moukatchevo2

Évacuation à Moukatchevo d’un mort

Nous vous avions informé dans un précédent article, de la guerre que se livrent les oligarques contre les nationalistes en Ukraine, les “nationalistes” étant eux-mêmes à la solde de certains oligarques. 

Voici la vidéo de la fusillade qui a eu lieu à Moukatchevo le 11 juillet dernier, faisant quatre morts (deux membres de Pravy Sektor et deux civils) et treize blessés:

Pietro Porochenko, le président d’Ukraine, encouragé par les Etats-unis, a décidé d’en finir avec les Secteur droit qui l’a porté au pouvoir en agitant le peuple sur la place Maïdan et en fomentant le coup d’Etat, mais qui manifestait ces derniers temps quelques velléités de renouveler l’opération contre lui.

Suite à la fusillade qui l’a opposé à une bande plus ou moins mafieuse d’un député du parlement de Kiev, Pravyi Sektor (Secteur Droit) s’est réfugié d’abord dans un poste de la police routière à l’entrée de la ville, avant de partir dans les collines de la région de Transcarpatie, prendre le maquis. 

Une opération anti-terroriste a été lancée pour leur capture le samedi 18 juillet au matin. La montagne a retenti tout le week-end des échanges de tirs des deux côtés. Dmitri Iaroch, leur chef, refusant de se rendre.

« Comme l’ont dit nos gars dans les bois, personne ne nous enlèvera le droit de mener notre dernier combat, écrit-il le 18 juillet sur Facebook. A destination des forces de l’ordre: “Je demande à tous mes frères d’armes de l’armée ukrainienne, de la garde nationale, des Services de sécurité, du ministère de l’Intérieur et du service des douanes de désobéir à ce gouvernement criminel. »

Ces derniers temps, ce parti nationaliste pro-européen s’était senti trahi. Son chef Dmitri Iaroch avait dénoncé les pressions occidentales, et avait demandé de cesser “de vénérer l’Union européenne, ce colosse aux pieds d’argile. » Il avait aussi menacé le gouvernement de refaire un nouveau Maïdan précisant que cette fois-ci,  Porochenko et le premier ministre Arseni Yatseniouk, ne leur échapperaient pas, contrairement à l’ancien président Ianoukovitch qui, pour sa part, avait trouvé réfuge en Russie. Il semblerait même que les événements de Moukatchevo étaient en réalité destinés à provoquer une nouvelle révolution de type Orange. 

Et Pravyi Sektor ne serait pas ce qu’il est s’il ne voyait pas derrière ce drame auquel il se trouve confronté, l’ombre de la République de Donetsk:

“Ce ne sont pas que des organisations criminelless locales qui sont actives dans la région, mais aussi le détachement commando Riazan. Leur chef a confirmé que ses hommes y étaient présents. D’après les données préliminaires dont nous disposions en plus de l’information sur le trafic illégal, ce complexe sportif servait également de base d’entraînement aux combattants de la DNR”, a déclaré Andreï Charaskine, le porte-parole de Parvyi Sektor.

On se demande ce que les combattants de Donetsk pourraient bien faire si loin de leur base… Mais dans le chaos ukrainien, tout est possible.

Des manifestations ont eu lieu à Kiev, à Kharkov et à Lvov aux cris de “Révolution! Mort au régime criminel! La révolution n’a pas de fin”

On le voit les tensions en Ukraine se multiplient et viennent de divers côtés à la fois. Mais Porochenko qui a mis au sein du nouveau gouvernement des étrangers tout dévoués aux intérêts américains, fait reposer son autorité et sa force sur l’étranger. D’ailleurs les USA ont organisé des manœuvres militaires rassemblant plusieurs nationalités, qui auront lieu prochainement, dans l’Ouest de l’Ukraine.

En attendant le dénouement de la confrontation, à Moukatchevo une importante présence militaire démontre la détermination de l’équipe dirigeante au pouvoir à Kiev. La garde nationale, si féroce dans le Donbass contre les insurgés,  se déplace à Moukatchevo dans des véhicules de combat, alors que des hélicoptères survolent la zone. La Transcarpatie a pris des allures de guerre, avec des moyens militaires habituellement déployés contre les républiques de Novorossiya. le féroce régime de Kiev appelle ces opérations de guerre à l’encontre de ses opposants,  à l’Ouest comme à l’Est, des “opérations anti-terroristes”.

Ce règlement de compte spectaculaire entre complices du Maïdan, émeut les voisins frontaliers de l’Ouest de l’Ukraine, Moukatchevo se situant à 150 kilomètres de la frontière hongroise. En Transcarpatie vivent notamment 150.000 Hongrois d’origine. Budapest suit attentivement l’évolution de la situation:

“Si les Hongrois étaient persécutés en Transcarpatie et s’ils étaient contraints à la fuite, nous les aiderions et les accueillerions tous”, a promis M.Lazar, le premier ministre hongrois. Budapest qui développe actuellement des programmes de soutien à destination des Hongrois d’Ukraine, renforce également sa frontière. Dans ce contexte, l’éventuelle persécution de la minorité hongroise de Transcarpatie, nous échappe un peu… Mais qui n’est pas persécuté en Ukraine ? La complexité de la situation dans ce pays s’opacifie de jour en jour et tourne à une guerre civile qui risque de se généraliser.

Pour mémoire, le bataillon Dniepr émane du parti politique Pravyi Sektor. Il fut l’un des bataillons les plus féroces parmi ceux qui sévissent (ou sévissaient) contre la population du Donbass à l’est du pays, où se poursuit la guerre civile.

Ce mouvement d’extrême-droite néo-nazi, est étroitement lié au parti nationaliste Svoboda, membre de la coalition qui a accédé au pouvoir en Ukraine suite au coup d’Etat du Maïdan en février 2014, appelé aussi deuxième révolution Orange. En janvier et février 2014, les activistes de Pravyi Sektor avaient participé à l’occupation de bâtiments administratifs, au pillage des arsenaux de la police et à des violences contre les forces de l’ordre.  Ils se sont ensuite  activés dans la répression de la rébellion de la Nouvelle-Russie, dans le sud-est du pays.

Dmitri Iaroch, leur chef, est sans doute toujours sous le coup d’un mandat de recherche du Parquet général de Russie. Siégeant au Parlement, il avait eu quelques velléités de se faire élire aux présidentielles de 2014.

La garde nationale qui a été envoyée pour les combattre à Moukatchevo tire son origine, comme Pravyi Sektor, du coup d’Etat du Maïdan. C’est au sein des agitateurs de la place Maïdan qu’elle a puisé pour se former sur une initiative de la Rada. Elle est sous autorité du ministère de l’Intérieur, elle est la police politique du régime. Tandis que Pravyi sektor est ou était la milice privée de l’oligarque gouverneur de la région de Dniepopetrovsk, qui a été contraint de démissionner il y a quelques semaines suite à un bras de fer avec l’oligarque du chocolat de Kiev: Porochenko.

 

 

 

Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !

MPI vous informe gratuitement

Recevez la liste des nouveaux articles

Je veux recevoir la lettre d'information :

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

16 Commentaires
Les plus anciens
Les plus récents Les mieux notés
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires

Abonnez-vous à CARITAS !

Ça y est, le numéro 1 de la tout nouvelle revue Caritas est chez l’imprimeur et en prévente sur MCP.

Nous vous l’avions annoncé dans un précédent mailing : la naissance d’une toute nouvelle revue de qualité, Caritas, la revue du pays réel, et la parution prochaine de son premier numéro de 86 pages. Bonne nouvelle, : ce numéro 1 de Caritas qui consacre son dossier à la Lutte contre la haine anticatholique vient d’être envoyé à l’imprimerie et sera bientôt dans les librairies et les boites aux lettres des abonnés.

Militez,

En achetant le n°1 de CARITAS : Lutter contre la haine anticatholique

En s’abonnant à cette nouvelle revue : la revue CARITAS !