Quid de l’enseignement dit « privé » en France ?

Au moment où se font les choix scolaires et où un certain nombre de parents mécontents du système éducatif public souhaitent en protéger leurs enfants en leur faisant suivre leur scolarité dans l’enseignement dit « privé », il est bon de bien savoir ce que cet  enseignement dit « privé » recouvre en France.

Présente-t-il un gage de qualité et se distingue-t-il autant que l’on pourrait le penser de l’enseignement public ? Beaucoup le pensent qui, insatisfaits de l’enseignement public, imaginent trouver dans l’enseignement dit « privé » un refuge salutaire, mais…

Quel « privé » ?

Dans l’imaginaire collectif, l’Ecole privée évoque tout de suite « Ecole catholique ». Or aujourd’hui en France,  même si l’Ecole dite « catholique » reste encore prépondérante – au moins officiellement –  il existe également des écoles d’autres confessions (juives, coraniques, protestantes) ou non confessionnelles,  qui se développent de plus en plus.

Mais une autre distinction capitale  doit être faite entre les établissements « privés sous contrat » et les établissements « privés hors contrat ». Beaucoup ignorent cette distinction pourtant fondamentale. Sur quoi repose-t-elle ?

Rapide historique des écoles privées.

Jusqu’en 1959, tous les établissements dits « privés » ou « libres »  étaient réellement privés et réellement libres : financés par les parents, ils ne recevaient aucune aide financière de l’Etat pas plus que des collectivités locales, ils étaient donc entièrement libres de choisir leur personnel en fonction de leur qualification, libres d’utiliser les manuels de leur choix, libres de définir leurs programmes, libres de dispenser l’enseignement avec les méthodes pédagogiques qu’ils souhaitaient, leur objectif étant d’assurer une éducation et une instruction  solides et de permettre aux élèves d’être aptes à passer les épreuves des examens d’Etat.

Ecoles privées sous contrat

En 1959, la loi Debré a totalement modifié le profil des établissements « privés ».

Désormais, les établissements privés – dont l’immense majorité était catholique – ont pu passer des contrats d’association avec l’Etat, contrats en vertu desquels ces établissements ont aliéné une grande partie de leur liberté en contre-partie de subventions accordées. Depuis lors, peu de choses les différencient  des établissements publics, ce qui fait de l’ « enseignement privé sous contrat » un « enseignement para-public » ; c’était d’ailleurs l’esprit de la loi, d’intégrer l’enseignement privé dans l’enseignement public , mais la conservation de l’appellation « privé » à laquelle une immense majorité de Français était et demeure attachée a permis depuis lors, de duper beaucoup de monde, ce qui correspond bien à la logique révolutionnaire de ceux qui nous « gouvernent », appliquant le principe bien rôdé du camarade Lénine : « gardez la coquille, videz-là de sa substance ».

En effet, le cahier des charges de l’ « enseignement privé sous contrat » est quasiment identique à celui de l’Education Nationale : les programmes  sont identiques,  les manuels utilisés sont les mêmes, les professeurs ont quasiment le même statut : ceux de l’enseignement public sont fonctionnaires, ceux du privé sous contrat, des  agents publics, leur formation est identique puisque l’enseignement catholique sous-contrat sous-traite la formation des maîtres aux IUFM (instituts universitaires de formation des maîtres  rebaptisés « écoles supérieures du professorat et de l’éducation » )  et les maîtres sont inspectés par du personnel de l’Education Nationale.

Que reste-t-il comme spécificités et marges de manœuvre aux établissements privés sous contrat ?

La religion ? la plupart des établissements dits « catholiques » sous-contrat ont réduit de plus en plus l’enseignement religieux à la portion congrue depuis le Concile Vatican II, quand il ne disparaît pas totalement. Des personnels plus impliqués ?  certes, moins de grèves que dans l’enseignement public, encore qu’elles aient beaucoup diminué ces dernières années puisque les syndicats sont arrivés à leurs fins : la métamorphose de l’institution scolaire en lieu de vie, métamorphose qui s’applique d’ailleurs aussi  bien au « public » qu’au « privé sous contrat ». Plus d’implication des parents ? mais est-ce suffisant pour faire de l’École privée sous contrat une École qui permet de sauver les enfants du marasme éducatif dans lequel les plongent les directives du ministère de l’Éducation Nationale ?  marasme éducatif auquel vient s’ajouter une odieuse pression sur les écoles privées sous contrat pour neutraliser leur résistance à la diffusion d’idéologies propres à désaxer les enfants comme celle du « genre ».

Certes non,  car il faut se garder de mesurer la qualité d’une école au sérieux, à la conscience professionnelle des enseignants, à leur intérêt pour la cause éducative des enfants : les enseignants passés au moule déformant des IUFM (alias « écoles supérieures du professorat et de l’éducation », instruits de pédagogies ineptes, n’ont souvent pas le recul suffisant pour remettre en cause les méthodes dont ils ont eux-mêmes été abreuvés, sont tenus aussi de les appliquer et injectent du poison intellectuel aux enfants bien malgré eux, avec la meilleure conscience  et bonne volonté, ce qui n’en réduit pas la nocivité. C’est ainsi qu’ils continuent par exemple, de pratiquer les méthodes globales de lecture travesties sous des appellations autres, mais qui n’en font pas moins les mêmes ravages puisque c’est à partir de l’usage de ces méthodes que le cerveau et la mécanique cérébrale des enfants se grippent et durablement.

Or, aujourd’hui, ces établissements « privés sous contrat » représentent  l’immense majorité des établissements dits « privés »?

Alors, que faire ?

Écoles réellement privées

Créer des écoles ou avoir recours à des écoles réellement privées.

Les écoles réellement privées sont des établissements « privés hors contrat », écoles entièrement libres à tous égards  telles qu’elles existaient toutes avant la loi Debré de 1959 et dont les créations se multiplient et se développent  depuis plusieurs années.

Ce sont des écoles catholiques ou non, créées  à l’initiative de congrégations religieuses, de parents, d’enseignants du public ou du privé sous contrat découragés, voire effarés de devoir appliquer des pédagogies ineptes, de toute personne soucieuse d’assurer aux enfants une éducation et un enseignement de qualité.

Certes, le montant de la scolarité y est plus élevé puisque ces écoles ne bénéficient d’aucune subvention et que la scolarité est seulement couverte par le financement des parents, mais il faut savoir que seules ces écoles réellement libres peuvent donner une assurance de qualité du fait de la liberté dont elles disposent et du fait aussi que leur existence et leur développement reposent uniquement sur la satisfaction des parents.

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