Qui connaît Philippe Bourcier de Carbon ? Il s’agit d’un démographe français, comme Hervé Le Bras. Mais comme il n’est pas d’extrême gauche, comme Hervé Le Bras (et comme il n’harcèle pas ses étudiantes comme Hervé Le Bras…) et même plutôt assez à droite, il n’a pas les honneurs des médias.

Il y a de cela plus de 25 ans, j’avais assisté à une conférence de ce dernier au Club de l’Horloge. Il y traitait de démographie et disait que le plus grand péril qui menacerait l’humanité en 2100 ne serait pas la surpopulation mais… la sous-population. A l’époque, j’avais accueilli cela avec scepticisme. Enfant, j’avais été très marqué par une émission coproduite en 1978 par France 3, diffusée dans les pays de l’Est également, Il était une fois l’Homme. Dans le dernier épisode, un portait apocalyptique du monde était faite, avec une Terre à 14 milliards d’habitants en 2040 et 28 milliards en 2070… C’était l’époque des délires du Club de Rome et de leurs prédications farfelues, comme quoi même des « experts » et des scientifiques peuvent raconter n’importer quoi.

Force est de constater que si la Terre compte bien 7 milliards d’habitants en 2010 comme cela était prévu en 1978, elle ne montra pas plus haut que 9 milliards en 2050 avant de voir sa population régresser. Philippe Bourcier de Carbon l’avait soutenu en 1992 dans l’indifférence générale. En 2017, deux universitaires de Montréal spécialisés dans la géographie, Rodolphe de Koninck et Sébastien Roux, en arrivent à des conclusions proches. Ils constatent notamment que le taux de fécondité depuis 1950 est passé de 7 enfants par femmes à 4,4 enfants pour les pays les moins avancés, de 6 enfants à 2,5 pour les pays en voie de développement et de 3 à 1,6 pour les pays développés. La moyenne mondiale est passée de 5 enfants à 2,6 en 60 ans. Sur les dix dernières années, quand on étudie par continent, on voit que le la moyenne mondiale a encore baissée (2,42), et que l’Afrique est passée de 5,1 à 4,7 ; l’Asie de 2,4 à 2,1 ; l’Amérique du Nord de 2 à 1,8 ; l’Amérique du sud de 2,5 à 2,1 ; l’Europe de 1,4 à 1,6 et l’Océanie de 2,1 à 2,3 (immigration oblige).

Sur les 225 pays ou entités  du monde, 118 sont sous la barre des 2,1, dont plusieurs pays musulmans jadis prolifiques : la Turquie, l’Iran notamment, ne renouvellent plus leurs générations. La Palestine, qui était encore à un taux de 7 enfants par femmes il y a 15 ans est maintenant à 2,76 pour la Cisjordanie et à 4,08 pour Gaza. En Europe, la Pologne est au 216e rang mondial avec un taux de 1,33 et seules les Iles Féroé (2,37) dépasse le taux fatidique de renouvellement, la France s’en approchant (2,08) et ayant même un taux supérieur à la Turquie (2,05) ! Sur les 40 premiers pays du monde, tous ayant plus de 4 enfants par femmes (sauf le 40e, le Yémen, qui est à 3,91), on compte 35 pays africains et 5 pays asiatiques, la plupart musulmans.

En fait, ce qui s’est produit est que les données habituelles en démographie ont été bouleversées. D’ordinaire, le développement économique entraînait une baisse du taux de fécondité. Or, si les pas d’Asie du Sud-est et d’Amérique Latine ont bien connu cette évolution, le taux de fécondité de l’Afrique a décroché beaucoup plus vite que prévu. Ceci est du notamment à l’internationalisation des moyens de communication. Le Kenya par exemple, qui avait le taux de fécondité le plus élevé du monde en 1972 avec 8 enfants par femmes a vu son taux s’écrouler à 4,46 en 2012 puis 3,31 en 2015 (46e rang mondial). Le Nigeria, 6,78 en 1981, 6 en 2012, 5,19 en 2015… pourquoi ces deux pays ? Tout simplement parce qu’ils sont les 2 seuls pays d’Afrique noire (hors Afrique du Sud) à avoir un taux d’accès à Internet supérieur à 40 %… Notons que le Niger, qui est resté longtemps stable (7,42 en 1961, 7,6 en 2014) commence son décrochage (6,76 en 2015). Pays musulman et pauvre, le Niger avait tout pour rester en tête.

Bien entendu, si on évite le cataclysmique, il reste encore l’effet cinétique : les pays africains musulmans mettront encore une trentaine d’année avant de tomber en-dessous du seul de non-renouvellement. D’ici là, ces afflux de jeunes, sans perspectives d’avenir, amènera l’illustration des théories de Gaston Bouthoul : un peuple jeune, à natalité explosive, va forcément s’étendre chez ses voisins. Au-dessus du Niger, il y a la Libye, qui ne renouvelle plus ses générations mais qui est ruinée. Et au-dessus de la Libye, il y a quoi ? Bingo, c’est chez nous !!!

Reste aussi le problème de l’accès à l’eau, qui est un vrai problème contrairement à la famine qui n’en est pas un. L’idéal pour reposer un peu notre boule bleue est de restreindre son train de vie et se limiter au point optimum du confort et de la société économiquement idéal, à savoir le niveau d’équipement des classes moyennes américaines en 1955 (voir le film Retour vers le Futur quand Martin « Marty » Seamus Mc Fly se retrouve accidentellement chez ses grands-parents Sam et Stella Baines). Mais ça, c’est un autre débat et une autre histoire comme dit Gérard Blanc…

Hristo XIEP

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