Wikileaks, l’organisation de Julian Assange, dévoile le rapport semestriel du 29 janvier 2016, au Comité militaire et au Comité politique et de sécurité de l’union Européenne, de l’amiral Credentino, le commandant de l’opération Eu Navfor Med, opération Sophie, commencée le 18 mai 2015 et qui devait venir à bout des trafiquants d’hommes en méditerranée à partir de la Libye. L’information a été reprise par différents quotidiens italiens ces jour-ci, parmi lesquels des titres nationaux comme Le Giornale, La Stampa, l’Espresso.

Ce trafic d’êtres humains via la Libye génère, selon l’amiral Credentino, “un chiffre d’affaires de 250-300 millions. Les canots pneumatiques sont un truc et nous ne pouvons pas arrêter les trafiquants”.

Véritable tour-opérateur, ce trafic est bien rodé : les migrants sont recrutés  à travers les réseaux sociaux et des “agences de voyage” très spéciales.  Les aspirants à l’Eldorado européen sont emmenés dans des maisons sûres à quelques kilomètres des plages où ils attendent là pendant des jours, parfois des mois. Un peu avant le grand départ, ils sont transférés et entassés dans des zones touchant les plages. Pour y arriver, il faut passer par des zones de conflits. Les passeurs embauchent donc des escortes et ils payent aux check-point. Les futurs clandestins en Europe embarquent vers minuit.

Les trafiquants utilisent surtout des canots pneumatiques chinois de contrebande et s’arrangent pour que ces embarcations ne soient pas en mesure de traverser la Méditerranée. Peu de nourriture et d’eau, peu d’essence, l’objectif étant d’arriver à côté des bateaux européens, outre les eaux territoriales libyennes. Les passeurs savent très bien que la flotte européenne recueille tout le monde, soit les réfugiés que les clandestins.

L’amiral est confronté à un problème majeur dans sa lutte contre les contrebandiers : si la flotte entre, comme prévue, dans les eaux territoriales libyennes, la couverture légale sauterait “pour poursuivre les trafiquants en Italie. Sans un accord – avec le gouvernement de l’ONU en Libye – nous serons contraints de relâcher les contrebandiers suspectés et arrêtés dans les eaux territoriales libyennes, avec comme conséquence la perte de crédibilité de l’opération auprès des médias et de l’opinion publique européenne.” 

Sont donc nécessaires, selon l’amiral, une nouvelle résolution de l’Union Européenne qui consente les opérations dans les eaux territoriales libyennes ainsi qu’une invitation officielle à venir l’aider à combattre la plaie des trafiquants d’êtres humains de la part du nouveau gouvernement d’unité nationale mis en place en Libye. Avec la formation d’une garde-côte et marine libyennes entraînées par l’Eu Navfor Med.  Et tous les risques d’une “nouvelle guerre fratricide” sur le territoire libyen.

Étant donné les nombreuses difficultés auxquelles doit faire face l’amiral Credentino, les trafiquants d’êtres humains ont encore de beaux jours devant eux pour s’enrichir et peupler l’Europe de nouveaux clandestins. 

Francesca de Villasmundo

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