1991, le mur est tombé, la guerre froide s’achève, les fonds secrets du Parti communiste russe inondent le monde des affaires à l’ouest. Pathok Chodiev, haut fonctionnaire russe, débarque à Bruxelles…

1991, Patokh Chodiev, un haut fonctionnaire russe d’origine ouzbèke de 38 ans, ouvre la Seabeco Belgium à Bruxelles. Derrière cette société-écran, se cache le KGB et la « Solnstevskaya », la mafia russe.

Chodiev et ses amis utilisent la « perestroïka » pour s’enrichir avec les mines et le pétrole russe. Leur terrain de prédilection est le Kazakhstan. Quelques années plus tard, Chodiev bénéficiera de l’appui du bourgmestre de Waterloo, en Belgique, Serge Kubla, pour obtenir la nationalité belge ; alors qu’il ne parle pas français et que la Sûreté belge émet un avis défavorable.

1996. Les amis de Chodiev ouvrent de multiples sociétés Immobilier, finance, exploitation minière et pétrolière. Ces entreprises éveillent les soupçons du fisc belge : serviraient-elles à blanchir de l’argent ?

Le géant de l’ingénierie belge Tractebel aurait payé 25 millions de dollars aux Kazakhs pour accéder aux ressources de l’ancienne république russe. Cette « commission » parmi d’autres éclabousse l’épouse du Premier ministre Kazakh de l’époque ainsi que l’épouse et les deux filles d’Alexandre Machkevitch, un des partenaires d’affaires de Chodiev.

2008, Vladimir Poutine envisage de placer Pathok Chodiev à la présidence de l’Ouzbékistan. Malheureusement pour Chodiev, après quelques années d’enquête, le parquet de Bruxelles inculpe tout le petit monde kazakh pour faux, association de malfaiteurs et blanchiment. 

2009, Sarkozy entre dans la danse. En octobre 2009, Nicolas Sarkozy se rend au Kazakhstan. Le président français signe des contrats pour une valeur totale de 1 milliard d’euros. La France espère également vendre pour 2,5 milliards de locomotives et d’hélicoptères au dictateur Kazakh Nazarbaïev. En contrepartie, celui-ci demande une petite faveur à Sarkozy: “faire en sorte que Pathok Chodiev ne soit plus inquiété par la justice belge”. C’est le Kazakhgate.

2010, pour satisfaire le président kazakh, Sarkozy demande à son Premier ministre, François Fillon, de charger Jean-François Etienne des Rosaies, ancien homme à tout faire de Charles Pasqua désormais à son service, de veiller aux “intérêts de la France” de Patokh Chodiev. Jean-François Etienne des Rosaies recrute une ancienne collaboratrice de Maître Vergès, Catherine Degoul, pour trouver le moyen de convaincre la justice belge de ne pas embêter l’oligarque Chodiev et ses amis mafieux.

Février 2011, les juges belges restent incorruptibles. L’avocate décide alors de contacter Armand De Decker, ex-président du Sénat, ex-ministre, mais également avocat et fort influent.

Officiellement, De Decker est le relais de Catherine Degoul en Belgique. Un rôle de “conseiller” rémunéré à hauteur de 734 346€. Une somme réfutée, dans un premier temps, par le bourgmestre de Uccle, qui finit par reconnaître la transaction. Fin février 2011, deux jours après le renvoi de Chodiev devant le tribunal, Armand De Decker introduit Catherine Degoul au domicile privé du ministre de la Justice de l’époque, Stefaan de Clerck, un dimanche. La rencontre ne mène à rien. Le ministre de Clerck renvoie Catherine Degoul vers son chef de cabinet. 

2 mars 2011, un amendement surprise, visant à introduire dans le code d’instruction criminelle belge de nouvelles dispositions en matière de transaction pénale, est déposé devant la commission des finances par la députée Carina Van Cauter, à la demande du cabinet du ministre de la Justice belge. Quelques semaines plus tard à peine, le 14 avril, la loi permettant ces transactions pénales est votée dans des circonstances troublantes. C’est du jamais-vu : ni le Conseil supérieur de la justice, ni le Conseil d’État ne sont consultés !  La loi entre en vigueur le 16 mai 2011.
Le temps presse. Sarkozy voudrait bien boucler la vente de ses hélicoptères au Kazakhstan, lors du salon aéronautique du Bourget en juin 2011. Patokh Chodiev est évidemment le premier à bénéficier de cette loi sur-mesure. En échange de 23 millions d’euros, le parquet belge accepte d’abandonner les poursuites à l’encontre de M. Chodiev. 

Le 27 juin, le Premier ministre français, François Fillon, signe un contrat avec son homologue Kazakh portant sur la vente de 45 hélicoptères EADS. 

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