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Les deux quinquennats de Nicolas Sarkozy et François Hollande (s’il va bien à son terme) sont riches d’enseignements. Ils auront révélé l’imposture successive de ces deux candidats prétendument de « droite » et de « gauche ».

On a tendance à nier la persistance ou la pertinence du clivage : droite – gauche au 21ème siècle. A mon sens, ce clivage existe toujours mais la mondialisation n’est pas seulement économique, mais aussi politique. Le constat est que depuis une dizaine d’années, ou peut-être même avant, nous sommes passés d’une bipolarisation à une structure triangulaire. C’est ce que nous voulons mettre en évidence dans cette analyse.

Gauche et droite française au 20ème siècle

Les caractéristiques majeures de la gauche française au 20ème siècle étaient un mélange de marxisme, d’athéisme anti-chrétien et d’individualisme (hédoniste). A l’inverse, celles de la droite française au 20ème siècle étaient une symbiose entre l’argent (les « nantis »), la morale chrétienne et le patriotisme.

Le 1er point concerne la droite et le fait désormais acquis que la symbiose qui la constituait naguère est morte. En effet, l’émergence de ce qu’on pourrait appeler l’hyper-fric mondialisé, incarné par des banques et méga-corporations largement apatrides, quoique souvent anglo-américaines, rend impossible toute synthèse durable entre le patriotisme français et l’hyper-fric mondialisé. En outre, il apparaît de plus en plus que l’idéologie du gender et les obsessions LGBTomaniaques sont largement soutenues et financées par l’hyper-fric mondialisé, dont l’un des buts est le concassage intégral des nations en consommateurs indifférenciés, déculturés et asexués. Le projet euro-mondialiste est complètement incompatible avec le maintien d’une France souveraine.

Fondamentalement, au 21ème siècle, les valeurs morales et patriotiques, qui restent par nature de droite, sont incompatibles voire ennemies de l’hyper-classe apatride. On touche ici une 1ère imposture. En 2007, Nicolas Sarkozy a réuni sur sa candidature l’ancienne droite façon 20ème siècle, alors qu’il n’est rien moins qu’un bon petit laquais du mondialisme, obsédé par le fric, si l’on en croit les dires de Silvio Berlusconi, et totalement indifférent au patriotisme et à la morale (chrétienne), dont il a parlé sans en penser un traitre (!) mot. Il ne l’a fait que sous la dictée d’Henri Guaino et de Patrick Buisson, entre autres. Il est clair que la tromperie sur la marchandise ne marchera pas une deuxième fois.

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Le 2ème point concerne la « gauche », spécialement la gauche dit caviar et l’imposture extra-ordinaire des socialistes, comme ils osent encore s’appeler, avec une tartufferie dépassant toutes les limites. Après une campagne électorale pseudo-Miterrandienne en 2012, et de belles déclarations sur « la finance, voilà l’ennemi », il est rapidement apparu que François Hollande était un collabo de l’hyper-fric mondialisé, tout aussi zélé que Nicolas Sarkozy. Sans surprise, des intellectuels réellement de gauche comme Michel Onfray n’hésitent plus à critiquer ouvertement ce gouvernement prétendument de gauche, où parade entre autres Emmanuel Macron, tentacule venu de la banque Rotschild. On comprend le désarroi et la désaffection de beaucoup d’électeurs de gauche, qui pensent que ce dernier mot a encore un sens.

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La nouvelle configuration politique au 21ème siècle

A mon sens, la configuration politique est maintenant triangulaire, avec trois poles et non plus deux.

Tout à fait à gauche, on peut imaginer la persistance d’une gauche radicale résiduelle, qui à mon avis ne pourra plus guère dépasser 10%, ou au pire 15% : un conglomérat des écologistes, gauchistes, marxistes, etc. Cette gauche radicale marxisante est aussi immigrationniste et remplaciste. La question se pose de savoir jusqu’à quand la gauche radicale pourra se renier et continuer de voter UMPS, au 2ème tour. Elle est certainement condamnée à la marginalité.

Le troisième pole est déjà connu : c’est la fameuse UMPS, or LRPS, toute la mouvance euro-mondialiste, vendue à l’hyper-fric apatride et au transformisme sociétal. A mon sens, ce n’est pas le FN qui n’est ni de droite ni de gauche, mais l’UMPS, qui ne se confond ni avec la gauche marxiste résiduelle ni avec la droite nationale. La question concernant l’UMPS est de savoir jusqu’à quand les électeurs de droite pourront continuer de voter pour cette formation.

Le faux-mariage-pour-certains a suscité un réveil du peuple de droite, en particulier par le truchement des Manifs-pour-tous, que l’UMP a tenté de noyauter et de garder sous sa houlette. Mais il est douteux que le grand écart entre l’euro-mondialisme transformiste de l’UMPS et le peuple de droite puisse fonctionner bien longtemps. Les lignes de faille vont tôt ou tard provoquer des cassures.

La droite nationale et morale est un pole en voie de réémergence politique. Il est probable que l’hyper-classe oligarchique qui tire les ficelles de l’UMPS aurait bien aimé maintenir la mascarade médiatique de la fausse opposition entre les partis siamois PS et UMP, chargés de berner en alternance électeurs de gauche et électeurs de droite. L’irruption du FN dans le théâtre de marionnettes UMPS est venu perturber le spectacle. L’UMP, euro-mondialiste mais qui prétend être de droite, a maintenant deux adversaires sur sa vraie droite. Un adversaire relativement mature : le FN; et un adversaire en croissance : Debout-la-France.

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Une accusation fréquente adressée au FN est qu’il serait de gauche. C’est sans doute abusif, car Marine Le Pen n’est sans doute ni marxiste, ni anti-chrétienne. A mon sens, elle est matérialiste plutôt que marxiste, et indifférente plutôt qu’anti-chrétienne. Cela explique l’implication en demi-teinte du FN dans la révolte contre le faux-mariage-pour-certains. Marine Le Pen a privilégié les questions économiques, par rapport à des enjeux de civilisation. Le FN mariniste n’est pas exactement de gauche, mais plutôt à mi-chemin entre la droite nationale proprement dite et une sorte d’alter-gauche, une gauche matérialiste mais non marxiste. Cela explique sans doute que Marine Le Pen soit en position de gagner la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, qui est foncièrement une terre de « gauche », très marquée par des années de socialisme à la sauce SFIO. Cela explique sans doute aussi que le discours frontiste soit assez flou quant à un ancrage franchement à droite. Cela risquerait de heurter les électeurs de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie et de compromettre la victoire de Marine Le Pen.

Ce positionnement politique du FN, intermédiaire entre la gauche et la droite nationale, le rend néanmoins vulnérable. Car on voit bien qu’il y a un espace politique à droite, que n’occupe pas le FN et qui est représenté par des personnalités comme Henri Guaino ou Nadine Morano. Sans surprise, la tête de liste UMP-LR, Valérie Pécresse, commence à s’inquiéter de voir sur sa droite le FN et aussi Debout-la-France faire de gros scores, supérieurs à 10%. Valérie Pécresse semble s’imaginer pouvoir faire le plein de voix à droite, mais il est permis d’émettre des doutes sérieux. Nous aurons bientôt la réponse.

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