Les enjeux planétaires pour la domination énergétique du monde sont l’objet de la IIIème guerre mondiale qui se concentre pour le moment principalement au Moyen-Orient, mais qui a de plus en plus tendance à déborder, notamment sur le continent Européen.

  • Dans cette guerre l’Occident et ses alliés arabes utilisent l’islamisme comme une arme et une stratégie, mais ce n’est pas l’enjeu final. 
  •  Dans cette guerre, la partie “Union” de l’Europe est en train de “louper” le coche de l’Histoire à double titre: sa civilisation risque d’y être engloutie à tout jamais, et elle se trompe de partenaire.

Les enjeux de cette guerre sont analysés en une synthèse remarquable  par l’expert financier Charles Sannat:

Pourquoi les prix du pétrole baissent-ils ?

C’est à la fois très compliqué et relativement simple. Le monde est en guerre. Une guerre qui d’ailleurs, parfois, déborde et arrive jusqu’à chez nous comme nous avons pu le voir, sidérés, lors des attentats du 13 novembre.

Cette guerre est la guerre menée par l’occident au sens large et dont nous étions absents pendant les mandats de Jacques Chirac qui avait su nous préserver de cet engagement militaire sous bannière américaine. Cette guerre a commencé après les attentats du 11 septembre 2001 en Afghanistan, elle s’est poursuivie en Irak, aujourd’hui en Syrie, elle concerne le Yémen, ou encore certains pays d’Afrique, la Libye évidemment. Bref, le Moyen-orient est en guerre. Il est en guerre contre lui-même et, contre ou avec, toutes les grandes puissances de la planète qui s’affrontent à travers des pays tiers interposés. C’est en particulier le cas, au moment où j’écris ces lignes de la Syrie.

Nous trouvons au large des côtes syriennes, un porte avion français, russe et américain… les Anglais sont désormais dans la partie… même les Allemands, qui traditionnellement ne voulaient pas se servir de leur armée puisque la dernière fois cela n’a pas laissé un souvenir joyeux au monde, s’engage également.

Lorsque le Président dit que nous sommes en guerre, je crois que bien peu de nos concitoyens réalisent que pour une fois, mamamouchi premier ne dit pas que des sottises !!

Ces guerres menées depuis 2001 ont été vendues à l’opinion américaine comme des guerres qui allaient permettre d’apporter la démocratie… bon, de vous à moi le seul qui voit un pays arabe démocrate actuellement baignant dans la paix, la félicité et la concorde civile gagne un billet gratuit pour l’hôpital psychiatrique. Avec le recul, j’espère qu’il apparaît évident que nous menons des guerres d’accès au pétrole et à l’énergie depuis 2001. Rien de plus et rien de moins.

Le pétrole est le sang vital de l’économie de masse reposant sur une production de masse dans le cadre d’un système mondialisé et globalisé basé sur la rapidité et les facilités des échanges commerciaux. Sans pétrole, c’est tout ce système qui s’effondre. Allons même plus loin, sans pétrole peu cher c’est tout ce système qui s’effondre car il est basé sur une énergie abondante et peu chère.

Souvenez-vous en 2007. Peu avant le grand krach, le pétrole atteignait le prix record de 150 dollars le baril.

Les prix baissent parce que nous menons de multiples guerres de prédation pour que les prix soient bas. Ce n’est donc pas un hasard.

Les prix sont bas parce qu’un certain nombre de pays se livrent également une guerre économique sans merci autour justement de leur production de pétrole et de leur part de marchés respectives. C’est le cas de l’Arabie Saoudite par exemple qui maintient sa production à des niveaux élevés pour épuiser l’industrie du gaz de schiste US, mais aussi pour préserver la valeur de ses réserves de pétrodollars par rapport à la menace monétaire sino-russe.

La vente du pétrole, -volé par l’État islamique à la Syrie et à l’Irak-, vente à la Turquie, à la Jordanie et à d’autres pays, n’est donc pas prés d’être combattue par la coalition occidentale. Cette vente fait baisser encore un peu plus le prix du pétrole et profite directement à des amis de la coalition américaine et même à certains membres de l’OTAN, telle la Turquie…

Le leadership monétaire…

Il n’y a pas de guerre de monnaies. Il y a une guerre à la suprématie monétaire ce qui est totalement différent. En ce focalisant sur la valeur des monnaies on ne perçoit que l’écume des choses. La réalité c’est que le pouvoir exorbitant du dollar provient de la capacité qu’ont eu les Etats-Unis d’imposer leur monnaie comme LA monnaie de transaction mondiale pour le pétrole, ressource première dont tout le monde à besoin.

C’est cette réalité du pétrodollar qui fait que le dollar est LA monnaie d’échange, LA monnaie de réserve, LA monnaie de placement. Cela confère une puissance économique considérable à l’Amérique. Une puissance telle, que cela lui assure le leadership mondial. Un leadership appuyé également par la puissance militaire et le nombre de porte-avions. Une puissance qui fait peur désormais, plus la puissance des idées faisant rêver. Mais c’est un autre sujet.

Or, depuis quelques temps, les Russes, comme les Chinois mettent en place les outils, les systèmes et les moyens nécessaires pour s’affranchir de la tutelle américaine.

Cela veut dire concrètement la mise en place de marchés et de contrats permettant de négocier le pétrole russe, 10 fois plus abondant (donc représentatif) que l’indice Brent de la mer du nord !

Mais en faisant cela, Russie et Chine vont menacer directement la puissance du roi dollar. Puissance vacillante lorsque l’on voit l’entrée du Yuan dans le panier des DTS du FMI (les DTS étant ni plus ni moins qu’une monnaie mondiale).

L’Europe qui s’ignore s’aligne pour son malheur sur les intérêts de l’Empire déclinant !

L’Europe poursuit actuellement un véritable suicide politique en alignant sa stratégie sur les intérêts américains. Comprenez moi bien, je n’ai rien contre les Américains, ils cherchent à asseoir leur domination. C’est leur logique. Ils ont raison. Je reproche à nos dirigeants de nous soumettre aux Américains. C’est très nettement différent.

La géographie européenne, est un « continuum ». Nous pouvons aller à pieds de Brest à Pékin en passant par Moscou. Ce continent, très vaste, est le plus peuplé et évidemment le plus puissant.

Ce qui est extraordinaire c’est justement la puissance de la politique américaine qui a su s’imposer comme le maillon fort, alors qu’une grande Europe des nations aurait évidemment tous les atouts pour imposer sa domination au monde, y compris accès aux ressources énergétiques d’une Russie qui accepterait volontiers d’être le pont entre l’Europe occidentale et l’Asie.

Les autres facteurs…

A cela vient se rajouter l’arrivée de l’Iran sur le marché dont les sanctions économiques qui sont imposées depuis des décennies devraient être levées (est-ce seulement un hasard) et pousser les prix encore un peu plus bas, tant l’Iran est l’un des derniers pays à disposer de ressources encore peu exploitées.

Enfin, cette baisse massive des cours du pétrole ne serait pas possible ni même imaginable dans un monde en forte croissance. Souvenez-vous en 2007 au plus haut du pic précédent, le monde avait peur de manquer de pétrole par rapport aux taux de croissance et cette peur était parfaitement fondée. A l’époque la même Goldman Sachs prédisait que le baril atteindrait 200 dollars.

Les risques d’une telle baisse?

Je peux comprendre que les particuliers se réjouissent de la baisse du prix de la cuve de fioul ou du plein de diesel (ma Dacia aime un litre de gasoil à moins d’un euro!!!) mais, au delà de l’aspect micro-économique, il est évident que les prix de l’énergie en baisse risque de générer une déflation que les banques centrales auront bien du mal à endiguer. Je rappelle que si la déflation est mauvaise c’est parce que des dettes qui restent constantes avec un PIB qui décroit même légèrement, c’est l’insolvabilité généralisée plus rapidement puisque du coup le ratio dette/PIB se dégrade encore plus vite.

Une telle baisse c’est également un risque pour l’industrie du gaz de schiste aux Etats-Unis dont les crédits bancaires représentent plus de 5 400 milliards de dollars soit 4 fois la somme en jeu lors de l’explosion de la bulle des subprimes. Pour le moment tout cela est géré grâce aux rachats par les grandes majors pétrolières des petits producteurs à demi tarif. Mais à un moment il faudra que la FED la banque centrale américaine vienne à nouveau au secours des banques, ou laisse les pertes se faire et donc les faillites se produire. La FED interviendra sans doute à partir de la mi-2016. Reste à savoir comment tout cela va s’articuler avec la hausse des taux toujours prévue pour le mois de décembre. Hausse encore décalée ? Hausse simplement symbolique ? Bref, nous aurons la réponse a priori ce soir à 19h00. Ce qui est certain encore une fois, c’est que lever les taux sur une économie mondiale malade, en période de déflation et de prix des matières premières orientés à la baisse avec des agents économiques tous surendettés à taux variables, n’est de vous à moi, franchement pas l’idée de génie du siècle mais la chronique d’une catastrophe annoncée.

 

 

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