Pourtant, ce ne sont pas les mises en garde qui manquent… Les séries de films Terminator et Robocop, Superman III, Wargame, la bande-dessinée La Survivante, des épisodes dans certains dessins-animés tels Capitaine Flam ou Ulysse 31, le jeu de rôle Paranoïa et même les œuvres d’Isaac Asimov. A force de faire une intelligence artificielle de plus en plus élaborée, celle-ci pourrait à terme éliminer la race humaine.

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Bonjour, nous venons en paix… ou pas !

La menace robotique est protéiforme : tout d’abord dans le domaine de l’emploi. La robotisation va détruire 3 millions d’emplois en France à l’orée 2025. Le robot Baxter, 18.000 $ d’investissement, conçu par les Belges de Sirris, est un manutentionnaire.  En Chine, dans le complexe  de Foxconn, les robots fabriquent des Iphone pour Apple au rythme de 30.000 par an et par robots. Il faut 100.000 ouvriers travaillant 12 heures par jour pour y parvenir. En Suisse, c’est Nestlé qui remplace ses commerciaux vendeurs de machines Nescafé par des robots valant 1440 €… Le PDG de Mc Donald’s, Ed Rensi, a déclaré que « cela coûte moins cher d’acheter un bras électronique à 35.000 $ que de louer les services d’un employé, inefficace, payé 15 $ de l’heure à emballer les frites ».  L’usine Glory au Japon lance NextAge 06, un robot qui a 80 % de la productivité humaine, mais qui lui ne demande pas de pause, pas de congé payés, pas de panne, pas de semaines de 35 heures, pour le salaire et le rendement final de 3 ouvriers.

On pense que les robots viennent prendre le travail des humbles prolétaires. Que nenni ! Les « bac + beaucoup » sont également menacés… En novembre 2014, on apprenait que deux banques américaines, la Fidelity Investments et la Charles Schwab Corporation ont mis en services des « conseillers financiers automatisés » qui, eux, ne réclament pas 1 % de commission… Plus cauchemardesque encore, cette information venue de  Hong-Kong et datant du 1er juin 2014 : Vital, le premier robot patron de l’entreprise Deep Knowledge Ventures, qui siège au conseil d’administration, chargé de vérifier les risques des investissements. Certes, ce patron métallique est bien entendu plus humain que Taubira et plus compétant que Hollande, réputé incorruptible (Robespierre l’était aussi…), mais quid du facteur humain dans ses décisions.

Selon Charles-Edouard Bouée, cette robotisation va entraîner une remise en cause totale de la société actuelle en éliminait les travaux pénibles et répétitifs.  Et de poser la question : comment occuper les 7 milliards d’habitants de la planète ? Comment gagneront-ils leur vie ? Selon l’économiste Charles Sannat, 80 % des métiers actuels disparaitront, les plus menacés étant les conseillers fiscaux, les caissiers, les bouchers, les facteurs, les horlogers ; les mécaniciens, les démarcheurs téléphoniques, les guichetiers de banque, les cuisiniers, les réceptionnistes, les serveurs, les comptables, les inspecteurs des impôts, les vendeurs, les taxis et les agents immobiliers. Par contre, les ergothérapeutes, les dentistes, les DRH, les prêtres, les enseignants, les ingénieurs en astronautique et les avocats sont les plus tranquilles. Plus optimiste, l’Université d’Oxford fixait en 2014 à 47 % le nombre d’emplois directement menacés.

La menace peut également être financière. La panne du réseau boursier de septembre 2013 a été due à la supériorité d’action de ces algorithmes qui servent aux courtiers à spéculer. Ce qui se passa le 18 septembre 2013 fut particulièrement révélateur. Alors que la FED allait annoncer à 14 heures un rapport qui allait à contre-courant des prévisions, dès 13 h 57, une flambée d’achat d’or eut lieu, faisant grimer les cours de 22 $ l’once en 3 secondes ! L’Europe, informée à 14h01, «était déjà hors-jeu. Les ordinateurs « savaient » avant tout le monde.

Mais la plus dangereuse, c’est la menace militaire. On commence déjà avec les robots policiers K5 de la société Knightscope, qui a juste vocation de repérage et d’identification au sein de la Silicon Valley. On est loin du sinistre E-209 de Robocop mais ses émules doivent être dans les cartons : en Chine, le robot antiterroriste et antiémeute AnBot a été présenté à la foire high-tech à Chongqing le 21 avril 2016. Vaincu lors d’une simulation de combat aérien contre le robot Alpha, le colonel Gene Lee, instructeur à la retraite témoigne : « J’ai été surpris par la sagacité et la réactivité d’Alpha. Il semblait connaître mes intentions et réagissait instantanément à mes manœuvres de vol et mes tirs de missile. Il savait comment contrer mes tirs, il passait instantanément de la défensive à l’offensive comme la situation le demandait ».  Le PDG de Tesla, Elon Musk, est très pessimiste : il laisse entendre que lorsqu’un robot hérite d’une tâche, il peut potentiellement atteindre son but par n’importe quel moyen. Dans le cas où un comportement humain viendrait, selon la logique du robot, bloquer sa progression, rien n’empêche d’imaginer qu’il pourrait s’en débarrasser… C’est pourquoi de nombreux scientifiques veulent mettre fin à la construction de « robots tueurs », ces machines de guerre en développement qui, pour peu qu’elles acquièrent une autonomie de pensée, nous détruirait. Les robots l’ont déjà dit : Sophia, crée par David Hanson de Hanson Robotics, lors de sa présentation en mars 2016, a annoncé froidement qu’elle voulait « détruire l’humanité ». Les robots l’ont déjà fait : le 30 juin 2015, un manutentionnaire de 22 ans a été tué par un robot dans une usine de Volkswagen en Allemagne.

Le robot, s’il est l’héritier de l’automate, peut se rattacher à la légende hébraïque du golem de Prague. Robot vient d’ailleurs du tchèque rabota qui signifie corvée et se rapproche du mot russe rab et encore plus du mot bulgare rob, qui signifie esclave. Il n’est pas étonnant que le père littéraire du robot soit l’écrivain Isaac Asimov, dont la langue maternelle était le yiddish et les opinions politiques communistes, quand on sait combien les pays de l’Est rêvaient de faire de leurs citoyens des robots dociles (rien n’est plus glaçant que de voir l’équipe féminine nord-coréenne de football : on dirait 11 poupées mécaniques…).

L’Université d’Elon aux Etats-Unis a demandé en 2014 à 1800 scientifiques si l’espèce humaine avait à craindre de l’avènement des robots. 48 % ont répondu que oui. Le scientifique anglais Stephen Hawking déclara notamment sur la BBC le 2 décembre 2014 que «Les formes d’intelligences que nous avons déjà se sont montrées très utiles. Mais je pense que le développement d’une intelligence artificielle complète pourrait mettre fin à la race humaine. Les humains, limités par une lente évolution biologique, ne pourraient pas rivaliser et seraient dépassés ».  Ses propos sont en droite ligne de ceux rapportés par sa biographie parue en 2011 où il disait que les virus informatiques, seule chose totalement née de l’homme, avait été façonnée à son image : la volonté de détruire. Mais en bon militant de gauche, Hawking ne peut s’empêcher de dire que le capitalisme est plus dangereux que les robots. Il faudra lui expliquer que le capitalisme est mort en 1990….

Plus grave encore, le transhumanisme, la version moderne du cyborg des ouvrages de science-fiction. Un apprenti-sorcier des temps modernes, Ray Kurzweil, annonce que l’homme de demain sera de moins en moins biologique car « bourré » de composants électroniques. D’autres annoncent déjà que « nous serons comme des Dieux » puisque nous serons capables de connaître les pensées de n’importe quelle personne située dans n’importe quel endroit du monde, dans la droite ligne du mouvement « transhumaniste », qui souhaite « améliorer » l’homme grâce à la technologie et le rendre immortel… Une nouvelle humanité moitié homme et moitié robot, comme dans Bioman (et je refuse d’être « Force rose »).

Dans sa chanson Mort d’un robot, Daniel Balavoine faisait dire à ce dernier riche de 2000 ans d’expérience : « Vous m’avez fabriqué, j’ai appris à pleurer, j’vais apprendre à tuer ! ». J’espère que l’avenir – si on échappe à notre vitrification par Skynet – ne sera pas celui du jeu de rôle Paranoïa : « L’Ordinateur est votre ami, répétez après moi, l’Ordinateur est votre ami… Vous avez émis une opinion.. DIFFERENTE. L’Ordinateur aimerait beaucoup en discuter avec vous. Veuillez vous présenter au centre d’extermination le plus proche… »

Hristo XIEP

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