REUTERS/Max Rossi
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Trois derniers jours pour le pape François, d’intenses bains de foule, de messes people dans des stades plein à craquer, de visites aux jeunes “richesse du pays” et aux prisonniers, les“rejetés” de la société et les “prophètes dans la société”.

Trois jours pour culpabiliser les uns et innocenter les autres. Spécialité que pratique allègrement  l’actuel occupant romain. Trois jours pour ne proposer comme remède aux maux effrayants dont souffre le Mexique que des considérations naturalistes.

Étrange paradoxe d’un pape qui perçoit les dérives bien réelles de la société libérale moderne mais qui ne sait offrir que des solutions matérialistes et… libérales. De cette société progressiste née avant tout du rejet de Dieu et de sa morale, François ne voit que “la culture du rejet” qui touche l’homme ; à cette société de consommation, à cette société individualiste qui a écarté les droits de Dieu et nos devoirs envers lui, François louche vers un matérialisme d’État : “la réinsertion sociale commence par l’insertion de tous nos enfants dans les écoles et par un travail digne pour leurs familles, par la création d’espaces publiques de loisirs et de divertissement, par l’habilitation des instances de participation citoyenne, des services sanitaires, par l’accès aux services de base, pour n’énumérer que quelques mesures.”

A la place de la société capitaliste et libérale, il propose une société aux bases marxistes et humanitaristes. Revers d’une même médaille car c’est toujours la monstruosité d’une société sans Dieu.

Loin de nous l’idée de penser que l’État doit se désintéresser de ses citoyens, du bien commun de la société et de l’amélioration de la condition des plus pauvres, mais le premier devoir du pape ne doit-il pas être de rappeler aux princes qui gouvernent et aux sujets gouvernés, les droits de Dieu et de son règne sur la société, moyen le plus qu’efficace pour instaurer une vraie justice sociale ? Particulièrement sur la terre des Cristeros ! N’est-il pas de son devoir de rappeler aux hommes le renoncement matériel et la pauvreté comme moyen de salut éternel ?

Aux prisonniers du Centre de Réadaptation Social d’État n°3 de Ciudad Juarez, caïds des gangs, meurtriers, membres des cartels, que le Pape a tenu à rencontrer en tout premier, le mercredi 17 février 2016, il leur a demandé de “pardonner la société pour ne pas avoir su les aider et qui tant de fois les a poussé à commettre des erreurs.” (sic) L’homme d’aujourd’hui est-il donc si irresponsable, victime innocente de la société et d’un péché originel qu’il n’a pas demandé, qu’il ne reconnaît même plus la simple loi naturelle inscrite en lui qui lui enjoint de ne pas tuer son prochain, de ne pas séquestrer son ennemi, de ne pas vendre de drogue aux enfants, de ne pas obliger les femmes à se prostituer ?  Leurs victimes, les morts et les souffrants, que des dégâts collatéraux d’une société sans Dieu que l’on voudrait croire l’avant poste d’un paradis terrestre construit de mains d’hommes ?

Si la prison n’est pas une “solution” pour les prisonniers, elle met cependant à l’abri le reste de la société de dangereux criminels. Bien sûr que c’est en amont qu’il faut travailler, former les enfants, les éduquer, le pape a eu raison de souligner devant les jeunes Mexicains, mardi 16 février, qu’ils sont “la richesse” du Mexique, mais toutes ces remèdes seront voués à l’échec, stériles, tant qu'”aux commandements de Dieu sont opposés et préférés les Droits de l’Homme, nouvelle divinité prétendument autonome et toute-puissante dans sa propre sphère”  pour reprendre l’explication d’Antoine Martin dans son livre Le chant de la fournaise. Droits de l’homme si défendus par François lui-même !

A Ciudad Juarez, ville frontalière connue, non seulement pour sa violence et sa forte criminalité, mais aussi pour ses énormes maquiladoras, ces usines de grandes entreprises, principalement américaines, qui y ont délocalisé une partie de leur production,  le pape a croisé, mercredi, les entrepreneurs qu’il a mis en garde de ne pas devenir “des esclavagistes” à qui Dieu demandera des comptes.

Le grand rendez-vous de cette dernière journée en Amérique centrale était cependant la célébration de la messe, devant environ 200 000 fidèles, dans un des endroits les plus symboliques du pays mexicain : la frontière entre le Mexique et les États-Unis, la frontière de la mort pour de nombreux aspirants à l’Eldorado made in USA. Berges bétonnées du fleuve Rio Grande, murs de barbelés du côté nordique derrière lesquels des immigrés clandestins d’El Paso, ville du Texas, ont pu assister à “cette eucharistie transfrontalière” dixit News Va, croix entourée par de vieilles chaussures et des sandales et emblématique du drame des migrants, tel est le décor émouvant, plus éloquent qu’un long discours, qu’a désiré François pour avaliser son message altruiste au monde. C’est le scénario de Lampedusa, de l’autre côté de l’Atlantique, qui se répète ! C’est l’homélie de Lampedusa qui y trouve son écho et son égo !  C’est le drame des migrants et des réfugiés qui accapare les pensées du pape argentin.

Dans un Mexique gangrené par la violence, infesté de narco-trafiquants, gouverné par des francs-maçons, colonisé par la culture anglo-saxonne du géant voisin, ce furent donc les immigrés ou émigrants, selon de quel côté de la frontière on se place, qui eurent encore la primeur du dernier mot pontifical de ce voyage apostolique en terre des latinos. Du prophète Jonas qui apostrophe les habitants de Ninive pour qu’ils fassent pénitence pour leurs péchés, il en fait un oracle humanitariste quêtant des larmes pour “pleurer pour l’injustice, pleurer pour la dégradation, pleurer pour l’oppression.”  “Demandons à notre Dieu, a conclu le Pontife sur cette lancée, le don de la conversion, le don des larmes ; demandons-lui d’avoir le cÅ“ur ouvert. Jamais plus la mort et l’exploitation ! Il est toujours temps de changer, il y a toujours une voie de sortie et une opportunité, c’est toujours le temps pour implorer la miséricorde  du Père.”

Durant tout son séjour au Mexique, François n’aura donc invoqué ni le Christ-Roi ni les Cristeros  pourtant l’unique voie chrétienne de sortie et l’opportunité christique pour convertir les cÅ“urs et implorer la miséricorde de Dieu ! La voie royale pour redresser un Mexique en perdition…

Francesca de Villasmundo

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