Encore une fois, la station de propagande étatique s’est illustrée dans la désinformation historique. Le 21 décembre, France Infos évoquait la sortie en édition couleur de Tintin au pays des Soviets.  L’occasion de déblatérer les habituelles inepties sur Hergé et sur le Petit Vingtième et de brandir comme caution le « spécialiste » de Hergé, Benoît Peeters, pas du genre maladroit mais extrêmement gauche. Comme me disait un célèbre professeur de lettres de Vichy : « Quand vous avez devant vous un spécialiste, méfiez-vous deux fois plus… »

La propagande régimiste ne peut pas faire l’impasse sur Hergé (ni sur Céline d’ailleurs). Donc, elle va altérer la vérité pour concorder avec le dogme politique en cours. Elle présente donc Hergé comme un jeune homme naïf, sans aucune conviction politique, totalement sur la coupe de l’abbé Wallez présenté comme un « sinistre individu ». Pensez donc, il avait eu le mauvais goût de ne pas être stalinien à l’époque où Aragon réclamait des GPU pour la France et ou Eluard et Neruda rivalisaient d’obséquiosité vis-à-vis du plus grand criminel du XXe siècle derrière Mao mais devant Lénine.

Qui était l’abbé Norbert Wallez ? Laissons parler Hergé : « L’abbé Wallez a eu sur moi une énorme influence, Il m’a fait prendre conscience de moi-même. Il m’a fait voir en moi ». Le complice de Hergé, celui qui lui donna l’idée des phylactères découvert par lui dans les BD états-uniennes lors de son reportage au Mexique aux côtés des Cristeros, le brigadier-général de la légion étrangère allemande Léon Degrelle (comme Hergé le déclara dans La Libre Belgique du 25 décembre 1975) , décrivait l’abbé comme « puissant comme un bahut normand. Il était fondamentalement débonnaire ». « L’abbé Wallez était un dénicheur d’hommes. Il avait rapidement repéré, à travers ce scout timide, un garçon qui pouvait être valable ». En 1928, l’abbé Wallez fit de Hergé le dessinateur attitré du journal, puis de son supplément jeunesse confié à un poète surréaliste, Paul Werrie.

Les calomnies sur l’Abbé Wallez, reprise par France Infos, vient du torchon Libération, très précisément de son numéro du 29 janvier 1991, sous la plume d’un certain Erhel, que l’on suppose plus carpe farcie que moules-frites : « Cet abbé Wallez entretient une correspondance suivie avec son ami Mussolini (…) Tout ce milieu est fascisant et indécrottablement antisémite ». On voit tout le sous-entendu : être anticommuniste, c’est être fasciste et antisémite. Aveu implicite du fait que 1-  les seuls ennemis des communistes sont les fascistes ; 2 – communisme = judaïsme… Le problème, c’est qu’il n’y jamais eu de correspondance entre les deux. Entre Mussolini et Churchill oui, entre Hitler et Gandhi oui, entre Mussolini et Wallez non… On note aussi que le site extrémiste juif Memorial98, spécialisé dans la haine et la falsification, titrait le 23 mai 2007 : « Le Centenaire d’Hergé, antisémite et collaborateur des nazis ». Les descendants de ceux qui égorgeait des peuples entiers au Proche-Orient 2500 ans avant Daech ont décidément gardé leurs rances traditions. On ne pardonnera pas à l’abbé d’avoir été un visionnaire rejetant ceux qui imposaient, comme dit la chanson : « à l’est la dictature des barbares communistes, à l’ouest la pourriture de l’égo matérialiste ».

Hergé était-il sans conscience politique et n’était-il venu au Petit Vingtième que pour dessiner ? La bonne farce que voilà… La genèse de Tintin, version adulte de son scout Totor, partant enquêter en URSS est la réplique du fameux journaliste partit enquêter au Mexique sur le massacre des catholiques par le régime d’extrême gauche, y compris la houppette, la bouille ronde et les pantalons de golf (mais empruntera à un autre journaliste, Robert Sexé, ses aptitudes de motard).  En 1931, Hergé illustra le livre du dit Degrelle Histoire de la Guerre scolaire, qui dénonçait les persécutions maçonniques contre l’école libre et la courageuse résistance du peuple belge, qui amena une répression inique, avec notamment interdiction faite aux communes d’accorder des soins médicaux aux enfants catholiques et surtout l’assassinat par le régime de 3 militants catholiques à Courtrai. Casterman, l’éditeur de Degrelle, devint celui de Hergé qui fit sa fortune…  En 1939, Hergé fit même un épisode de Quick & Flupke totalement censuré où l’on voyait le petit blond à écharpe monter la garde à la frontière allemande, puis fraterniser avec un jeune pimpf (l’équivalent des louveteaux dans la Hitlerjungend) avant d’être rappelé à l’ordre part l’agent de police n° 15 et forcé de reprendre sa baïonnette.  Et ce, dans un journal où l’on ne transigeait pas avec le patriotisme (rappelons que dans un roman mettant en scène l’autre belge mondialement connu, Hercule Poirot, le député catholique le comte Xavier de Saint-Allard, reprochait à l’anticlérical Paul Deroulard  d’être vendu à l’Allemagne…)

En 1946, Raymond Leblanc, un partisan des Alliés, soucieux de récupérer un homme lu par 300.000 personnes, lui accorda un « brevet de civisme » effaçant l’article 123-bis du Parlement belge. Il est vrai que pour un pays qui avait fourni 2 divisions à l’Axe et une brigade aux Alliées (la Brigade Piron, dont le médecin-anesthésiste, le docteur Goldblatt, avait hissé la rafle et le viol collectif de gamines allemandes au rang de « glorieux fait de guerre »), un certain « oubli » était de mise. Et que Spaak, revenu dans les fourgons des vainqueurs, s’y était retrouvé parce qu’en 1940, Berlin avait décliné ses offres…  Les horreurs de l’épuration avaient profondément affecté Hergé (comme il affectera de l’autre côté Antoine de Saint-Exupéry, Pierre Brossolette et le colonel Rémy), il est compréhensible qu’il ait décidé de ne plus jamais s’exprimer sur le terrain politique. Tout juste fera-t-il un bras d’honneur aux bien-pensants dans Tintin et les Picaros en renvoyant dos à dos les deux généraux, « Pinochet-Tapioca » et « Castro-Alcazar », en montrant que si l’uniforme des flics a changé, le peuple croupit toujours dans les favelas.

La propagande reproche à Hergé de ne s’être documenté que par un seul livre, Moscou sans voiles, écrit par un ancien consul de Belgique à Rostov, Joseph Douillet, qui avait vécu en Russie de 1891 à 1926. Or, il avait donné une description de l’enfer soviétique bien plus proche de la réalité que bien des « célébrités » ayant menti délibérément, les Joliot-Curie, les Gérard Philippe et autres Edouard Herriot. « Tintin au pays des Soviets est le premier vrai roman raconté en bande dessinée écrivait Francis Bergeron. Tous les faits cités étaient vrais : la famine, les élections truquées, les visiteurs occidentaux leurrés par des « visites guidées », le pays pillé et ses richesses bradés aux « cousins » de l’autre côté du Pacifique… Signalons que Tintin au pays des Soviets est interdit en Suède, la social-démocratie étant après tout du communisme tombé dans l’eau de Javel.

Notons que, comme dans 1984 le ministère de la Vérité faisait réécrire ad aeternam les œuvres, Tintin mais aussi Le Club des 5 se voient expurgés de toute allusion religieuse. On n’en est pas encore à tuer ceux qui mettent « Dieu » dans un poème comme dans le roman d’Orwell, mais on y arrive plus tôt que prévu. Tous les (vrais) catholiques de France ont à faire un choix :  Dieu ou Marianne, la France ou la République. Un seul parti est authentiquement opposé à la contre-religion républicaine. Ce n’est pas le Front National, enfin, ce n’est plus… C’est Civitas ! Au fait, personne n’a remarqué que l’ami Alain Escada ressemblait étonnamment à notre petit journaliste belge ??? C’est un signe !

Hristo XIEP

Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !

MPI vous informe gratuitement

Recevez la liste des nouveaux articles

Je veux recevoir la lettre d'information :

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

1 Commentaire
Les plus anciens
Les plus récents Les mieux notés
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires

Abonnez-vous à CARITAS !

Ça y est, le numéro 1 de la tout nouvelle revue Caritas est chez l’imprimeur et en prévente sur MCP.

Nous vous l’avions annoncé dans un précédent mailing : la naissance d’une toute nouvelle revue de qualité, Caritas, la revue du pays réel, et la parution prochaine de son premier numéro de 86 pages. Bonne nouvelle, : ce numéro 1 de Caritas qui consacre son dossier à la Lutte contre la haine anticatholique vient d’être envoyé à l’imprimerie et sera bientôt dans les librairies et les boites aux lettres des abonnés.

Militez,

En achetant le n°1 de CARITAS : Lutter contre la haine anticatholique

En s’abonnant à cette nouvelle revue : la revue CARITAS !