Le retrait partiel des forces armées russes de Syrie, qui a commencé le 15 mars 2016 sur ordre du président Poutine, loin de présenter un quelconque inconvénient pour la Syrie et la Russie, confère de nombreux avantages aux deux alliés.

Le principal intérêt de ce processus réside dans le fait que les Syriens reprennent ostensiblement la maîtrise de leur destin national. Cet avantage tant pour la Syrie que pour la Russie est très important. Pour la Syrie, cela signifie tout d’abord un renforcement de la position du président Bachar al-Assad. Celui-ci peut ainsi de nouveau asseoir son pouvoir sur le peuple syrien et les institutions de l’État syrien, au premier rang desquelles l’armée.
Est aussi écarté le risque de voir la Syrie déraper dans un rôle de marionnette russe si l’intervention russe devait durer et s’intensifier.

Le début du retrait des forces armées russes fait clairement comprendre que la Syrie est maintenant capable de voler de ses propres ailes et de prendre ses propres décisions, aussi bien dans ses affaires intérieures que dans ses relations internationales. Du point de vue adverse, les terroristes soutenus à l’international n’auront plus la possibilité de se présenter comme les combattants pour la liberté contre un régime d’occupation et une marionnette russes et en tirer légitimité et popularité.

Dans une perspective russe, l’autonomie syrienne signifie qu’aucune situation ne puisse voir le jour où la Syrie deviendrait, avec une durée d’intervention croissante, un fardeau pour la Russie, engagerait ainsi durablement la puissance russe et grèverai la popularité du président russe. Au contraire, avoir en Syrie un ami autonome n’est pas une charge, mais un gain durable pour la Russie.

Bien entendu, il va sans dire que l’autonomie syrienne comporte aussi les prises de décision quant au suivi du processus d’équilibrage et du calendrier dans la poursuite des objectifs de réconciliation nationale et du combat contre le terrorisme, y compris les négociations internationales afférentes à ces questions. Il n’est donc pas dommageable que les forces russes se retirent du combat avant la victoire complète sur la terreur en Syrie. Le grand intérêt d’une victoire prochaine réside dans le fait qu’elle soit une victoire syrienne, qui imprégnera l’âme de la société syrienne pour de nombreuses décennies et renforcera par là même l’État syrien. En revanche, l’armée russe n’a pas besoin de cette victoire directe et complète en Syrie : elle jouit de l’honneur et de la gloire d’avoir joué un rôle courageux et de briller sur la scène géopolitique tant sur les plans tactique que stratégique.

De plus, l’amorce du retrait partiel russe constitue un exemple vertueux proposé au monde. Elle permet au monde entier de prendre clairement conscience de la différence existant entre les guerres de conquête impérialistes états-uniennes, qui procèdent par l’occupation durable d’États étrangers, et une intervention russe limitée à la protection d’un allié menacé par le terrorisme international dont l’objectif est le maintien de l’autonomie d’un pays. Entrer sur un territoire légalement sur demande d’un gouvernement reconnu par l’ONU ou avec le mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, accomplir une mission militaire, en restituer le contrôle et se retirer, telle est la conception des planificateurs militaires russes pour une intervention réussie. Ce que les États-Unis et leurs alliés ont fait dans les dernières décennies a consisté à envahir des pays étrangers, puis à poursuivre des objectifs de détail irréalistes par le micro-management, et, au final, à s’embourber dans une occupation coûteuse, sans avoir au final rien réalisé. Les généraux de l’OTAN devraient, au regard du rapide retrait russe, pâlir de jalousie et de honte. Quant à la population russe, elle a, au contraire, toutes les raisons d’être fière de son armée et de ses dirigeants.

Et, pour finir, le début du retrait partiel des forces armées russes de Syrie ne signifie évidemment pas que les forces russes abandonnent la Syrie ou qu’elles ne seront pas amenées à venir en aide ponctuellement à la Syrie, en cas de nécessité. D’une part, la Russie continuera naturellement à aider l’armée syrienne par des livraisons d’armes et la formation de ses cadres, et d’autre part, les forces armées russes maintiennent et protègent leurs bases dans les provinces de Tartous et de Lattaquié, et en premier lieu la défense de l’espace aérien contre les forces aériennes d’Al-Qaïda. Et s’il venait à l’idée des terroristes et de leurs soutiens internationaux de profiter de cette configuration pour lancer une nouvelle vague de terreur en Syrie qui menacerait de submerger les forces armées syriennes, on peut s’attendre à ce que les jets russes interviennent très rapidement et fassent plusieurs centaines de sorties quotidiennes dans le ciel syrien pour, comme Poutine l’a exprimé, envoyer à Dieu les terroristes, afin qu’Il puisse décider s’Il leur accorde son pardon. Pour la Syrie, cela présente donc un énorme avantage dans les négociations de paix en cours, et sans que l’Armée russe doive continuer le combat. La motivation des terroristes de tenter une nouvelle escalade en vue de changer le cours de la guerre est, compte tenu du risque identifié, à son niveau le plus bas, comme jamais auparavant dans cette guerre. Elle serait d’avance condamnée à l’échec car l’armée de l’air russe effectuerait encore une fois quelques « tours d’honneur » au-dessus de la Syrie et enverrai en masse ces terroristes dans l’au-delà.

Vladimir Poutine, excellent joueur d’échecs et homme d’honneur sachant rendre toute sa dignité à son allié affaibli.

Source : https://nocheinparteibuch.wordpress.com/2016/03/15/russland-braucht-keine-marionetten-sondern-selbstaendig-stehende-partner/

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