20140202_152042Hollande est toujours actuellement le président le plus impopulaire de la Vème République. La grogne fiscale continue de gronder sournoisement et les défenseurs de la famille sont toujours dans la rue. La seule chose que craint actuellement le gouvernement, c’est qu’une vraie coagulation prenne forme entre ses divers opposants qui s’allieraient dans un seul et même but : obtenir la démission de Hollande. Pour cela, le gouvernement socialiste cherche à semer la division.

Ce dimanche, Claude Bartolone, le président de l’Assemblée Nationale déclarait à propos de la Manif Pour Tous : « Cette manifestation-là, elle correspond à un débat qui existe dans la société depuis longtemps. C’est une préoccupation des catholiques dans notre pays. De ce fait, je ne considère pas que ce soit une manifestation de même nature que celle qui a regroupé un certain nombre de fachos la semaine dernière ! » On voit tout de suite la manœuvre qui consiste à faire la distinction entre la Manif Pour Tous et Jour de Colère, donnant ainsi raison à Ludovine de la Rochère qui est restée en marge du 26 janvier. D’ailleurs, malgré les menaces de Valls, il n’y a eu aucun incident ni débordement permettant ainsi à la Manif Pour Tous de dire : « voyez on est pacifique, ne nous mélangez pas avec les autres ». Comment expliquer cela ? Il y a deux possibilités. Soit, la manifestation de dimanche avait une très bonne organisation (ndlr : sur twitter, certains manifestants ont remercié le cordon de sécurité d’avoir empêché les policiers en civil de s’infiltrer), soit la police est restée sage comme on le lui a ordonné. Il y a eu une douzaine d’arrestations préventives et quelques contrôles d’identité mais aucune garde-à-vue. On est donc loin des 300 interpellations du 26 janvier. Désormais, il n’y a plus aucune chance de voir un rapprochement entre Jour de Colère et la Manif Pour Tous. Tout aurait été bien différent s’il y avait eû des centaines des gardes-à-vue. Cela aurait poussé certains manifestants à se radicaliser. Au lieu de ça, Jour de Colère est isolé et apparait désormais comme un mouvement contestataire radical.

Au sein du mouvement de gronde fiscal, les Bonnets Rouges de Bretagne continuent leur lutte seuls dans leur coin. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’à la tête de ce mouvement qui se structure, on a des régionalistes bretons même si le mouvement s’est plus ou moins désolidarisé de Christian Troadec, un des premiers leaders, suite à son appel à s’opposer à la construction de l’aéroport Ayrault.  Une première union avec d’autres mécontents échoue. Pour le 26 janvier, le mouvement s’est aussi mis à l’écart, misant tout sur les Etats Généraux de Bretagne. Seule la Bretagne compte. Il suffit de lire leur charte pour s’en rendre compte. D’ailleurs si nous poussons plus loin, les quelques lignes du site des cahiers de doléances nous en disent assez : « Notre pays se transforme. Participez à la construction de la nouvelle Bretagne. Nous voulons qu’elle soit belle, prospère, solidaire, dans une Europe et un Monde plus unis. Soyez de ceux qui proposent des choses concrètes et efficaces, celles qui permettront aux générations montantes de vivre, décider et travailler en Bretagne. » Mieux si nous allons dans “organisation politique”, on y lit ceci : « Evoluer vers des institutions qui donneront à la Bretagne des pouvoirs et des moyens équivalents à ceux de l’Ecosse : la dévolution. Intégrer la Bretagne unie dans une Europe dotée d’un gouvernement fédéral et d’un sénat des régions. » Le but des Bonnets Rouges serait-il donc une UE-USA avec la fin de l’Etat-Nation ? Nous comprenons donc mieux pourquoi ce mouvement ne s’allie à aucun autre en France.  De plus, malgré ce qu’on peut penser, il a ses représentants au sein du gouvernement comme Jean-Marc Ayrault ou bien encore Jean-Yves Le Drian et il n’est pas interdit de penser que certains influent pour leur région. Il vaut mieux cloisonner le conflit en Bretagne et éviter qu’il ne se propage.

Quant à l’opposition politique, elle est plus que jamais en proie au flou. L’UMP est bien embêté par le Pacte de Responsabilité qu’a annoncé le gouvernement qui amorce un virage libéral plus ou moins inattendu et contre lequel elle ne peut pas trop s’élever tant qu’il n’y a pas plus de concret. La Manif Pour Tous reste une relative épine dans le pied. Certains élus n’ont pas hésité à aller manifester ce dimanche mais d’autres se font plus discrets. Ils ne veulent pas passer pour des antirépublicains, cédant ainsi aux dictats d’une gauche qui impose sa morale. Cependant, certains sont bien conscients du poids électoral que pourraient apporter ces manifestants aux municipales et aux européennes mais ils ne voudraient pas passer pour des réactionnaires. Pour l’instant, le parti ne mène pas vraiment une opposition efficace. Et le FN ? On sait que cela fait des mois que le PS met en avant l’épouvantail  d’une extrême-droite qui serait le grand vainqueur des prochaines européennes. Ce n’est pas non plus anodin.  De cette manière, elle pousse les sympathisants de droite vers ce parti en mettant en porte-à-faux l’UMP. Par la suite, dans un duel PS-FN, le parti est pratiquement sûr de pouvoir continuer à faire jouer le pacte républicain même si celui-ci marche de moins en moins. Le PS sera au moins certain de rallier les voix de l’extrême-gauche, qui a versé dans l’opposition depuis plusieurs mois.

Diviser pour mieux régner. On connait bien cet adage et il est plus que actuel que jamais. Le recul sur la loi de la famille n’est qu’une manœuvre électorale de plus comme le disait Michel Darmon sur I-Télé.

Le PS avance en bataille rangée pour les municipales. Depuis le début, EELV  a avalé bien d’autres couleuvres et il a trop besoin du PS pour avoir ses élus. Les mouvements de gronde fiscale continuent leur lutte chacun de leur côté tandis qu’on attend une véritable opposition politique. Pendant ce temps, le gouvernement peut s’attaquer à chaque mouvement en particulier tout en continuant sa politique.

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