La femme a toujours fait partie de la vie de l’Église, quoi qu’en dise l’ignorance féministe d’aujourd’hui qui ne conçoit le rôle de la femme que par rapport à celui de l’homme, vision en somme très masculine et réductrice. Elle a sa vocation spécifique à l’imitation de la la Mère du Christ, devenue Mère de tous les hommes. Le philosophe Jean Guitton, en une formule incomparable, cloue le bec à toutes les pasionarias de la féminisation artificielle de la société ecclésiale et civile :

« la personne la plus parfaite de notre monde moral se trouve avoir été choisie dans le sexe le plus faible » !

Et Saint Paul n’affirme-t-il pas dans son épître aux Galates (III,28) :

« Il n’y a plus ni juif, ni Grec, ni maître, ni esclave ; ni homme, ni femme. Vous n’êtes qu’un dans le Christ Jésus » ?

Ce qui témoigne bien de l‘égale dignité des deux sexes aux yeux de Dieu dans la religion catholique. Mais égalité de dignité ne veut pas dire même mission ! Chacun son rôle et les vaches seront bien gardées…

Malheureusement, cette distinction des sexes et de leur destinée ne satisfait pas notre société genderophile contemporaine et nihiliste qui de toutes traditions, coutumes, us et mœurs chrétiens et naturels, veut faire table rase.

Les assauts du monde pour imposer une féminisation artificielle de la société ecclésiale, au diapason de ce qui se passe dans la sphère civile, se multiplient. Dernièrement deux faits témoignent de ces attaques répétées. Et quand il s’agit de détruire les repères catholiques, voire naturels, le cardinal Schönborn, « le grand théologien » du pape François, n’est jamais très loin…

Le 1er avril dernier, il a accordé un entretien à un groupe de journalistes autrichiens appartenant, entre autres, au Die Presse et au Salzburger Nachrichten. Il a manifesté être ouvert à l’idée des prêtres mariés ainsi qu’à l’ordination des femmes, tant au ministère de diacres que de prêtres et même, pourquoi pas, d’évêques. « Je crois qu’il y a de la place pour du changement » a-t-il déclaré tout en précisant que « la question de l’ordination [des femmes] clairement ne peut être élucidé que par un concile. Cela ne peut être décidé uniquement par un pape seul. C’est une question trop importante pour être décidée du bureau d’un pape. »

Il s’agit là d’un coup porté à la lettre apostolique, Ordinatio Sacerdotalis, par laquelle le pape Jean-Paul II, seul, sans concile, confirmait que

« l’ordination sacerdotale par laquelle est transmise la charge, confiée par le Christ à ses Apôtres, d’enseigner, de sanctifier et de gouverner les fidèles, a toujours été, dans l’Église catholique depuis l’origine, exclusivement réservée à des hommes. Les Églises d’Orient ont, elles aussi, fidèlement conservé cette tradition. […] C’est pourquoi, afin qu’il ne subsiste aucun doute sur une question de grande importance qui concerne la constitution divine elle-même de l’Église, je déclare, en vertu de ma mission de confirmer mes frères (cf. Lc 22,32), que l’Église n’a en aucune manière le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l’Église. »

Jean-Paul II ne disait, en l’occurrence, rien de nouveau : le Code de Droit Canonique de 1917, et cela sera repris par le code de 1983, can. 1024, stipule que « Seul l’homme baptisé reçoit validement la sainte ordination » (Can. 968 § 1). Pareillement saint Thomas d’Aquin considère le sexe féminin comme un empêchement pour recevoir les ordres sacrés. Pie XII, quant à lui, rappelle dans sa Constitution apostolique Sacramentum Ordinis du 30 novembre 1947 sur les Ordres sacrés du diaconat, de la prêtrise et de l’épiscopat, que « L’Église n’a aucun pouvoir sur la substance des sacrements, c’est-à-dire sur tout ce que le Christ Seigneur, au témoignage des sources de la Révélation, a voulu que l’on maintienne dans le signe sacramentel ». Or le Christ n’a choisi que des hommes au moment de l’instauration du sacrement de l’ordre.

Le conciliaire cardinal Schönborn étant dans une démarche de chambardement au nom des notions conciliaires d’évolution du dogme, de Tradition vivante, ces considérations traditionnelles ne peuvent avoir de prise sur lui. D’ailleurs signalons que son propos contre la décision de Jean-Paul II postule que le magistère conciliaire ne peut être infaillible, ce qui est somme toute logique puisque tout évolue… Le serpent conciliaire se mord la queue à cause de ses propres contradictions et les papes conciliaires avec lui !

Une autre proposition, prise cette fois-ci sous l’inspiration du pape François, vient conforter le siège de l’Église officielle entrepris depuis des décennies par les féministes. Moins radicale que les propos du cardinal Schönborn, elle entrouvre semblablement mais de manière plus subtile la porte à de futurs bouleversements sexistes.

La Commission pontificale pour l’Amérique latine, présidée par Mgr Ouellet, réunie du 6 au 9 mars dernier autour du thème La femme, pilier de l’édification de l’Église et de la société en Amérique latine, dans son document final conseille qu’ait lieu prochainement un synode sur le thème de la femme pour repenser son rôle dans la vie et la mission de l’Église : pour « libérer » cette dernière « des préjugés, des stéréotypes et des discriminations subies par la femme » et pousser les communautés chrétiennes vers « une “conversion pastorale” capable de demander pardon pour toutes les situations dans lesquelles elles ont été et sont encore complices d’attentat à sa dignité ».

La Commission donne comme raison à « cette ouverture », qu’elle ne « représente pas une concession à la pression culturelle et médiatique » mais qu’elle est plutôt « le résultat de la prise de conscience que l’absence des femmes des instances ecclésiales est un défaut, une lacune ecclésiologique, l’effet négatif d’une conception cléricale et masculine. » Prise de conscience bien dans le vent quand même ! L’Église conciliaire avec un tel langage bien correct adhère pleinement, même si elle s’en défend mollement, à la mentalité féministe #MeToo, avatar de la théorie de genre, qui est en train de subvertir la société et les structures traditionnelles. Cette ouverture est également nécessaire au bien des âmes est-il précisé dans le texte :

« Si on n’y remédie pas dans un futur proche, beaucoup de femmes disponibles pour servir se sentiront délaissées et méprisées dans leurs capacités, et elles pourraient éventuellement s’éloigner de l’Église ».

Cela fait depuis Vatican II que les clercs progressistes et modernistes brandissent cette sempiternelle excuse, ce faux prétexte, pour imposer ainsi leurs nouveautés doctrinales, opposées à la Tradition. Cela n’a pas empêché pour autant les fidèles de quitter l’Église mais, tout au contraire, la nouvelle religion qu’ils édifient à favoriser encore plus l’apostasie des catholiques qui ne savent plus à quel saint se vouer et en ont perdu leur latin… Et cette pente funeste ne semble pas prête de s’arrêter avec le pape François.

Francesca de Villasmundo

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