Le dopage est vieux comme les jeux olympiques de l’Antiquité, la science moderne au service de la compétition l’a simplement rendu trop efficace. L’américain Thomas Hicks avait déjà  remporté le marathon de 1904 grâce à des injections de strychnine, de l’oeuf cru et du brandy consommés lors de la course. Pendant la guerre froide, L’URSS créa “l’Homo sovieticus” à coups d ‘anabolisants. On se souvient des athlètes est-allemandes, dopées aux anabolisants et aux hormones masculines, telle Heidi Krieger, une spécialiste du lancer de poids, qui avait remporté les Championnats d’Europe d’athlétisme en 1986. Née sous le nom de Heidi Krieger elle finit par devenir Andréas Krieger en 1997 pour officialiser une mutation sexuelle devenue trop évidente. 

Aujourd’hui, la Russie est sous les feux de l’enquête de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) L’enquêteur de l’Agence, Richard McLaren, a publié la deuxième partie de son rapport qui confirme l’implication du gouvernement russe dans le dopage de ses athlètes, en particulier lors des Jeux olympiques d’hiver de Sochi en 2014. Nous attendons maintenant une enquête équivalente sur les Etats-Unis…

Le rapport sur le dopage systématique russe parle de «conspiration institutionnelle» impliquant plus de 1 000 athlètes dans plus de trente disciplines. Le rapport affirme avoir des preuves sur l’usage de produits dopants illicites à grande échelle aux Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi.
Richard McLaren a annoncé que le complot impliquait le ministère russe des Sports, l’agence antidopage russe et même les services de renseignement russes, fournissant des détails supplémentaires sur l’implication de l’Etat dans un programme massif de tricherie et de dissimulation de 2011 à  2015.

« Pendant des années, les compétitions sportives internationales ont été détournées par les Russes » a déclaré M. McLaren.  « Les amateurs de sport et les spectateurs ont été trompés. Il est temps que cela s’arrête. »

M. McLaren a dit que ses conclusions étaient fondées sur des preuves judiciaires irréfutables, y compris l’analyse d’ADN prouvant que les échantillons ont été échangés et d’autres tests montrant des produits dopants utilisés. L’enquête menée par le professeur de droit canadien a révélé que 15 médaillés russes à Sotchi avaient falsifié leurs flacons dopants, dont deux athlètes qui avaient remporté quatre médailles d’or. Aucun nom n’a cependant été donné.

McLaren a également indiqué que la Russie avait corrompu les Jeux olympiques de Londres en 2012 sur une «échelle sans précédent», mais sans pouvoir en mesurer précisément l’étendue.

Aucun athlète russe n’a été testé positif au moment des matchs, mais McLaren a déclaré que le ministère des sports donnait aux athlètes un “cocktail de stéroïdes  afin de passer  les seuils de détection des laboratoires de contrôle anti-dopage londoniens.

Le rapport McLaren a décrit le programme de dopage russe comme un «entreprise de falsification qui a évoluée, au fil des ans, d’un chaos incontrôlé à une stratégie institutionnalisée et disciplinée garante de médailles .

Les résultats ont confirmé et développé une grande partie des preuves contenues dans le premier rapport de McLaren publié en juillet dernier.

«Plus de 1 000 athlètes russes en compétition en été, en hiver et en sport paralympique ont été identifiés comme ayant bénéficié de manipulations pour dissimuler des tests de dopage positifs», a déclaré Richard McLaren.

Les noms de ces athlètes, dont 600 concurrents sportifs d’été, ont été remis aux fédérations internationales pour qu’ellles prennent des mesures disciplinaires, a-t-il dit.

Le premier rapport de McLaren a conduit l’AMA à recommander que la Russie soit exclue des Jeux olympiques de Rio de Janeiro. Le CIO a rejeté ces appels à une interdiction pure et simple, laissant les fédérations internationales décider quels athlètes russes pouvaient se présenter.

Ce dernier rapport met la pression sur le Comité International Olympique pour prendre des mesures en vue des Jeux d’hiver de 2018 à Pyeongchang, en Corée du Sud. Le président du CIO, Thomas Bach, a déclaré que des sanctions rigoureuses seraient prises contre les athlètes et les officiels impliqués dans le dopage. Il a dit qu’il favoriserait les interdictions olympiques à vie pour toute personne impliquée.

McLaren a ouvert son enquête après que l’ancien directeur du laboratoire organisant le  dopage à Moscou, Grigory Rodchenkov, ait dit au New York Times que lui et d’autres fonctionnaires étaient impliqués dans un programme organisé de dopage pour les athlètes russes. Rodchenkov a notamment expliqué comment les échantillons positifs avaient été remplacés par de l’urine propre à travers un «trou de souris» dissimulé dans un mur du laboratoire de Sochi.

Le nouveau rapport appuie le témoignage de Rodchenkov. McLaren a trouvé des égratignures et d’autres marques laissées sur des bouteilles de produits dopants. Les enquêteurs de l’AMA ont pu recréer la méthode utilisée par les Russes pour ouvrir les bouchons scellés.

Le rapport a également dévoilé le système qui dissimulait l’usage par la Russie de drogues interdites et empêchait les athlètes d’été et d’hiver de se faire prendre. Certains échantillons étaient dilués avec du sel ou même avec des granules de café.

L’enquête a établi que:
– Six athlètes russes ayant remporté un total de 21 médailles aux Jeux paralympiques de Sotchi avaient subi des manipulations de leurs échantillons d’urine.
– Deux joueuses de hockey féminin aux Jeux olympiques de Sochi avaient des échantillons contenant de l’ADN mâle.
– Huit échantillons de Sotchi présentaient une teneur en sel physiologiquement impossible chez un humain en bonne santé.

McLaren a précisé que le complot de dopage impliquait non seulement «des responsables russes au sein du ministère du Sport», mais également l’organisme officiel russe de lutte contre le dopage et un laboratoire à Moscou. Les services de renseignement russes, quant à eux, étaient chargés de manipuler les échantillons.

L’enquête n’a pu officiellement prouver l’implication de l’ancien ministre russe des Sports Vitaly Mutko et du Comité Olympique Russe.

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