En Israël, le mouvement d‘appropriation par les sionistes des biens des institutions chrétiennes se poursuit.

Les patriarches et les chefs des Églises de Jérusalem, qui prennent position à côté du patriarche Théophile III, ont dénoncé dans une déclaration commune, à travers la gestion des disputes immobilières, « une tentative systématique de miner l’intégrité de la Cité Sainte de Jérusalem et de la Terre Sainte et d’affaiblir la présence chrétienne ».

Deux questions ont suscité cette intervention signée par les chefs de toutes les confessions chrétiennes dont l’administrateur apostolique du Patriarche latin, monseigneur Pierbattista Pizzaballa, et le Gardien de Terre Sainte, le père François Patton.

Le thème le plus brûlant concerne le verdict prononcé sur le scandale du JaffaGate, une opération d’achat de deux hôtels appartenant à l’Église grecque-orthodoxe dans le quartier chrétien de la vielle ville et finis entre les mains du plus important mouvement sioniste Ateret Cohanim. Or le patriarche a toujours soutenu avoir été escroqué par son administrateur qui aurait vendu les deux biens, l’Hôtel Petra et l’Hôtel Imperial, à l’Ateret Cohanim sans en avoir reçu mandat. Au tribunal il a, de même, apporté les preuves que l’homme, en fuite avec l’argent, aurait empoché pour cette affaire un pot-de-vin de la part de l’organisation liée aux colons juifs. Dans cette sombre affaire de spoliation, qui traîne depuis 2005, la Cour du district de Jérusalem a donné raison à l’Ateret Cohanim le 1er août dernier.

Le patriarche Théophile III a rejeté ce jugement et annoncé un recours auprès de la Cour Suprême israélienne. Recours que soutiennent les autres chefs religieux chrétiens présents en Terre Sainte.

En effet cette histoire va plus loin que la seule vente frauduleuse de deux hôtels : c’est la sauvegarde de l’identité même du Quartier Chrétien à l’intérieure de la vieille cité de Jérusalem qui est mise en cause par ces tentatives de la mouvance religieuse sioniste d’acquérir toujours plus d’espace au détriment des chrétiens.

La déclaration commune en appelle « au respect du Status Quo”, le système qui depuis les temps de l’Empire Ottoman sauvegarde les droits de toutes les communautés à l’intérieur de la Cité Sainte.

Ces dernières semaines, une deuxième affaire  inquiète les autorités chrétiennes : un projet de loi devant la Knesset, le parlement israélien, sur les droits des Églises par rapport à leurs propriétés. C’est la délicate question des maisons et des structures publiques juives construites par le Jewish National Fund dans les années 50 sur les terrains appartenant au patriarche grec-orthodoxe. Avec des baux de location de 99 ans. A l’échéance desquels le patriarche maintenait tous ces droits de propriété. Maintenant que l’échéance approche, la question explose à Jérusalem. Le projet de loi soutenu par un tiers des parlementaires limiterait de manière drastique la liberté de l’Église orthodoxe dans l’administration de ses propriétés en ne permettant la vente de ses biens immobiliers qu’à des acheteurs juifs. Une autre démarche qui réduirait donc les espaces pour les chrétiens à Jérusalem.

« C’est un dessein de loi motivé politiquement, écrivent les autorités religieuses chrétiennes, et un ultérieur assaut aux droits que le Status Quo a toujours garantis ». « Une communauté chrétienne vivante et active est un élément essentiel dans la physionomie de notre société plurielle et chaque menace à la communauté chrétienne peut seulement faire croître ultérieurement les tensions qui ressortent en ces temps troublés ».

D’où cet appel « aux Églises et aux fidèles du monde entier, aux chefs de gouvernements et à tous les hommes de bonne volonté » à se mobiliser en soutien des Églises « à qui la Divine Providence a confié la garde des Lieux Saints et le soin pastoral des communautés chrétiennes locales ».

Étonnamment le MRAP, la LICRA, et tutti quanti, si prestes d’habitude à crier au scandale dès qu’un semblant de nationalisme français ou de sauvegarde de l’identité européenne se glisse dans une loi, une proposition, un texte, un discours, une attitude, sont bien silencieux…

Les juifs d’Israël seraient-ils donc exemptés de pratiquer le pluralisme religieux et ethnique imposé aux Européens ?

Francesca de Villasmundo  

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