Si le préservatif est français pour les Anglais (french letter) et anglais pour les Français (capote anglaise), la grande vérole, ou syphilis, voit tous les pays de l’Eurasie accuser ses voisins de par le nom donné si on en croit la carte suivante :

Apparue en Amérique et ramenée en Europe par les marins de Christophe Colomb, ces derniers la transmirent en France via le Royaume de Naples. Ainsi, la syphilis s’appela en premier « le mal Napolitain ». Elle s’appela « le mal Français » dans le Saint-Empire et en Scandinavie. Naples était alors propriété espagnole. Les principaux ennemis de l’Espagne (Maroc et Barbaresques, Portugal, Angleterre,  Benelux) mais aussi le Danemark appelèrent donc la syphilis « le mal espagnol ». Le Saint-Empire germanique était en guerre contre la France, mais pas seulement. De l’autre côté, il se heurtait au puissant royaume de Pologne-Lituanie. La syphilis y apparaissant, elle prit le nom de « mal allemand ». Mais comme la Pologne se heurtait à la Grande Principauté de Moscou, en Russie elle devint «le mal polonais ».

Le Portugal se lançait dans les voyages à buts coloniaux et atteint l’Extrême-Orient. La maladie prit donc le nom de « mal portugais » au Japon. Quant à l’Empire Ottoman et l’Inde, ils la nommèrent «mal chrétien » ou « mal franc ». L’Orient comptait deux civilisations évoluées, la Perse et la Chine. Dans ces deux empires, la maladie fut « localisée », appelée respectivement « Feu persan » et « érythème chinois ». Quant à l’Ecosse, elle est le seul pays qui n’a pas incriminé de voisins. Pas de « mal anglais », ce qui se pourrait se comprendre, mais un terme venu du vieux français (France et Ecosse étaient alliées, avec échange de soldats), glengore, qui est la transcription phonétique du français « grand gore », gore étant une version locale d’un mot français désignant les cochons (et qui est resté sous le mot « goret »).

Comme disait l’immonde Jean-Paul Sartre, qui s’y connaissait en cochonneries : « L’enfer, c’est les autres ».  Bien qu’officiellement classifiée en 1905, la syphilis existait depuis toujours. Son nom universellement admis vient du premier cas connu via la littérature, le malheureux berger du poème Siphylus de Girolamo Fracastoro (médecin, philosophe et poète) dont le nom est tiré des Metamorphoses d’Ovide.

Hristo XIEP

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