C’est à une épopée contemporaine que nous convie Denys Pluvinage, dans laquelle le destin d’un homme se confond avec le destin d’une nation aujourd’hui en pleine ascension face à l’adversité d’un Occident désormais forcé de composer avec elle.

Il s’agit de l’Histoire récente de la Russie, depuis la chute de l’URSS en 1989 avec le chaos abyssal qui l’a suivi, puis son relèvement quasi-miraculeux par Vladimir Poutine à partir de 1999. Un Poutine qui tâtonne lors de son premier mandat, cherchant des appuis aux USA puis dans l’Union européenne. Son expérience de Premier ministre durant la présidence Medvedev va lui permettre de murir sa stratégie, et c’est un Poutine nouveau qui apparaît en 2012. Un président débarrassé des mirages occidentaux, qui va permettre à la Russie de trouver sa vraie voie et de prendre son essor à l’échelle mondiale comme on l’observe aujourd’hui au Proche-orient où la Russie est devenue incontournable dans une IIIème guerre mondiale en gestation. E.D.

Denys Pluvinage est l’auteur d’une somme historique intitulée “le siècle Russie”:

“Denys Pluvinage est conseiller en gestion en milieu franco-russe. Il connaît bien la Russie pour y avoir vécu plus de quinze ans de 1992 à 2007. Il propose dans son livre « une autre vision de la Russie », une vision qu’il partage avec des intellectuels et des hommes d’affaires français qui ont accepté de témoigner de leur vie en Russie ou ont analysé l’évolution du pays dans leur domaine de compétence. Le titre de son livre met en avant le rôle très important joué par la Fédération de Russie dans l’établissement du nouvel ordre mondial du XXIe siècle. La situation actuelle au Moyen Orient donne à ce livre une brûlante actualité.” (Source)

L’auteur  confie: « Je voulais à tout prix présenter des témoignages non teintés de mes positions personnelles  ».
C’est ainsi que l’on peut lire ce que pensent de leur travail en Russie, Philippe Pégorier, le président d’Alstom Russie qui vit dans ce pays depuis 1988, Jacques de Boisséson, directeur général de Total Russie, Frédéric Pardé directeur de la SNCF chargé des grands projet en Russie et CEI, Richard Clément, économiste et financier français, directeur de Gazprombank à Moscou, ou Bernard Lozé, président de « Lozé et partenaires », une société d’investissement très présente en Russie depuis 1992. Son témoignage a la particularité de nous emmener dans la Russie des années 90, celle de la transition après la disparition de l’Union Soviétique, celle où tout était à construire dans une ambiance très « rock and roll ». Il nous donne une approche pratique et personnelle de la privatisation que si peu de personnes connaissent en Europe et dont il est question dans la partie de ce livre consacrée à la Russie contemporaine. Il l’a vécue précisément dans le domaine où cette privatisation s’exprimait, à savoir les opérations financières. La première partie du livre se termine sur le témoignage de deux entrepreneurs français qui se sont installés à Moscou pour y créer une société de conseil en recrutement (Alexandre Stefanesco) et un « incubateur » d’entreprises françaises (Yannick Tranchier).
 
Certains d’entre eux expriment comment la vie en Russie leur a fait redécouvrir des valeurs qui leur sont chères, comme Frédéric Pardé qui commence par expliquer comment son premier séjour en Russie a modifié sa vision du pays : « Rien ne s’est pas passé comme nous nous y attendions. Tous nos clichés et nos préjugés sur le pays et les gens ont volé en éclat» Il conclut ainsi son témoignage : « Quand je suis arrivé en Russie, j’ai tout de suite retrouvé un certain nombre de valeurs que j’apprécie et que je n’ai pas rencontrées ailleurs, comme la qualité des relations humaines, l’amour de la connaissance et de la culture, le respect de l’histoire. D’un coup, j’ai retrouvé en Russie un monde plus proche et dans lequel beaucoup de français se retrouvent, il me semble ».
 
D’autres expliquent que la vie en Russie a fait changer le regard qu’ils portent sur l’Europe et sur la France, comme Richard Clément : « Assez naturellement, j’en suis venu à pousser le raisonnement un cran plus loin, à force de constater l’écart entre le discours des institutions européennes sur une Russie hostile et la réalité que j’observais. Ces institutions se veulent le temple des valeurs européennes et les gardiens de la paix continentales. Soit ! Et si le même écart existait en Europe, si les instances européennes étaient moins européennes et pacifiques qu’elles le prétendent ? La question mérite d’être posée ».
 
Pour Jacques de Boisséson qui a une longue expérience internationale chez Total,« Si l’on ne fait pas l’effort d’aimer le pays, on trouvera toujours qu’il y fait trop froid, ou qu’il y fait trop chaud. Je l’ai vu dans d’autres pays aussi. L’important c’est l’état d’esprit dans lequel on aborde le pays et ses habitants. La Russie a des côtés aimables et elle a des côtés désagréables. Si vous vous arrêtez aux côtés désagréables, ce que vous pouvez parfaitement faire, vous ne réussirez jamais à faire quoi que ce soit en Russie. C’est comme en amour, l’amour se construit, il n’y a pas que des bons côtés. Si vous avez décidé que vous alliez aimer la Russie, elle a tout pour être aimée ».
 
La deuxième partie du livre est faite de chapitres écrits par des universitaires français ayant une expérience personnelle de la Russie. Le chapitre sur l’économie est signé par Jacques Sapir, Directeur d’Études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociale (EHESS) et Directeur du Centre d’Études des Modes d’Industrialisation (CEMI-EHESS), spécialiste de l’économie de l’URSS d’abord, puis de la Russie. Il explique que l’un des effets importants des sanctions est un changement du modèle de développement à partir d’une volonté de construire une nouvelle autonomie par rapport aux marchés financiers occidentaux.
 
Le chapitre sur le système politique russe a été rédigé par Jean-Robert Raviot, professeur des universités, titulaire d’un doctorat en science politique à l’IEP de Paris, professeur à Paris Ouest Nanterre La Défense, au département d’études slaves, et à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. Il a effectué plusieurs séjours d’études en Russie, parfois de longue durée, en particulier à l’Institut de l’Economie Mondiale et des Relations Internationales de Moscou (IMEMO). Jean-Robert Raviot est l’auteur de deux livres sur la Russie, « Qui dirige la Russie » aux éditions Lignes de Repères, Paris 2007 et « Démocratie à la russe », aux éditions Ellipses, Paris 2008.
 
Philippe Migault, auteur du chapitre sur la géopolitique de la Russie est directeur de recherche à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS). Ses principaux domaines d’expertise sont les questions diplomatiques et stratégiques, les conflits armés et les industries de l’armement.
 
L’Union Economique Eurasiatique, un moteur important du développement économique de la région nous est présenté par Hélène Clément-Pitiot, économiste, maître de conférences et directeur de recherches au CEMI-EHESS depuis 1998.
 
Le prince Alexandre Troubetzkoï décrit dans un chapitre consacré aux relations franco-russes plus de mille ans d’une histoire dans laquelle certains membres de sa famille ont joué un rôle actif, ce qui rend le témoignage encore plus passionnant. 
 
Enfin, l’auteur du livre, Denys Pluvinage présente dans plusieurs chapitres de cette deuxième partie l’histoire récente de la Russie de 1985 à 2015, dans le style vivant et intéressant d’un témoin de première main de cette période de bouleversements économiques, politiques et sociaux qui est si peu présentée dans les médias occidentaux mais dont la connaissance est indispensable à toute personne qui prétendrait connaître la Russie d’aujourd’hui.
 
Dans la troisième partie, il présente les aspects concrets de la vie sociale et des affaires en Russie d’un point de vue culturel. Vous y trouverez une description précise et parfois amusante des règles d’étiquette et de comportement, mais surtout des outils pour mieux comprendre les réactions de vos interlocuteurs russes qui souvent vous paraissent surprenants, incompréhensibles voir même, quelque fois inquiétants. Cette compréhension des comportements fondée sur la prise en compte des différences entre la culture russe et la culture française vous ouvrira un monde nouveau dans vos relations avec la Russie et avec les Russes.
 
En ce qui me concerne, elle a augmenté, non seulement ma compréhension des comportements russes mais aussi des comportements français et de mes propres comportements.
 
La première question qui a été posée à l’auteur après sa présentation était le suivante : « Pourquoi ce titre Le Siècle Russie et pourquoi pas Le Siècle Russe ou le Siècle de la Russie ?  » A quoi il a répondu : « J’ai choisi ce titre car il éclaire le rôle central que joue la Russie, « ici et maintenant », dans une phase critique de l’évolution géopolitique du monde. Quelle que soit l’issue de l’affrontement actuel, la Russie en aura été à la fois l’élément déclencheur, l’acteur central, le héros. Quelle que soit la façon dont se terminera cette lutte sauvage, la Russie aura marqué le XXIe siècle de son empreinte. Le grand problème du moment, celui qui agite les esprits, inquiète les dirigeants et a déjà provoqué tellement de violence et de destructions est celui de l’ordre mondial. Que l’on ne s’y trompe pas, c’est cela l’enjeu de la crise actuelle. Personne ne peut plus faire marche arrière dans cet affrontement dont les enjeux principaux ne sont pas l’Ukraine et le Donbass mais l’organisation du monde (unipolaire ou multipolaire)  ».  (Source de cette recension)

A propos de l’auteur :

Denys Pluvinage est consultant en entreprise spécialisé dans la gestion en milieu franco-russe. Il a vécu et travaillé plus de quinze ans en Russie de 1992 à 2007. Il enseigne la gestion en milieu interculturel à l’I.S.G. (Institut Supérieur de Gestion) à Paris et est conseiller de l’Association Dialogue Franco-Russe. (Source)

 

 

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