Rencontre Sergeï Lavrov pour la Russie/ Khaled Khoja, chef en exil d’une des coalitions de l’opposition syrienne

La “Coalition nationale syrienne” veut la tête de Bachar

La prétendue “opposition syrienne” dite “modérée”, montre son vrai visage à Moscou. A peine ses négociations avec la diplomatie russe achevée, le représentant en exil de la “Coalition nationale syrienne”, Khaled Khoja, était heureux d’annoncer, lors d’une conférence de presse, que “Les autorités russes ne sont pas attachées à la personne de Bachar el-Assad”, “la préservation de l’Etat syrien” et son intégrité territoriale “préoccupent la Russie plus que la personne du président”. affirmait-il comme s’il venait de décrocher de Moscou le feu vert pour la curée: la liquidation de Bachar-el-Assad.

Une affirmation qui a été reprise en choeur par les vautours de la presse. Un façon  pour l’homme Khoja, de se donner une petite importance tout en satisfaisant ses soutiens étrangers; en effet, Ankara exerce une influence significative sur la “Coalition nationale syrienne”, à travers les Frères musulmans. M. Khoja, s’est fait fort d’avoir rappelé à  Sergeï Lavrov, le Ministre russe des Affaires étrangères, qu’il désirait que Le président syrien quitte la présidence, précisant qu’“il n’a aucun rôle à jouer dans l’avenir de la Syrie.”

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a aussitôt rectifié: “Nous avons toujours dit que nous ne soutenions pas Assad personnellement, mais que nous soutenons le président légitimement élu de Syrie”.

Khaled Khoja était invité par Moscou, tout spécialement pour réagir à la proposition de coalition alternative élargie et terrestre, proposée par le président Poutine, dans le but de mettre un terme aux désordres terroristes islamistes qui ensanglantent et ruine le pays depuis 2011. La Russie est le seul pays membre du Conseil de Sécurité de l’ONU qui protège encore le pays d’une agression semblable à celle de l’Irak par l’armée US, ou de la Lybie par la République française, de la part des membres de la coalition occidentalo-islamiste, composée de la Turquie, l’Arabie saoudite, les autres émirats du Golfe, les USA, la France, l’Angleterre, Israël, le Canada et d’une manière générale, l’Union européenne.

Vladimir Poutine oppose aux actions aériennes alliées qui ont amplement fait la démonstration de leur inefficacité , une large coalition de forces terrestres qui inclurait les armées syrienne et irakienne les forces kurdes , déjà en guerre, et celles d’autres pays de la région qui voudraient s’y associer, parmi lesquelles on peut penser à l’Egypte du général al-Sissi, à l’Iran et même à la Turquie (?) qui fait mine d’amorcer un revirement de stratégie après avoir, jusque-là, constamment aidé les djihadistes dans une volonté ancienne d’expansion pan-islamiste sunnite, auquel le régime syrien, qui tient compte des différentes composantes du pays, fait obstacle. 

Khaled Khoja, opposant en exil qui représenterait la coalition la plus importante des opposants, a, sans surprise, rejeté cette proposition à l’occasion d’ une interview accordée à l’agence de presse russe Interfax, avant même sa rencontre avec Sergeï Lavrov; il a renouvelé ce rejet lors de la conférence de presse de vendredi dernier:

“Le régime syrien a laissé l’EI prendre le contrôle des zones stratégiques”, a-t-il déclaré “et ne peut donc pas être notre partenaire dans la lutte contre le terrorisme”, a-t-il insisté vendredi.

En effet, il serait difficile à l’opposition telle qu’il la représente de prétendre lutter contre l’Islamisme puisque les troupes qui la soutiennent sur le terrain, -formées de militants de toutes les nationalités- sont entrainées par les Américains ou les Turcs et sont formées d’islamistes qui à peine sortis du moule de formation s’empressent de passer dans des organisations telles qu’Al Nosra, bras armé des Frères musulmans -appelée aussi: “al-Qaïda au Liban“, l’organisation préférée de Laurent Fabius -, ou de l’Etat islamique, qui se disputent dans le pays les puits de pétrole et le contrôle du territoire conquis sur l’armée régulière, à coups de décapitations, esclavagisme, prises d’otages, tortures de toutes sortes, viols… et exécutions sommaires de prisonniers, notamment de soldats, quand ils ne se tuent pas entre eux.

Khaled Khoja, qui avait salué en mars dernier la position “exemplaire” de Paris sur la Syrie dans une lettre adressée au président François Hollande, au premier ministre, Manuel Valls, et au chef de la diplomatie, Laurent Fabius, il avait alors félicité le régime aplati de François Hollande, à propos de la nécessite impérative du “départ du régime dictatorial de Bachar al-Assad”.

Pour rappel, le président Bachar-el-Assad a été réélu en juin 2014, avec 88,7% des voix, faisant ainsi  la démonstration du soutien de la population syrienne face au chaos islamiste organisé. Mais M. Khoja, de son exil doré, prétend mieux représenter le peuple syrien. 

Mais la Russie a d’autres cartes dans son jeu:

Outre Khaled Khoja, Sergeï Lavrov a rencontré une délégation du “Comité de la Conférence du Caire”, autre coalition d’opposants dits “modérés”, menée par Haytham Manna. Sergeï Lavrov, plaidant pour la Coalition élargie, a appelé toutes les forces syriennes et régionales à oublier leurs divergences et à s’unir pour une “tâche commune antiterroriste”.  

Haytham Manna, à la tête du  “Comité de la Conférence du Caire”

Haytham Manna, avec le “Comité de la Conférence du Caire” représente une opposition qui se veut 100% syrienne et indépendante de l’étranger, mais qui serait soutenue par l’Égypte contre les velléités pan-islamistes de la Turquie, ce qui semble mieux rentrer dans le cadre de la coalition russe.

La position de la Russie n’est, là encore, pas entièrement l’opinion de M. Manna, exprimée à l’issue de sa rencontre avec Lavrov. Il est à noter toutefois que l’opinion de M. Manna est nettement plus nuancée, que celle de son rival Khoja: 

“Les Russes estiment, dit-il,  que la lutte contre le terrorisme est l’urgence présente, mais nous estimons que pour gagner la bataille contre le terrorisme, il faut au préalable un changement politique”  “Et nous nous sommes mis d’accord sur le fait qu’il fallait mener conjointement la lutte contre le terrorisme avec le processus politique”, a-t-il précisé. “Je n’ai pas d’obsession concernant Bachar el-Assad. Mon obsession primordiale, ce sont les 23 millions de Syriens qui sont dans une situation de détresse “, “on doit rassembler nos efforts sur eux”, a-t-il précisé.

Moscou multiplie les rencontres dans le but de trouver une solution politique au conflit syrien, afin de résoudre le chaos terroriste qui risque de s’étendre encore plus loin, au Moyen-Orient, en Afrique, en Union européenne et y en compris en Russie et en Chine. Ce qui n’est pas tache aisée, tant les marionnettistes turcs, arabes et occidentaux, sont jusqu’au-boutistes, bien déterminés à vouloir la tête de Bachar, comme ils ont eu la tête de Saddam Hussein en Irak et celle de Kadhafi en Libye. Kadhafi qui était un rempart efficace contre l’invasion musulmane de l’UE. Ceci, sans crainte du chaos islamiste que nous voyons s’étendre dans la région. 

C’est dans le cadre de ces rencontres que Saleh Moslem, dirigeant de l’Union démocratique kurde (PYD) dont le bras armé est le PKK, implanté en Syrie, s’est également rendu à Moscou cette semaine pour rencontrer mercredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov. L’entrevue a été plus discrète, l’accord semblant aller de soi.

Le ministre de la diplomatie russe avait déjà accueilli le mardi 11 août dernier, le ministre des Affaires étrangères saoudiennes, Adel al-Jubeir, qui, le premier, sans la moindre surprise, avait rejeté le projet de coalition russe. Sergeï  Lavrov a également en vue de rencontrer l’égyptien Ramzi Ezzeddine Ramzi, adjoint à l’émissaire de l’Onu en Syrie, Staffan de Mistura.

Le bruit s’est répandu au cours de la semaine dernière que le responsable des Gardiens de la révolution, l’un des généraux les plus importants d’Iran, Ghassem Souleimani, s’était rendu à Moscou en toute discrétion.

Un média iranien et la chaîne américaine Fox News ont évoqué une visite, apparemment fin juillet, à Moscou du général Ghassem Souleimani, [pourtant] sous le coup d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies de 2007 qui lui interdit de voyager à l’étranger en raison de ses liens présumés avec les programmes nucléaires ou de missiles balistiques de l’Iran.

Lors d’un appel téléphonique jeudi à son homologue russe Sergueï Lavrov, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a exprimé ses “inquiétudes” à propos de ce voyage présumé du responsable des Gardiens de la révolution iraniens et chef de la force Qods chargée des opérations extérieures de l’armée d’élite du régime. (Source: l’Orient le Jour)

Ce qui a été démenti par la Russie… L’Iran et la Russie soutiennent le régime légitime de Syrie. Les deux pays sont par ailleurs, notamment, partenaires pour l’équipement nucléaire de l’Iran. L’Iran intervient en Syrie en faveur du régime en place par l’intermédiaire du mouvement chiite djihadiste, Hezbollah. Le général Souleimani a apporté le soutien de l’armée iranienne aux gouvernement en place en Irak, contre les islamistes.

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