La décision du président des États-Unis, Donald Trump, de vouloir transférer à Jérusalem l’ambassade américaine située actuellement à Tel-Aviv, reconnaissant ainsi explicitement la ville sainte comme la capitale de l’État d’Israël, suscite de nombreuses réactions internationales. Déjà durant la campagne électorale Trump avait envisagé cela. Maintenant, après un an de présidence, il reparle de son projet qui prend le premier pas sur l’agenda politique au Moyen-Orient. Il a appelé personnellement le roi Abdallah II de Jordanie et le président palestinien Mahmoud Abbas pour les en informer.

Si cette décision était confirmée et appliquée, elle aurait de graves conséquences dans la région et dans les rapports avec le monde musulman car elle touche un des thèmes les plus sensibles non seulement de la communauté palestinienne mais aussi des États à majorité musulmane. Pour ces derniers, Jérusalem ne peut être la capitale de l’État hébreu. Leurs rapports politiques et diplomatiques avec Israël ne pourraient que se détériorer. Quant à l’État israélien, sa sécurité serait encore plus menacée.

La mesure de Trump ne ferait que rajouter du chaos dans une région déjà fortement marquée par les guerres et les conflits politico-religieux.

De nombreux pays s’inquiètent donc de cette initiative. L’autorité palestinienne a alerté Donald Trump sur

« les conséquences dangereuses d’une telle décision sur le processus de paix, la sécurité et la stabilité dans la région et dans le monde ».

Mahmoud Abbas, le président palestinien, a

« réaffirmé [sa] position ferme qu’il ne peut y avoir d’État palestinien sans Jérusalem-Est pour capitale, conformément aux résolutions et à la loi internationales et à l’initiative de paix arabe. »

Le roi de Jordanie, sur la même ligne, a montré les risques que causerait une telle

« démarche en dehors d’un règlement global qui permettrait l’établissement d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale ».  

Le président iranien a précisé que son pays

« ne tolérera pas une violation des lieux saints musulmans ».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son gouvernement ont dénoncé une décision qui entraînera le monde « dans un feu sans fin ». 

« Faire de Jérusalem la capitale d’Israël, c’est mépriser l’histoire et la vérité ».

La Russie, qui se refuse à commenter une décision pas encore actée, a cependant laissé transparaître son inquiétude pour l’avenir. Tout comme l’Arabie Saoudite. Pour la Syrie :

« C’est le point culminant d’un crime d’usurpation et de déportation du peuple palestinien ».

La Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’ONU, la Chine, l’UE ont fait part eux-aussi de leurs peurs d’un nouvel embrasement dans le conflit israélo-palestinien et d’une escalade de violences dans toute la région.

Le pape François s‘est exprimé lui-aussi sur ce sujet au terme de l’audience générale d’aujourd’hui :

« Je ne peux taire ma profonde préoccupation pour la situation qui s’est créée ces derniers jours et, en même temps, j’adresse un appel afin que chacun s’engage à respecter le statu quo de la ville, en conformité avec les pertinentes résolutions des Nations Unies. »

Quant à Benyamin Netanyahu, Premier ministre de l’État d’Israël, il n’a pas émis le moindre commentaire sur le sujet lors d’un discours prononcé ce matin au cours d’une conférence diplomatique. Mais les forces de sécurités du pays se préparent à d’éventuels affrontements avec les Palestiniens de Jérusalem-Est et en Cisjordanie…

L’annonce du transfert de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem est attendue dans la soirée. Si elle devait avoir lieu, les Palestiniens ont averti que cela « tuera » toute possibilité d’accord de paix entre Israël et eux-mêmes qui considèrent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur État. Un État dont certains sionistes ne veulent absolument pas…

Francesca de Villasmundo

Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !

MPI vous informe gratuitement

Recevez la liste des nouveaux articles

Je veux recevoir la lettre d'information :

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

Les commentaires sont fermés

Abonnez-vous à CARITAS !

Ça y est, le numéro 1 de la tout nouvelle revue Caritas est chez l’imprimeur et en prévente sur MCP.

Nous vous l’avions annoncé dans un précédent mailing : la naissance d’une toute nouvelle revue de qualité, Caritas, la revue du pays réel, et la parution prochaine de son premier numéro de 86 pages. Bonne nouvelle, : ce numéro 1 de Caritas qui consacre son dossier à la Lutte contre la haine anticatholique vient d’être envoyé à l’imprimerie et sera bientôt dans les librairies et les boites aux lettres des abonnés.

Militez,

En achetant le n°1 de CARITAS : Lutter contre la haine anticatholique

En s’abonnant à cette nouvelle revue : la revue CARITAS !