patrick-pelloux

C’est curieux, je ne les voyais pas comme cela.

Je m’imaginais des hommes et des femmes disponibles, professionnels avant tout, presque insensibles à ce qui les entoure, la décision rapide et sûre malgré la bousculade, la voix claire, le geste net et précis, une assurance de bon aloi loin de toute forfanterie, des hommes et des femmes en qui, d’instinct, on a envie de placer sa confiance parce qu’ils sont là au bon moment, parce qu’ils sont eux, parce que l’on sait qu’avec eux, le seul risque que l’on prenne est celui d’un futur immédiat meilleur.

De qui veux-je parler ? Mais des urgentistes, bien sûr, et particulièrement de leur porte-parole patenté, car tous les urgentistes ne sont pas aussi caricaturaux que monsieur Patrick Pelloux, dit Pépé (P.P.)

Le jour de la tuerie, il était à deux pas. Je l’ai entendu pleurer au micro de RTL. Le lendemain, il était au journal du soir de France 2 : je l’ai vu pleurer en direct sur le plateau. Dimanche, il marchait « républicainement » : je l’ai vu s’effondrer en pleurant sur l’épaule de François Hollande et étreindre longuement le Président. Les caméras étaient plantées à deux mètres du nouveau couple de l’année, mais ce n’est certainement pas cette présence médiatique qui provoquait ce torrent de larmes, quatre jours après la boucherie, n’est-ce pas ?

Donc, PP est un émotif, un vrai, un pleureur compulsif et inextinguible, un expansif du liquide lacrymal, vous savez, celui qui brouille la vue et empêche de voir clair. Vous, je ne sais pas ! Mais moi, s’il m’arrivait un accident avec plein de sang et des chairs ouvertes, j’aimerais mieux ne pas être pris en charge par PP : ses écoulements se mêleraient à mes propres fluides, ce que le principe constitutionnel de précaution interdit absolument. Non ! Je ne me vois pas confier ma vie à un carabin-fontaine aux yeux brouillés.

Ainsi, a-t-on appris, PP ne se contente pas d’être un urgentiste, il est aussi collaborateur de journal. Il a donc du temps libre, et c’est parfait pour lui. Les urgentistes viennent de terminer, à leur satisfaction, une grève longue pour améliorer leur sort et obtenir le droit de ne travailler que 48 heures par semaine au lieu de 60 actuellement. Il faut croire que tous les urgentistes n’étaient pas logés à la même enseigne.

Car, en plus des urgences, PP aime la presse. Il l‘aime tellement qu’on ne voit que lui partout. Le président de l’AMUF (Association des Médecins Urgentistes de France) est médiatique : il y a quatre images de lui sur la seule page d’accueil du site de l’AMUF. Mais, que je sache, ce n’est pas l’urgentiste qui pleure ses copains de Charlie-Hebdo, c’est l’homme. Alors pourquoi ces démonstrations publiques de douleur frisant l’indécence ? PP n’a-t-il jamais lu Vigny ? « Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse » ou encore « Gémir, pleurer, prier, est également lâche ». « La mort du loup » nous en apprend davantage sur la vraie douleur que les manifestations filmées de sanglots fabriqués.

Ainsi, PP roule à gauche, sinon il ne prêterait pas son talent à un journal comme Charlie-Hebdo. C’est son droit le plus absolu. Quittons la tragédie pour revenir au quotidien. Est-ce cette proximité de pensée avec le pouvoir en place qui a permis la satisfaction rapide des revendications professionnelles des urgentistes ? La question mérite d’être posée, surtout lorsque l’on voit ces pauvres généralistes piétiner longuement devant la porte gouvernementale désespérément close. Pas de chance pour eux, ils ne sont pas globalement de gauche et ils se battent pour une mauvaise cause : refuser la mort de la médecine libérale.

Si cette médecine libérale venait à mourir, verrait-on PP, le professionnel, verser une larme ?

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