Monseigneur Ángel Lucio Vallejo Balda et son amante Francesca Immacolata Chaouqui, tous deux nommés l'organisation des structures économiques et administratives du Saint-Siège (COSEA) par le pape François
Monseigneur Ángel Lucio Vallejo Balda et Francesca Immacolata Chaouqui, tous deux nommés à l’organisation des structures économiques et administratives du Saint-Siège (COSEA) par le pape François

Le tribunal du Vatican a prononcé, le 7 juillet 2016, sa sentence, après des mois de procès, d’enquêtes et d’interrogatoires, dans le dossier Vatileaks 2.

Monseigneur Lucio Angel Vallejo Balda et Francesca Immacolata Chaouqui, les responsables des fuites, ont été condamnés respectivement à 18 mois fermes et 10 mois de prison avec sursis pour une durée de 5 ans pour le délit de divulgation de papiers confidentiels. Les juges du Vatican ont estimé, en baissant la sentence, qu’il n’y avait pas d’association de malfaiteurs.

Les deux journalistes, Gianluigi Nuzzi et Emiliano Fittipaldi, ont, quant à eux, bénéficié d’un non-lieu pour “défaut de jurisprudence” puisque les faits contestés ont été commis en dehors de la juridiction du Saint-Siège, c’est-à-dire hors du territoire du Vatican, et que les deux ne sont pas des employés de la cité papale. Ils étaient poursuivis pour avoir publié des livres, respectivement « Via Crucis » et « Avarice », sur des scandales financiers du Vatican et le train de vie luxueux de certains ecclésiastiques à partir de documents confidentiels.

Monseigneur Baldi reste en semi-liberté : il peut circuler au Vatican mais n’a pas le droit de le quitter. Les condamnés ont trois jours pour faire appel.

En substance cette justice exercée au nom du pape François reconnaît le droit des chroniqueurs et le droit de la liberté de presse, et les deux journalistes relâchés s’en sont fait l’écho auprès des médias. C’est aussi une sanction bien légère de la trahison des personnes en qui le Saint-Père mettait sa confiance.

Une des peurs du Vatican était d’être accusé, et c’était bien l’accusation en défense des journalistes, de faire le procès de la liberté de presse. En énonçant un non-lieu envers Nuzzi et Fittipaldi pour défaut de jurisprudence le Tribunal apostolique a précisé “l’existence enracinée et garantie par le Droit Divin de la liberté de manifestation de la pensée et de la liberté de la presse dans le Code Juridique du Vatican.”

“Procès kafkaïen” selon Fittipaldi, “grotesque” selon le journal Il Tempo, ce procès qui devait durer deux audiences et qui a duré des mois est un “but contre son camp.” Pourquoi le pape a-t-il accepté ce procès contre les deux journalistes alors qu’il se termine avec un non-lieu pour défaut de jurisprudence ? Les avocats et les juges ne le savaient-ils pas avant, se demande toujours Il Tempo. Pour sûr, tout ce procès a été une formidable publicité pour les maisons d’éditions de Nuzzi et Fittipaldi.

Et, entre affaires de mœurs, insultes et règlements de compte par tweets interposés, un embrouillamini ridicule pour le Saint-Siège qui a exposé aux yeux du monde ses choix mauvais et hasardeux concernant ses employés pour les postes ultra-confidentiels.

Francesco de Villasmundo

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