C’est un cœur unanime de la presse bien-pensante, des politiciens du système, du pape François lui-même, de la communauté internationale, pour dénoncer l’attaque chimique d’hier en Syrie, dans le village de Khan Cheikhoun, tuant 72 personnes, et pour en rendre responsable, sans aucunes preuves, le gouvernement de Damas. Et déculpabiliser ainsi les fameux rebelles syriens, vrais combattants islamistes, vrais djihadistes égorgeurs en habits de modérés, chouchous de la conscience morale universelle qui veut la mort au propre et au figuré de Bachar el-Assad.

Ce dernier refuse cette accusation. Le porte-parole de la défense russe a déclaré, peut-on lire sur RT France

«que l’aviation syrienne avait détruit un entrepôt où l’opposition dite «modérée» gardait des stocks d’armes chimiques dont certaines devaient être envoyées en Irak. (…) Face à ces accusations, la Défense russe s’est dite prête à présenter des preuves irréfutables que l’aviation syrienne avait en réalité visé un entrepôt où les rebelles stockaient des matériaux chimiques.

«D’après les données du contrôle russe de l’espace aérien en Syrie, le 4 avril de 11h30 à 12h30 [heure locale], l’aviation syrienne a frappé un entrepôt d’armes chimiques et d’équipement militaire des terroristes, situé dans l’est du village rebelle de Khan Cheikhoun», a déclaré le porte-parole de la Défense russe, Igor Konachenkov.

«Dans cet entrepôt se trouvaient des ateliers pour la production de bombes chargées d’explosifs toxiques. Depuis ce grand atelier, les terroristes envoyaient des munitions contenant des substances chimiques en Irak. Leur utilisation a été prouvée maintes fois par les organisations internationales, ainsi que par les autorités irakiennes», a-t-il poursuivi. Ces mêmes munitions chimiques avaient été utilisées par des rebelles lors de l’attaque chimique d’Alep en 2016, a fait savoir le porte-parole de la Défense russe, qui avait participé à l’enquête de l’année dernière.  

Le gouvernement syrien de Damas réfute toute utilisation d’armes chimiques :

«Nous récusons totalement toute utilisation de matériau chimique ou toxique à Khan Cheikhoun. L’armée n’en a jamais utilisé et n’en utilisera nulle part», lit-on dans le communiqué de l’armée syrienne. » 

La Russie a fait savoir aujourd’hui qu’elle continuerait à coopérer avec la Syrie et qu’elle juge inacceptable le projet de résolution présenté par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni condamnant l’attaque chimique présumée en Syrie :

«Le texte présenté est catégoriquement inacceptable. Son défaut est d’anticiper les résultats de l’enquête et de désigner des coupables»,

a déclaré Maria Zakharova lors d’une conférence de presse, dénonçant un projet «anti-syrien» et de nature à aggraver encore la situation.

Pour le spécialiste en sécurité Charles Shoebridge, interrogé par RT France, la Syrie n’avait aucun intérêt stratégique et politique à conduire une telle attaque en l’état actuel du contexte et des relations diplomatiques plutôt favorables au régime de Damas.

« Aujourd’hui, il y a ce grand incident présumé, et une fois de plus – ce n’est probablement pas une coïncidence – demain commence une conférence très importante à Bruxelles entre l’ONU et l’UE. »

« Dans le contexte actuel, en dépit de toute évidence qui puisse apparaître, parfois susceptible de faire l’objet de manipulations, il faut se poser la question de la motivation de Bachar el-Assad à faire une chose pareille, à ce moment particulier quand il obtient des victoires à travers le pays. Quelle serait alors sa motivation pour provoquer la condamnation de la communauté internationale à ce moment précis ? »

Et de conclure raisonnablement  :

« Ceux qui ont vraiment profité de cette attaque ce sont les rebelles eux-mêmes, car ils ont obtenu un grand avantage géopolitique au moment où ils luttent de manière stratégique, comme de manière géopolitique. Néanmoins, seule une enquête indépendante établira les faits sur le terrain, qui permettrait de tirer une conclusion définitive.”

Francesca de Villasmundo

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