Médias-Presse.Info a déjà signalé la proposition de loi déposée par huit sénateurs UMP en vue d’interdire l’instruction à domicile, sauf rares exceptions liées à la sante de l’enfant.

Civitas avait réagi en expliquant qu’une telle interdiction de l’instruction à domicile serait l’étape qui précède l’interdiction des écoles hors contrat, elle-même suivie par une sérieuse reprise en main des écoles sous contrat afin d’obtenir que celles-ci ne se distinguent plus en rien des écoles publiques. Civitas ajoutait que la République voulait s’accaparer l’éducation de nos enfants pour les conditionner et que la théorie du genre propagée dans les écoles publiques était une illustration effrayante du type de conditionnement auquel cette République veut soumettre nos enfants.

Une lectrice nous renvoie à ce sujet vers ce qui s’était passé en mars 2013 au Canada.

Au début du mois de mars 2013, Mgr Gordon adressait aux professeurs de l’école Vanier un courrier qui rappelle l’enseignement catholique sur l’homosexualité, expliquant – Catéchisme de l’Eglise catholique à l’appui – le caractère gravement et intrinsèquement immoral des actes homosexuels et que l’attirance homosexuelle est « désordonnée ». L’évêque incitait également les professeurs à ne pas utiliser les termes « gay » et « lesbienne ».

Une enseignante réagit en tant que déléguée syndicale, estimant que les propos de l’évêque entretenaient un esprit de “discrimination”. La presse s’empara de l’affaire qui devint politique.

Le ministre de l’Education du Yukon (ouest du Canada) fit savoir qu’il interdisait l’enseignement du point de vue catholique sur l’homosexualité dans les écoles catholiques recevant des fonds publics. Par une lettre ouverte envoyée le 19 mars à Mgr Gary Gordon, le ministre Scott Kent ordonnait explicitement cette censure.

Mgr Gordon offrit un gage aux injonctions ministérielles en acceptant d’effacer du site internet de l’enseignement catholique le contenu de cet enseignement, tout en précisant que cet enseignement serait bien donné aux élèves au sein des écoles catholiques dépendant de son diocèse. Le ministre Scott Kent répliqua que cela ne suffisait pas.

Le principe des laïcistes est connu : la loi morale ne peut primer sur la loi civile…

Le ministre rappelait que les écoles « séparées » (confessionnelles) bénéficiant de fonds publics doivent respecter « toutes les obligations statutaires et légales ». A la « Corporation épiscopale » de fournir tout « matériel religieux » destiné à instruire les élèves en matière de « religion et moralité catholique romaine ». Mais cette « Corporation » s’était statutairement engagée à respecter « toutes les lois en vigueur dans le Yukon », à la fois pour le fonctionnement des écoles et pour le contenu de l’instruction religieuse.

« Au titre de ma responsabilité de ministre de l’Education, je dois établir et communiquer des buts et des objectifs au système d’éducation du Yukon. L’Education Act m’oblige expressément à promouvoir la reconnaissance de l’égalité parmi toutes les personnes du Yukon d’une manière qui soit conforme à la fois à la Charte canadienne des droits et libertés et la Loi sur les droits humains.

L’Education du Yukon a entrepris un certain nombre d’initiatives destinées à mieux remplir cet objectif, et parmi elles la moindre n’aura pas été le développement de politiques comme la Safe and Caring Schools Policy (pour des écoles sûres et attentionnées – ndlr) et la Sexual Orientation and Gender Identity Policy. Ces politiques ont été intégrées sous l’autorité de la Education Act et en tant que telles s’appliquent à toutes les écoles bénéficiant de fonds publics dans le Yukon, y compris les écoles séparées catholiques.

Ces deux politiques reconnaissent que des environnements scolaires attentionnés, respectueux et sûrs sont essentiels afin que les élèves puissent apprendre et acquérir un développement personnel et social sain. (…)

Dans plusieurs domaines, la politique de la Corporation épiscopale n’est pas cohérente par rapport aux politiques d’Education du Yukon et ne remplit pas toutes leurs exigences, et il en va probablement de même par rapport à d’autres lois en vigueur dans le Yukon tels le Human Rights Act et la Canadian Charter of Rights and Freedoms, ainsi que d’autres jurisprudences sur les droits à l’égalité. (…)

Je reconnais que toute politique scolaire et d’instruction religieuse développée et mise en œuvre dans les écoles séparées catholiques peut et doit respecter des valeurs catholiques plus larges et utiliser une terminologie acceptable dans ces écoles, toutefois elle doit d’abord et avant tout respecter et remplir les exigences des politiques d’Education du Yukon ainsi que ses lois. J’ai donné ordre au ministre délégué de l’Education du Yukon de rendre disponible le personnel nécessaire afin de travailler en collaboration avec votre communauté scolaire afin de l’aider à remplir ces objectifs, ce qui pourra se faire, je l’espère, d’une manière acceptable pour tous. »

Derrière l’apparente courtoisie du ton apparaissait le caractère totalitaire de la demande.

Le parallèle est flagrant avec la situation que nous vivons en France. Voilà pourquoi nous encourageons nos lecteurs à signer la pétition www.ecole-libre.com . Comme l’explique Civitas, il ne s’agit pas d’entretenir la moindre illusion sur le pouvoir d’une pétition de faire fléchir l’offensive politique  athéiste et immorale. Mais il faut de la sorte permettre à Civitas de se faire le porte-parole de tous ceux qui s’inquiètent de cette situation. On peut aimer ou non Civitas et là n’est pas la question. Il faut reconnaître à ce mouvement le courage de clamer haut et fort un principe intangible : nos enfants n’appartiennent pas à l’Etat !

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