Ode à Staline (1950)
Staline dans le coeur des hommesÂ
Sous sa forme mortelle avec des cheveux grisÂ
Brûlant d’un feu sanguin dans la vigne des hommesÂ
Staline récompense les meilleurs des hommesÂ
Et rend à leurs travaux la vertu du plaisirÂ
Car travailler pour vivre est agir sur la vieÂ
Car la vie et les hommes ont élu StalineÂ
Pour figurer sur terre leurs espoirs sans bornes.Â
Et Staline pour nous est présent pour demainÂ
Et Staline dissipe aujourd’hui le malheurÂ
La confiance est le fruit de son cerveau d’amourÂ
La grappe raisonnable tant elle est parfaiteÂ
Staline dans le cÅ“ur des hommes est un hommeÂ
Sous sa forme mortelle avec des cheveux grisÂ
Brûlant d’un feu sanguin dans la vigne des hommesÂ
Staline récompense les meilleurs des hommesÂ
Et rend à leurs travaux la vertu du plaisirÂ
Car travailler pour vivre est agir pour la vieÂ
Car la vie et les hommes ont élu StalineÂ
Pour figurer sur terre leur espoir sans bornes.Â
Paul EluardÂ
Â
Prélude au temps des cerisesÂ
Il s’agit de préparer le procès monstreÂ
d’un monde monstrueuxÂ
Aiguisez demain sur la pierreÂ
Préparez les conseils d’ouvriers et soldatsÂ
Constituez le tribunal révolutionnaireÂ
J’appelle la Terreur du fond de mes poumonsÂ
Je chante le Guépéou qui se formeÂ
en France à l’heure qu’il estÂ
Je chante le Guépéou nécessaire de FranceÂ
Je chante les Guépéous de nulle part et de partoutÂ
Je demande un Guépéou pour préparer la fin d’un mondeÂ
Demandez un Guépéou pour préparer la fin d’un mondeÂ
pour défendre ceux qui sont trahisÂ
pour défendre ceux qui sont toujours trahisÂ
Demandez un Guépéou vous qu’on plie et vous qu’on tueÂ
Demandez un GuépéouÂ
Il vous faut un GuépéouÂ
Vive le Guépéou véritable image de la grandeur matérialisteÂ
Vive le Guépéou contre Dieu Chiappe et la MarseillaiseÂ
Vive le Guépéou contre le pape et les pouxÂ
Vive le Guépéou contre la résignation des banquesÂ
Vive le Guépéou contre les manoeuvres de l’EstÂ
Vive le Guépéou contre la familleÂ
Vive le Guépéou contre les lois scélératesÂ
Vive le Guépéou contre le socialisme des assassins du typeÂ
Caballero[1] Boncour[2] Mac Donald[3] Zoergibel[4]Â
Vive le Guépéou contre tous les ennemis du prolétariat.Â
Louis Aragon
Â
Rappelons qu’il y a 30 ans, Alexis Carrel avait des rues dans les villes suivantes : Grenoble, Metz, Béziers, Montpellier, Belfort, Limoges, Sarcelles, Blois, La Roche-sur-Yon, Brest, Dunkerque, Nantes, Nîmes, Perpignan, Quimper, Saint-Brieuc, Tourcoing, Tours, Noisy-le-Sec, Taverny, Paris, Reims…. Une violente campagne venue de l’extrême-gauche, ceux-là  même qui font d’Aragon et d’Eluard, sans parler bien sûr de Neruda ou du médecin psychopathe Ernesto « Che » Guevara leurs modèles, ont fait disparaître toutes ces rues, seules les mairies de Meaux, Marseille, Saint-Ouen (37), Grande-Synthe ont tenues bon. Pleins de villes « de droite » ont encore des rues honorant les chantres de Staline. Levallois-Perret, « de droite » depuis 1989, honore encore Neruda et Vaillant-Couturier (laissons les mânes de Gagarine tranquille, une rue Gagarine ne serait pas choquante… à côté d’une rue von Braun par exemple). Le Cendre, « de droite » depuis 1995 a encore son école Louis Aragon. Le Havre, « de droite » depuis 1995 également, a encre ses collèges Joliot-Curie, Gérard Philippe, Guy Moquet, ses rues Paul Eluard, Marcel Paul (sorti des camps nazis tellement gros qu’il n’entrait plus dans ses pantalons), Pablo Picasso, Pablo Neruda… Il reste même en France une rue Staline, dans la commune d’Essôme-sur-Marne. La dernière rue du Maréchal Pétain a été débaptisée en 2013 à Belrain, mais il en reste encore 12 aux Etats-Unis, deux au Canada (plus une montagne) et une à Singapour.
Hristo XIEP
[1] Francisco Largo Caballero (1869-1946), homme politique socialiste espagnol.
[2] Joseph Paul-Boncour (1873-1972), homme politique radical-socialiste français.
[3] James Ramsey McDonald (1866-1937), Premier Ministre travailliste du Royaume-Uni.
[4] Karl Zörgiebel (1878-1961), homme politique social-démocrate allemand puis ouest-allemand.
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