La France a le mandat de l’ONU. Hollande a bien mûri sa réflexion avant de donner l’ordre aux forces française d’intervenir en Centrafrique. Comme au Mali, la France se retrouve en première ligne à jouer les gendarmes en Afrique tandis que l’Europe peine à se mobiliser…

La situation de la Centrafrique semble bien différente de celle du Mali. Les Français ne sont pas tout à fait les bienvenus, du moins par tout le monde. On ressent même une certaine haine  à laquelle font face les militaires français. On est loin du voyage triomphal de François Hollande au Mali. Il ne s’est attardé que quelques heures à Bangui. Arrivé dans la soirée, il est reparti peu après 23 heures et sans avoir quitté l’aéroport de M’Poko,  qui sert de base à l’opération Sangaris. Ce déplacement était surtout là pour soutenir nos forces armées après la mort de deux jeunes militaires français. L’ennemi est aussi plus difficilement identifiable et Jean-Yves Le Drian a bien été obligé de reconnaître que cette opération serait plus dure qu’au Mali alors que l’opération Serval continue toujours… Il s’est d’ailleurs rendu lui aussi sur place, signe que la position française est délicate. Cette mission est censée durer six mois mais les délais seront-ils tenus ?

Les forces africaines sont bien présentes à nos côtés mais où sont les Européens ? Ils ne semblent pas presser de s’engager dans un nouveau conflit. La France ne pourra que compter sur un soutien logistique, ce qui est déjà pas mal. La Belgique va apporter un appui logistique aérien. Aucun militaire belge ne sera déployé au sol. Les Britanniques se limitent aussi à aider au transport de matériel au moyen d’un C17. L’Allemagne va mettre à disposition cinq Airbus A310 mais a averti que ses avions ne se poseraient pas en Centrafrique. Les Polonais semblent disposer à engager des forces terrestres, en plus de C 130. Rien n’est prévu pour que l’UE participe au financement de l’opération. Les USA se maintiennent à un soutien limité qui ne sera que logistique. Seulement, comme certains le faisaient justement remarquer, le mandat de l’ONU ne concerne que les troupes françaises et non l’UE ou bien les USA. Les politiques français peuvent bien s’en plaindre mais officiellement les pays de l’UE n’ont aucune obligation de s’engager que ce soit militairement ou financièrement.

La France se retrouve donc encore à jouer les gendarmes en Afrique, prêtant le flanc aux accusations de néo-colonialisme. Elle n’a pas assuré ses arrières diplomatiques, croyant acquis le soutien de l’UE, ce qui est loin d’être le cas. Tout le monde applaudit l’intervention française mais nous regarde faire tranquillement.  C’est un autre front qui s’ajoute après l’Afghanistan, le Liban et le Mali alors qu’un mystérieux amendement du gouvernement retire 66 millions d’euros à la Défense… Quand on mène une opération de cette envergure mieux vaut s’assurer d’avoir les moyens de la mener jusqu’à terme !

 

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