la constitution de la civilisation occidentale, le parlementaire a rappelé les qualités de ce legs d’une remarquable richesse en termes philosophique, scientifique, sportif ou linguistique. Mais c’est surtout sur le catholicisme que s’exerce cette brillante influence ; la langue parlée durant les premiers siècles de l’ère chrétienne était en effet le grec[2]. L’idée même de l’Incarnation n’était pas étrangère à certaines croyances grecques[3] alors qu’elle paraitrait hérétique aux yeux du judaïsme ou de l’islam.

Dans le domaine politique (de polis cité), cette succession est également d’une importance majeure : Aristote est le premier à mentionner la nécessiter de fonder un système basé sur le bien commun. Selon lui, tout système politique se dégrade ; doit se jouer un équilibre des pouvoir entre eux, faisant intervenir un exécutif pouvant être spontanément monarchique, où il peut être fait recours au référendum populaire lorsque la situation l’exige[4]. Actuellement, Ivan Blot voit en la politique gouvernementale une oligarchie (de oligos, petit nombre), soit un groupe d’individus restreints dont les préoccupations répondent surtout à la satisfaction d’ambitions personnelles.

Enfin, l’Occident est redevable à son héritage grec en termes psychiques ; Platon parle de l’existence de trois natures de l’âme : sa nature instinctive, amoureuse et intellectuelle. Si Raison (ou intellect) et Amour dominent les instincts, la civilisation occidentale peut aspirer à la perpétuation de son existence. En revanche, si Raison et instincts s’allient, l’Amour en sera anéanti ; comment ne pas constater les méfaits de cette seconde éventualité, triomphante au sein de notre civilisation actuelle, où l’esprit aliéné par une société individualiste impose un assouvissement de ses instincts naturels au détriment du don de soi et l’Amour de son prochain ?

L’Europe colonisée

Ivan BlotDix ans d’expérience de députation européenne ont amené Ivan Blot à la conclusion que l’Europe est en proie à une colonisation s’exprimant à l’aune de quatre phénomènes : une colonisation économique (exploitation), politique (satellisation), humaine (immigration) et psychique (aliénation). Si la politique migratoire incontrôlée de ces dernières années a contribué à renforcer l’occupation physique du territoire, c’est surtout à l’aliénation morale, induite par une colonisation de la culture et des mœurs états-uniennes, qu’il convient de faire face. Par exemple, l’OTAN est en grande majorité soumise à l’hégémonie américaine sans que les puissances européennes ne puissent y revendiquer une place décisionnelle.

L’Union Européenne s’inscrit dans cette même inféodation ; le pouvoir d’un député européen est factice, puisqu’il ne peut proposer une loi, au contraire du Parlement, et que tous les pouvoirs (législatifs, exécutifs, …) sont détenus par la Commission de Bruxelles dont les fonctionnaires sont largement soumis à l’oligarchie mondialiste. Le Grand échiquier (1997) de Zbigniew Brzezinski annonçait les velléités hégémoniques des Etats-Unis ; le politologue y confit la revendication des Etats-Unis d’imposer leur schéma gouvernemental à l’échelle mondiale et exprime des projets en étroite corrélation avec l’actualité – comme la nécessité d’émettre un conflit en Ukraine afin de constituer un intermédiaire indispensable entre l’Union Européenne et la Russie.

Les propagandes anti-souverainistes exercées avant-guerre à l’égard de la France, d’abord par l’URSS puis par les Etats-Unis, ont entraîné un abandon du patriotisme dans notre civilisation actuelle. La Russie présente une alternative à cet empire mondialiste et une alliance avec certains pays souverains européens s’avérerait salvatrice pour le Salut de l’Occident ; le monde est scindé entre deux traditions différentes : celui de l’impérialisme américano-maçonnique et celui de la tradition romaine, en accord avec la Russie. Et le conférencier de conclure : « Il y a une lumière à l’Est qu’il faut suivre ».


[1] Deux ouvrages datés de 2014 publiés aux éditions Apopsix.

[2] Les Evangiles ont été rédigés au préalable en cette langue tout comme les premiers Conciles.

[3] Les métamorphoses dionysiaques ont été mises en parallèle avec le « phénomène » du Verbe fait chair en Christ.

[4] Il oppose ainsi le monarque, gouvernant dans l’idéal du Bien commun et le tyran, dont l’objectif est l’atteinte individualiste qui consiste à satisfaire sa propre concupiscence.

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