MPI - 85 - 01 - coucou -

Florian Philippot, a réussi à chasser Jean-Marie Le Pen, (ex-)président d’honneur du FN, du parti qu’il a pourtant fondé. Une belle manœuvre digne d’un coucou, pondu par effraction dans le nid d’un autre.

On peut se demander si la prochaine victime du coucou de gauche ne sera pas Marion Maréchal Le Pen. En effet, on se rappelle que le vice-président du FN, Florian Philippot, avait privé le seul député FN, Marion Maréchal Le Pen, de temps de parole lors du Congrès de 2014. A l’époque, Marion Maréchal Le Pen avait joué l’apaisement, face à ce qu’il faut bien appeler une agression politique et une tentative d’étouffement. Cela n’avait pas empêché Marion d’arriver 3ème dans les votes des militants, une place devant Philippot (4ème). Une sorte de camouflet pour l’omniprésent vice-président, et ce d’autant plus que Bruno Gollnisch était 5ème, alors qu’il est très en retrait dans les médias. Il est vrai que Marion est un peu mens sana in corpore bello, un esprit bien fait dans un beau corps, une incarnation de l’élégance féminine bien française. On hésite à en dire autant de Florian Philippot.

Différents médias rapportent des échanges de parole, assez peu aimables, entre Florian Philippot et Marion Maréchal Le Pen. Je ne suis pas une petite souris, et je ne peux pas assister en catimini aux séances de la commission d’investiture des candidats, mais de l’extérieur, je suis prêt à leur accorder une certaine crédibilité. Le coucou aurait dit à Marion : « Mêle-toi de ce qui te regarde, n’oublie pas que si tu es là, c’est parce que tu t’appelles Le Pen », comme si elle n’avait aucune légitimité propre. Elle est pourtant élue, contrairement à lui, qui n’est que le mignon de la présidente. On rapporte aussi que le coucou aurait pesté en public, parce que Marion aurait récemment rencontré son grand-père, Jean-Marie Le Pen, comme si elle était censée demander l’autorisation.

Que ces rumeurs soient fondées ou non, on peut se demander si la stratégie de Florian Philippot ne vise pas à faire échouer Marion Maréchal Le Pen, dans sa tentative de conquérir la région PACA, Provence-Alpes-Côte-d’Azur. En effet, si Marion parvenait à gagner, cela mettrait le coucou de gauche encore plus en difficulté et renforcerait son manque de légitimité, car il est clair que la région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes, où il est candidat, n’est probablement pas gagnable par le FN. La seule région qui est manifestement bien partie pour être remportée par le FN est la région Nord-Picardie, où Marine Le Pen est candidate et créditée entre 40% et 50% par les sondages. On pourrait même assister à une victoire dès le 1er tour.

La région PACA, Provence-Alpes-Côte-d’Azur est délicate à gérer pour Marion Maréchal Le Pen, malgré les forts pourcentages réalisés par le FN. Car il s’agit d’un vote FN de droite, initialement fédéré autour de la personnalité de Jean-Marie Le Pen et de Bruno Gollnisch, dont le coucou de gauche veut la peau.

De façon sans doute maladroite, Marion Maréchal Le Pen avait écarté toute association avec Bruno Gollnisch début 2015, alors que ce vieil habitué des assemblées régionales lui aurait été un excellent et fidèle chef de groupe. Jean-Marie Le Pen a récemment appelé ses partisans à se rallier à la candidature de Marion Maréchal Le Pen, mais le mal est déjà fait. Certes, la perspective d’une candidature dissidente de Jean-Marie Le Pen a été évitée, mais une hémorragie d’élus FN s’est déjà produite en direction de la liste conduite par Jacques Bompard, ex-frontiste et incarnant le frontisme historique, celui qui est de droite. On parle d’une quarantaine d’élus FN qui évoluent maintenant sous la bannière de Jacques Bompard, en particulier Lydia Schénardi, ex-eurodéputée FN et Laurent Comas, conseiller régional FN sortant, têtes de liste dans les Alpes-Maritimes et dans les Bouches-du-Rhône. Bien sûr, on ne sait pas encore quel pourcentage fera cette liste dissidente, ni comment Marion Maréchal Le Pen fera pour recoller les morceaux, pour gagner éventuellement au 2ème tour.

Marion Maréchal Le Pen risque de faire les frais de la schizophrénie du FN, dirigé par une bande de coucous de gauche et présidée par la “madone à pédés“, comme l’appelle Frédéric Mitterrand, alors que la base militante et bon nombre d’élus penchent nettement à droite. Le FN est schizoFN. On peut douter que la stratégie du « ni de droite, ni de gauche, patriotes » puisse durer. Marion Maréchal Le Pen est prise en tenaille entre la direction gauchisante du FN et Jacques Bompard, ce qui a déjà abouti à un échec aux Départementales en mars 2015, puisque le Vaucluse n’a pas été remporté par le FN, alors que le 1er tour lui était très favorable. 

Le problème que rencontre Marion Maréchal Le Pen en région PACA existe aussi dans la région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, où Jean-Claude Martinez a déjà déposé une liste dissidente « Force France Sud » contre Louis Aliot. Y figureraient d’anciens frontistes, des membres du Parti chrétien-démocrate et des personnes de la société civile. On se rappelle que Jean-Claude Martinez était entré en dissidence lors des élections européennes de juin 2009 et s’est opposé à la présidence de Marine Le Pen. Entre autres amabilités, Jean-Claude Martinez pense que Marine Le Pen aurait mieux fait de rester stagiaire dans un cabinet d’avocat. 

Globalement, il est probable que la liste de Jacques Bompard réunira plus de votes que celle de Jean-Claude Martinez, et que cette dernière est plus inoffensive pour le FN que celle de Jacques Bompard.

Parmi les ex-frontistes, plus ou moins désabusés, on peut aussi noter Bernard Antony, qui a appelé sur Radio-Courtoisie en fin d’émission le 28 octobre 2015 à ne pas voter pour Wallerand de Saint Just, tête de liste FN en région Ile-de-France. 

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