Les psychiatres se sont toujours demandé comment de braves médecins, bien formés, peuvent un jour basculer dans l’horreur. Bien sûr on pense aux médecins de la mort qui expérimentaient sur des Juifs ou des Polonais pendant la Deuxième guerre mondiale. Aux avorteurs qui piquent le cœur des enfants dans le sein maternel ou les découpent vifs en morceaux au nom de l’idéologie abortive. Ces médecins hollandais qui ont tué l’an dernier 680 enfants à la naissance au nom de ce qu’ils appellent « l’avortement post-natal ». La question se pose aussi à propos du djihadiste qui transforme de bons praticiens pères de famille en effroyables tortionnaires.

C’est « le double jeu de la vertu et de l’atroce ». La liste des médecins passés au terrorisme est impressionnante. La totalité de ceux qui ont été identifiés sont issus du Moyen-Orient bien que formés en Europe ou ayant la nationalité d’un pays européen. Une exception est celle de Christophe Caze étudiant lillois en 5ème année de médecine et chef du gang de Roubaix, responsable d’une dizaine d’attaques à main armée. Les cruautés dont ses amis et lui ont fait preuve sont tellement insoutenables qu’elles n’ont jamais été diffusées à la télévision.

Le code de déontologie médicale défend l’indépendance des médecins qui pourtant sont souvent sous le contrôle militaire, politique, voire religieux comme on le voit avec l’État Islamique.

Ce qui est appelé « l’effet Lucifer » chez les psychiatres est le décrochage moral faisant d’un bon médecin de famille un effroyable tortionnaire. C’est le cas du Dr Jekyl and Mr Hyde mais aussi du fameux Dr Petiot. Le terme d’effet Lucifer a été créé en 1971 par Philip Zimbardo, professeur à l‘Université de Stanford. Il a réparti un rôle de prisonniers et de gardiens à un certain nombre de braves étudiants. En quelques jours certains d’entre eux dérapaient vers des injures, puis des agressions, puis ensuite vers une conduite véritablement sadique. En fait, d’autres études ont démontré que deux soignants sur trois étaient capables d’infliger des chocs électriques à d’autres personnes si on leur en avait donné l’ordre. Seulement 10 % d’entre eux donnèrent un refus formel. Cette situation s’aggrave quand celui qui pratique la torture pour une raison ou une autre estime par exemple qu’il sert un grand idéal de justice voire de bien pour l’humanité elle-même.

Au Moyen Orient, un certain nombre de médecins ont fui pour ne pas être obligés de participer à des actes que réprouvait leur conscience. À Mossoul l’État Islamique a abattu 50 médecins qui refusaient de se mettre au service de leur effroyable besogne de génocide. Même chose à Alep, la seconde ville de la Syrie occupée par Daesh : ils étaient 6000 avant la prise de la ville par les islamistes : ils ne sont plus que 250. Dans la banlieue de Damas qui est sous la pression des terroristes ils ne sont plus qu’une trentaine sur un millier. Lors de l’héroïque résistance de Kobane il n’y avait qu’un seul médecin kurde. Le personnel médical est la cible de choix de l’État islamique. S’il faut ajouter qu’un hôpital sur deux, tant en Syrie qu’en Irak, a été détruit, le nombre de personnes décédés faute de soins est estimé à 300.000.

Jean-Pierre Dickès

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