La république laïque, après avoir exclu les crucifix des bâtiments publics, s’attaque maintenant aux crèches.

En constante et croissante recherche d’inversions à servir, elle commet peut-être ici la pire.

Il est, en effet, significatif qu’elle suive ainsi à rebours l’itinéraire voulu par le suprême Amour divin, qui commence par la pauvreté extrême d’une étable où naît l’Emmanuel (Dieu avec nous), et l’amène à l’abjection rédemptrice de la Croix, avant la Résurrection. Cette volonté d’arracher, en remontant des fruits jusques aux racines, toute trace publique du Salut christique, porte la marque de son inspirateur.

La justification affichée se veut plus raisonnable. Face à la pluralité religieuse, ou plus souvent irréligieuse, qui est désormais celle de la France, la simple application de la loi de neutralité républicaine s’imposerait pour la paix civile et le respect de la sensibilité de chacun.

Le bannissement complet des crucifix « publics » date, certes, du début du vingtième siècle, mais force est de constater que, depuis, il tend facilement à s’étendre au-delà de ses strictes limites. Ainsi par exemple, quand l’Etat a demandé aux établissements privés qu’il subventionne, de l’aider à assurer les examens en recevant chez eux des candidats et des examinateurs, des enseignants militants d’une laïcité trop bien comprise ont sommé des chefs d’établissements de retirer ces croix qu’ils ne sauraient voir. Il leur fut heureusement plus d’une fois répondu que les murs incriminés n’appartenant pas à l’Etat, il leur revenait de demander à qui de droit de ne plus être convoqué en d’aussi mauvais lieux ! La nouvelle offensive actuelle ne peut que renforcer cette tendance à l’expansion par assimilation.

La majorité des évêques de France ne songe plus, surtout depuis Vatican II, à contester la laïcité benoîtement comprise. Leur « porte parole » l’a récemment confirmé, tout au plus a-t-il timidement glissé un très ambigu : « le jour où notre société n’aura plus que la crèche à craindre est loin de se lever ! » .

Cette remarque ecclésiastique permet de multiples interprétations, mais l’évidence porte à dire que si la république et sa laïcité sont menacées, ce n’est certainement pas de ce côté-là qu’il faut regarder. Or on constate que dans le même temps, elle fête le ramadan et finance des mosquées, sans parler des célébrations d’une autre religion également très choyée …

La réponse est à proprement parler, désarmante. L’islam serait une religion jeune et minoritaire en France, et le plus grand nombre des musulmans ne demanderait qu’à s’intégrer paisiblement, pourvu qu’on les y aide avec tolérance et compréhension, en ne heurtant jamais leurs convictions. On pourrait ne voir là qu’une nouvelle tartufferie lâche et suicidaire, mais il demeure une part de vérité où se nichent le piège, l’illusion, et le danger.

Comment intégrer sans assimiler, ou se faire désintégrer ?

Un peuple qui bannit sa Foi, doute de ses « valeurs » et perd sa fécondité, accueille une population qui puise dans ces faiblesses une force identitaire. Elle recrute au-delà d’elle même, par le vide laissé, et porte ses plus jeunes à affirmer et radicaliser des mœurs et des croyances laïquement incompatibles.

Quelle peut être l’issue de cette situation ?

Une illustration surprenante de ce rapport inévitable de domination, nous est apportée très concrètement par la récente vidéo de Soral et Dieudonné annonçant la création d’un parti « Réconciliation Nationale » qui veut rassembler un peuple de France, unissant chrétiens et musulmans. Le lieu dans lequel ils ont choisi de faire cette annonce est un bar apparemment très ordinaire, mais aucune des boissons proposées derrière eux n’est alcoolisée, et eux-mêmes boivent de l’eau plate. Il y a là de quoi heurter les usages français, mais le message est clair : pour espérer le soutien des musulmans, une soumission à une prescription islamique est affichée. Les deux intéressés ne s’étant proclamés ni convertis à cette religion, ni militants de la ligue anti-alcoolique, n’est-ce pas déjà entrer en dhimmitude ?

A la veille de ce Noël, l’Église est humiliée : le Pape supplie les chefs musulmans de tolérer les chrétiens, et les évêques français soutiennent majoritairement les lois maçonniques qui marginalisent la religion catholique.

Rappelons-nous cependant qu’au premier Noël, c’est au sein d’un peuple de Dieu humilié par l’occupation romaine et la soumission de ses prêtres, qu’un enfant est né, pour lequel, nous dit l’Évangile, « il n’y avait plus de place », hors une humble crèche.

Divin Sauveur, Il nous montra bientôt, que le chemin de la Résurrection passe par la Croix.

Dans cette Espérance, Saint et Joyeux Noël !

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