Les commentaires sur la décision de Mr D.TRUMP d’installer son ambassade à Jérusalem montrent de façon flagrante que nombre de leur auteurs ne connaissent pas l’ AT, ( Ancien Testament ) ni surtout la signification profonde que lui a découverte le NT  (Nouveau Testament ).

La décision est lourde, très lourde, trop lourde même.

Voici son histoire.

Chapitre I

La tradition biblique la reconnaît dans la ville de Melchisédec, contemporain d’Abraham. ( Genèse 14-18 et suivants )

Aux temps des Juges, Jérusalem était une cité païenne( Juges 19, 11,, ), car les Israélites avaient échoué dans leur première tentative de conquête ( Juges 1,11 ),

David finalement la prit aux Jubéséens ( 2 5,6,,, ) et l’appela  «  Cité de David » la fortifia et en fit la capitale politique de son royaume, En transportant l’Arche d’ Alliance , il y fixa le sanctuaire confédéral des douze tribus, qui était antérieurement à Silo,

La promesse de Nathan confirma ce que DIEU agréait et Salomon acheva, sur ce point, l’œuvre de son père en construisant le Temple et en le dédiant solennellement ( 1 Rois 6-8 )

Ainsi se trouva déterminé la destinée religieuse de la ville .

Dans la Terre Sainte la ville va occuper une place à part. Possession personnelle de David, elle demeure hors du cadastre des tribus .

Capitale politique, elle représente l’unité nationale du Peuple de Dieu.

Capitale religieuse , elle représente le centre spirituel d’Israël parce que Yahweh réside en elle sur le mont Sion qu’ Il choisit pour demeure ( Psaumes 78. 68 …; 132, 13-18 )

Chapitre II

Le drame

À cause de cette double signification, Jérusalem est entraînée dans le drame qui secoue toutes les institutions du peuple de Dieu ; elle éprouve alternativement Sa grâce et Sa colère.

Tout de suite après la mort de Salomon, elle subit le schisme. Le livre des Rois y voit le châtiments des infidélités du monarque (1 Rois 11 ) et la fondation de la Samarie,  (I Rois 16, 24 ) l’ ancien Royaume d’Israël, dressera en face d’elle une capitale rivale.

L ‘unité du rôle politique et religieux réalisé par David est rompu.

La chute du Royaume redonne espoir aux  membres de la tribu du Judas, les Judéens et Ézéchias tente de rallier à lui les tribus du Nord.  Il y réalise une première réforme religieuse et la Ville expérimente sous son règne un délivrance extraordinaire lors de l’invasion de Sennachérib ( 2 Rois 18 et suivants ) si bien que le souvenir en restera gravé dans les esprits à la gloire de la ville sainte (Psaumes  48, 5-9 ).

Josias tente à nouveau de regrouper les Israëlites et de les faire adhérer autour d’un culte stricte et centralisé pour sauver ce qui peut-être encore sauver dans l’œuvre nationale de David.

En effet, « DIEU ne revint pas de l ‘ ardeur de sa colère … »

IL dit : « JE rejetterai cette ville que j’avais élue, Jérusalem, et le temple dont J’avais dit : Là, sera mon Nom » ( 2 Rois  23,26 ; 21, 3-9 ) . Malgré les réformes , Jérusalem est une ville infidèle à son DIEU, et cela détermine et déterminera son destin.

  • Infidèle dans ses rois qui se livrent à l’ idôlaterie ( 2 Rois 16,2 ,,,) qui persécutent le prophètes ( 2 Chroniques 24,21 – Jérémie 36,,,,38)
  • Infidèle dans son sacerdoce, qui méprise les enseignements prophétiques ( Jérémie 20 ) et laisse l’ idolâtrie s’établir. ( 2 Rois 21 et  Ézéchiel  8 )
  • Infidèle dans son peuple attiré par des alliances païennes ( Isaïe 1 16 et suivants )
  • Infidèle dans l’insouciance vis à vis de DIEU ( Jérémie 7 8,,,)

« Comment est – elle devenue une prostituée infidèle ? » s’écriera Isaïe ( Isaïe I 21 ). Il n’y voit  le salut que pour un reste de fidèles saints ( Isaïe  4, 2…). À moins d’une conversion sincère, la colère de DIEU va donc fondre sur elle. C’est le jugement de DIEU qui s’accomplit ( cf Ézéchiel  9,1 – 10,7 ) La fille de Sion n’a plus qu’à confesser sa longue culpabilité ( Lamentations 1-2 ) pendant que ses fils prient et se lamentent ( Psaumes 79 ).

Le jugement s’accomplit sous les coups de Nabuchodonosore, Le premier drame est accomplit et la question de son avenir se pose désormais.

Chapitre III

Vers la Jérusalem nouvelle

Parallèlement au drame les prophètes tournaient leur regards vers une Jérusalem nouvelle redevenue « ville de Justice » ( Isaïe 1- 26…).  Jérémie apercevait le jour ou le peuple redevenu fidèle reviendrait adorer DIEU. Ézéchiel décrivait minutieusement la ville reconstruite autour de son temple ( Ézéchiel 40 – 46 ) centre d’un pays paradisiaque largement ouvert aux douze tribus et ayant pour nom :             « Yahvé est là » . Ces vues sont l’avenir d’une promesse grandiose une fois vidée la coupe de la colère divine.

Les Juifs, de partout se tournent vers elle. On y monte en pèlerinage ( Psaume 122 ) C’est l’époque de belles liturgies au temple (Ecclésiastique (Siracide ) 50,1 – 21 ), On invite à louer DIEU et les derniers textes prophétiques font d’elle le théâtre du jugement eschatologique et du festin de joie offert à l’humanité entière ( Isaïe 25 6…). Il existe, au fur et à mesure, une vision fantastique de la ville davidique, La Jérusalem céleste prend une vision de révélation divine.

Chapitre IV

La Jérusalem Terrestre

et la réalisation du Salut

Dans le Nouveau Testament, de Marc à Jean , Jérusalem va occuper un place croissante dans les Évangiles.

Jésus s’étant heurté à l’incroyance de la Galilée se tourne vers Jérusalem et après avoir annoncé sa Passion Il n’y monte que pour consommer son Sacrifice.

Ici, commence le drame.

 Jésus y entre triomphalement – Dimanche des Rameaux – conformément aux Écritures ( Marc 11, 1-11) y fait acte de prophète en purifiant le temple ( Marc 1, 15-19) et se heurte, immédiatement, aux autorités juives. IL annonce , alors, sa mort ( Marc 12, 6-9 ) et prophétise la destruction de ville, la profanation du temple ( Marc 13, 14-20 ) la fin d’une économie religieuse périmée et prélude à la consommation finale   ( Marc 13, 24-27 ).

Rejeté, Il est condamné et crucifié hors de la ville.

Tandis qu’Il meurt, le voile du temple se déchire pour signifier que l’ancien sanctuaire a perdu son caractère sacré ( Marc 15, 33-38 ),

Jérusalem est ici le lieu du grand refus.

À ce schéma, Matthieu ajoute plusieurs traits. Le drame futur se projette sur

l’enfance de Jésus ; tandis que des païens guidés par un astre ( Le livre des Nombres 24,17 ) viennent à Bethléem adorer l’Enfant – Le Messie – ( Mathieu 2, 1-19), les scribes ne savent pas reconnaître le Sauveur qu’annoncent les Écritures et le roi Hérode médite, déjà, à le faire mourir (Mathieu 2, 16 et suivants ).

L’émoi tout humain de Jérusalem  ( Mathieu 2, 3 ) n’aboutit donc pas à un acte de foi.

La capitale est découronnée. Jésus , fils de David, ne portera pas celui de Jérusalem qui enferment ses pires ennemis ( Mathieu 2, 3 ). et se lamentera sur le sort qui attend la ville, elle qui met à mort les envoyés divins ( Mathieu  23, 37 et suivants ).

En  conséquence, c’est en Galilée qu’auront lieu les apparitions au cours  desquelles, Jésus ressuscité envoie ses Apôtres à toutes les nations ( Mathieu 28, 7 ; 16 – 20 ).

Jean présente longuement l’incrédulité de Son peuple ( Jean 2, 13 – 25 ) . la difficulté que ses meilleurs docteurs ont à croire ( Jean 3, 1 – 12 ), les contradictions que Jésus doit subir ( 5, 7- 10 ). Son dernier miracle a lieu aux portes de la ville, comme un ultime témoignage sur son œuvre salutaire. Il n’y revient que pour accomplir son heure ( Jean 12, 27 ; 17, 1 ),

Plus encore que chez Marc, le grand refus est ici souligné .

Chapitre V

Saint Luc va mettre en évidence une autre face de ce drame sacré dont Jérusalem est le centre parce que la ville, dans la vie de Jésus,  est le centre où tout  aboutit.

L’ Enfant y est présenté et est reconnu par des âmes fidèles  ( Luc 2, 22-38 ). Il y monte à l’âge de douze ans et les Docteurs de Loi, tout en admiration, reconnaissent Sa sagesse (Luc 2,  41-50 ).

Il dira à tous « Il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem ».

l’ Apôtre donnera un grand relief à la montée du Sauveur vers la ville d’où  Il accomplira tout.  «  Les temps de païens » sépare, désormais nettement cet Événement de la consommation finale, celui de la Parousie Ultime.

L’ histoire de Jésus s’achève , là ,avec son sacrifice, ses apparitions et son Ascension.

De cette ville repart le témoignage rendu par les Apôtres….

Le CHRIST envoie sur eux l’ Esprit Saint, en présence de Marie.

L’Église Catholique est fondée à Jérusalem.

De Jérusalem la mission est donnée  : porter jusqu’en Judée, en Samarie et jusqu’aux confins de la terre la Bonne Nouvelle. ( Actes des Apôtres 2 )

Le grand refus est immédiat.

Le sanhédrin renouvelle son hostilité . DIEU annonce la destruction du Temple.

Saint Paul la quitte, Saint Pierre également. Jérusalem cesse d’être le sens de l’évangélisation pour aller vers son destin : sa destruction si prophétisée.

Chapitre VI  

De la Jérusalem terrestre à la

Jérusalem céleste.

Saint Paul converti sur le chemin de Damas sera l’instrument de choix. C’est lui qui souligne le dépassement de l’ancienne Jérusalem à la Jérusalem nouvelle qui s’enracine jusque dans le Ciel.

Il présente aux Galates la Jérusalem d’en haut, héritière des promesses divines.

L’ Épître aux Hébreux reprend la même image, celle de la Cité du DIEU vivant, résidence divine des bâptisés, des chrétiens,des convertis, des rachetés. La Jérusalem terrestre est perdue de vue au profit d’une  autre Jérusalem tendue vers sa perfection finale, patrie définitive des rachetés :

«  Jérusalem, cité du Ciel, heureuse vision de Paix ».

( Hymne de la dédicace des Églises Catholiques).

Philippe Proust

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