Le Sénat Belge vient de voter par deux tiers des voix l’euthanasie des enfants gravement malades. On croit frémir. Le programme d’élimination élaboré par Hitler a commencé de cette manière. En 1939 une femme du nom de Kressler écrivit au dictateur en demandant une aide. Himmler arriva quelques jours plus tard dans son foyer où se trouvait un enfant aveugle atrophié d’un bras et d’une jambe. Il était accompagné du Dr Brandt, médecin du Führer. Ce bienfaiteur est convaincant. Il propose aux parents d’emmener le petit. Deux jours plus tard, le Dr Catel arrive avec des SS et le prennent « pour l’endormir » pour l’éternité. Les parents consentent. Ainsi a commencé l’élimination systématique des handicapés, des aliénés mentaux, des débiles. Ceci étant un acte « d’amour et de miséricorde », est-il expliqué, « pour l’honneur du Grand Reich ». Supprimons l’expression de Grand Reich et remplaçons par celle de « la société mondialiste de consommation »… Avec les lois d’euthanasie votée par la Belgique, nous y sommes. Chaque année les euthanasies dans ce pays augmentent de 25 %. La Belgique, « ce brave petit peuple » comme on l’appelait après-guerre est entré dans le jeu du tyran soixante ans plus tard.

La mort d’un enfant

C’est un cœur de père qui répondra à cette horreur. En cette période du Téléthon, je ne puis m’empêcher de penser à mon fils Damien atteint de la myopathie de Duchenne. Il a eu la plus longue agonie que j’ai pu connaître dans ma vie de médecin. Cet enfant myopathe est mort à l’âge de 17 ans. D’une intelligence extraordinaire, il avait écrit des dizaines de poèmes : un recueil qu’il fallût republier cinq fois, des pièces de théâtre et un roman inachevé. Il s’est raccroché tellement à la vie…désespérément. Les derniers jours, il sentait qu’il deviendrait incapable de parler ; il avait donc mis auparavant, au point avec sa mère qui le soutenait avec courage, un langage fait par la pression des doigts.

On ne se remet jamais de la mort d’un enfant. Toutefois de quel remord effrayant nous aurions été hantés mon épouse et moi-même si une seule seconde nous avions hésité à prendre les mesures nécessaires afin de prolonger l’existence d’un enfant paralysé de presque tout le corps ? Ses dernières paroles furent celles du Christ en Croix, avant de sombrer progressivement dans l’inconscience

Où va l’AFM ?

La myopathie ? Quand furent ouvertes les possibilités qu’offrait la génétique, le médecin spécialiste qui suivait Damien à l’Hôpital des Enfants Malades, voyait dans les deux ans un espoir de traitement. C’était il y a un quart de siècle. Nous avons un petit-fils atteint de la même maladie. Son traitement est exactement le même que celui de Damien. Pendant 25 ans, l’Association de la lutte contre les myopathies (AFM) qui cornaque le Téléthon, s’est servi des myopathes comme « canard d’appel » pour les dons. Elle aide puissamment les familles. Mais piétinant sur le traitement de la myopathie, elle a changé son image de marque qui est désormais celle de la lutte contre les maladies génétiques rares. Pourquoi pas ? Sauf que conjointement elle aiguise des armes contre les myopathes par le diagnostic préimplantatoire des embryons ainsi que le diagnostic prénatal. Le tout aboutissant à la destruction d’embryons et l’avortement. Il est évident que si tous les myopathes et les trisomiques sont éliminés avant la naissance, il n’y aura plus besoin de rechercher un traitement. Ceci se nomme « eugénisme » lequel est interdit par le code civil et le code pénal et qui est pratiqué désormais de manière courante avec la bénédiction des pouvoirs publics. Les parents sont devenus demandeurs au nom de leur confort et celui du prétexte « un geste d’amour ». L’amour qui tue…Incroyable paradoxe.

Une pente infernale

La Belgique désormais s’en prend aux enfants et envisage de liquider les vieux atteints de la maladie d’Alzheimer ou les aliénés mentaux. Cela ne saurait tarder, au nom d’un amour qui se nomme « confort personnel » et « dépenses inutiles ». Mais ceux qui acceptent cette pseudo-morale ne se rendent pas compte que demain ils pourront en être la victime. Pourquoi ?  La Belgique en est un exemple. On persuade les victimes que pour leur bien, elles doivent passer de vie à trépas. 95 % des demandes d’euthanasie sont acceptées sur simple demande, et une fois sur deux en dehors des conditions fixées par la loi.

On est atterré de voir qu’actuellement les euthanasies sont pratiquées de plus en plus sans le consentement des intéressés eux-mêmes. La France est sur la même pente. L’actuelle ministre des Personnes âgées, Michèle Delaunay a déclaré qu’elle comprenait le Dr Bonnemaison qui avait euthanasié en série des personnes âgées au prétexte qu’elles estimaient « leur vie indigne d’être vécue », disait-elle. C’est exactement sur des paroles similaires qu’Hitler avait lancé ses programmes d’euthanasie massive. Qui pourra encore dire désormais que vieillir est le seul moyen de vivre longtemps ?

Dans notre région picarde, il est classique de galéjer sur ces paroles un peu rituelles présentées lors des condoléances. « Ce sont toujours les meilleurs qui s’en vont ! ». Mais aussi « Le pire c’est pour ceux qui restent ! »

Oui ! Pour ceux qui restent, le pire est à venir.

                                                                             Dr Jean-Pierre Dickès

Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !

MPI vous informe gratuitement

Recevez la liste des nouveaux articles

Je veux recevoir la lettre d'information :

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

4 Commentaires
Les plus anciens
Les plus récents Les mieux notés
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires

Abonnez-vous à CARITAS !

Ça y est, le numéro 1 de la tout nouvelle revue Caritas est chez l’imprimeur et en prévente sur MCP.

Nous vous l’avions annoncé dans un précédent mailing : la naissance d’une toute nouvelle revue de qualité, Caritas, la revue du pays réel, et la parution prochaine de son premier numéro de 86 pages. Bonne nouvelle, : ce numéro 1 de Caritas qui consacre son dossier à la Lutte contre la haine anticatholique vient d’être envoyé à l’imprimerie et sera bientôt dans les librairies et les boites aux lettres des abonnés.

Militez,

En achetant le n°1 de CARITAS : Lutter contre la haine anticatholique

En s’abonnant à cette nouvelle revue : la revue CARITAS !