Musulmans et Juifs se préparent à des sacrifices rituels d’animaux. Les musulmans vont généralement sacrifier un mouton ce début septembre pour l’Aïd el-Kébir, et les Juifs un poulet pour Yom Kippour fin septembre.

Un courrier des services vétérinaires des Hauts-de-Seine a donc été envoyé aux fermes pédagogiques, comme chaque année depuis 2013,  « dans le cadre d’une politique générale de lutte contre la délinquance », afin de mettre à l’abri les animaux.

« Des personnes malintentionnées pourraient essayer de les capturer en vue de pratiquer des abattages clandestins », a expliqué au Parisien Patrick Drouet, directeur de la DDPP des Hauts-de-Seine.

C’était sans compter sur la susceptibilité viscérale du CRIF et du Consistoire israélite…

Le président du Consistoire central israélite, Joël Mergui, a ainsi dénoncé, dans une tribune publiée dans Le Monde daté de vendredi, la « stigmatisation » des pratiques juives, agitant une fois de plus l’épouvantail de l’antisémitisme.

Sans crainte d’abuser de la caricature et du pathos, Joël Mergui, écrit « J’ai été effaré de découvrir dans la presse du 22 août que j’étais devenu soudainement et collectivement, avec tous mes coreligionnaires, un voleur de poules potentiel ! », fustigeant un « amalgame malsain » entre la fête juive « la plus sacrée » et « d’imaginaires écumeurs de basse-cour ».

Jeudi dernier, un communiqué de la préfecture des Hauts-de-Seine avait pourtant fourni quelques éléments pour étayer les motifs de la mise en garde des services vétérinaires. Ainsi, en 2013, « dans la période précédant les fêtes de l’Aïd », 200 moutons – volés pour la plupart en Lorraine et destinés à être abattus clandestinement pour être revendus – avaient été retrouvés dans un bidonville rom dans le sud du département. Le courrier des services vétérinaires se comprenait donc « dans le cadre d’une politique générale de lutte contre la délinquance » et n’était « évidement pas destiné à stigmatiser les différents rites religieux ».

Mais ces explications n’ont pas suffi pour calmer l’ire de certains représentants de la communauté juive.

Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, s’est plaint auprès du préfet « de ce courrier qui, s’appuyant sur un (prétendu) principe de précaution, portait atteinte à l’intégrité des fidèles juifs et musulmans, en tendant à généraliser un épiphénomène. »

Quant au président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Francis Kalifat, il a indiqué sur Twitter prendre acte de la « mise au point a minima » de la préfecture, après s’être élevé contre « des propos injurieux ».

 

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