arbitreDeux jours de mondial et déjà une nouvelle polémique sur l’arbitrage. Il y a d’abord eû le match entre le Brésil et la Croatie avec un pénalty généreusement accordé et un but refusé de la même manière. Au match suivant, deux buts sont refusés au Mexique pour hors-jeu alors qu’ils auraient dû être validés. Heureusement pour le Mexique, contrairement à la Croatie, son équipe va quand même gagner le match. Le pénalty, accordé hier soir à l’Espagne, était loin d’être évident mais au final il aura eû le mérite de réveiller l’équipe des Pays-Bas qui en mettra 5 aux anciens champions du monde. Alors complot arbitral ? Mauvais arbitres ? Il s’agit de revenir sur les fondements même du métier d’arbitre.

Pourquoi est-il si difficile d’arbitrer aujourd’hui ? D’abord le jeu en lui-même. On ne pratique plus le même football que dans les années 50-60 ou même 80. Aujourd’hui, tout va vite même très vite avec la professionnalisation. Le jeu est beaucoup plus technique et les joueurs ont une meilleure condition physique et donc plus d’endurance. Pour qu’un arbitre puisse prendre de bonnes décisions, il doit être bien placé au moment de l’action mais il doit aussi compter sur ses deux juges de touche sur le bord du terrain. C’est ce qui explique pourquoi il court autant sur terrain, peut-être plus qu’aucun autre joueur, puisqu’il est sans cesse au cœur de l’action. Et c’est là qu’on en vient au problème-vidéo avec l’omniprésence des caméras. Quand un arbitre doit prendre une décision, il a un tiers de seconde même pas, la seconde d’après c’est fini. Mais aujourd’hui avec les caméras qui filment l’action sous tous les angles et qui la repassent au ralenti, la moindre décision un peu litigieuse d’un arbitre est tout de suite décortiquée, sans qu’on pense forcément à prendre en considération qu’il n’a pas les mêmes moyens que nous. Comme tout humain, il peut se tromper. Il faut dire aussi qu’il n’est pas souvent aidé, certains joueurs n’hésitant pas à tricher en simulant de manière grotesque parfois. C’est d’autant plus stupide que justement grâce aux caméras, on peut les repérer de plus en plus facilement, mais ce n’est pas pour autant qu’ils arrêtent. Jeudi soir, l’attaquant brésilien Fred fait tout pour s’écrouler dans la surface de réparation alors qu’il n’y avait pas vraiment de quoi. L’image suivante est d’autant plus choquante qu’il n’hésite pas à lever les bras vers le ciel comme s’il venait de marquer un but. Certains arbitres ne se laissent pas prendre au jeu. Pour les spécialistes, il serait temps de mettre en place des sanctions rétroactives pour ces tricheurs qui ternissent le jeu. Soulignons que contrairement aux joueurs ou aux entraîneurs, on n’entend jamais les arbitres dans la presse.

Tout le monde conviendra que le match Brésil-Croatie avait un enjeu particulier. Tout le monde s’accorde que le Brésil ne devait pas, qu’il ne pouvait pas perdre et c’est ce qui est arrivé, grâce à un arbitrage largement favorable. Rolland Courbis, entraîneur de Montpellier mais aussi consultant pour RMC sport, l’a dit très clairement : « ce penalty est un penalty anti-émeute. » Il y avait une telle pression et une telle attente qu’une défaite aurait été une catastrophe pour le pays et aurait provoqué une nouvelle vague de contestations. L’arbitre japonais ne pouvait pas l’ignorer et il n’a pas su gérer l’enjeu et la pression, arbitrant favorablement le Brésil et se montrant impitoyable pour la Croatie qui avait encore moins de chances de faire un exploit. La moindre action un peu litigieuse peut s’arbitrer de deux manières : sévèrement ou avec indulgence. En accordant le but aux Croates, l’arbitre aurait pu compenser la première erreur mais il ne l’a pas fait pour une raison évidente : éviter le match nul. C’est d’une certaine façon une faute professionnelle et même si la FIFA l’a défendu publiquement, rien ne dit qu’il ne soit pas sanctionné par en-dessous en lui retirant l’arbitrage de match jusqu’à la fin de la compétition. Pour l’image, personne n’en sort vraiment gagnant. L’arbitrage revient une nouvelle fois de plus sur le devant de la scène alors qu’il n’avait pas besoin de cela et le Brésil ne gagne pas avec la manière, ce qui malgré les déclarations ternit un peu sa victoire.

Pourtant, il n’y a pas de quoi crier au complot comme si la FIFA avait donné des consignes. Ce serait tellement grotesque de sa part, alors que plus rien ne passe inaperçu avec les caméras, et elle n’y avait aucun intérêt. Elle n’est pas toute blanche mais sur ce coup-là, on ne peut rien lui reprocher. Ce n’est pas la première fois, dans l’histoire du foot et du sport, que de telles décisions scandaleuses sont prises. Les Anglais n’ont sûrement pas oublié la main de Maradona en 1986 tout comme les Français n’oublient pas la défaite en finale de la coupe du monde de 2011 en rugby face aux All Blacks en Nouvelle-Zélande (ndlr : une polémique avait éclaté sur l’arbitre, accusé d’avoir favorisé la victoire de l’équipe à domicile). C’est ainsi et cela continuera tant que l’erreur sera humaine et que la tricherie existera.

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