sentinelles rue cauchy 2Dans un communiqué de presse, les Sentinelles dénoncent les interpellations abusives et les privations de liberté illégales du samedi soir 2 novembre :

“Alors que les interpellations arbitraires ont été presque quotidiennes durant les mois de printemps 2013, en marge des manifestations de “La Manif Pour Tous”, la tension semble être remontée d’un cran hier avec cette nouvelle action illégale des forces de l’ordre.

En accord avec l’actualité et l’aggravation de la crise “totale” que vit notre pays, des Sentinelles se sont spontanément retrouvées devant le domicile de François Hollande samedi 2 novembre en fin de soirée. Sans doute non sans rapport avec les événements violents de la journée à Quimper (manifestation des “Bonnets Rouges”), les forces de l’ordre ont une nouvelle fois agi sous la contrainte d’ordre absurdes et illégaux ayant conduit à emmener au commissariat des jeunes gens pacifiques qui ne troublaient pas l’ordre public.

 

Témoignage n°1 :

“Nous étions hier soir une bonne vingtaine de Sentinelles devant le domicile présidentiel rue Cauchy (22h40), en réel mode “sentinelle” c’est-à-dire espacés les uns des autres, sans slogan ni trouble à l’ordre public. Nous sommes arrivés par vagues successives ; il y avait outre les deux policiers en civil, une fourgonnette de police déjà sur place.
Nous étions espacés, silencieux. Il est vrai que quatre d’entre nous avaient un bonnet de couleur rouge, et on devinait un sweat “LMPT”, mais ce ne sont que des vêtements (!) il n’y avait ni inscription écrite ni revendication exprimée.
Moins de dix minutes après notre arrivée un escadron de Gendarmerie Mobile et une Cie de CRS (environ 100 hommes au total) nous ont regroupés sur un seul trottoir, bien serrés puis nous ont parqués cinquante mètres plus loin. Refus d’explications, refus de contrôler nos identités. Attente… Un commissaire arrive. Je lui présente mes papiers. Il fait relever mon identité, me dit que je vais pouvoir partir, puis après un échange à la radio se ravise. Il fait alors contrôler les identités de tous.
Le commissaire demande un “volontaire pour se désigner responsable et être auditionné”. Refus collectif. Réponse : alors nous serons tous auditionnés (!)
Au commissariat, nouveau contrôle des identités de tous plus d’une heure après interpellation. Il nous relâchent vers une heure du matin, sauf deux qui restent en garde-à-vue.
Nous sommes en train de préparer plainte collective avec avocat”
Témoignage n°2 :
(Dépôt de plainte d’une jeune femme à l’IGPN ce dimanche 3 nov. 2013)

” Je m’appelle Françoise B. (1), 35 ans, citoyenne française résidant (…) 75013 Paris. Je me suis rendue rue Cauchy vers 22h30. Je m’y suis arrêtée, au milieu de nombreuses personnes présentes sur les trottoirs et j’ai utilisé mon téléphone portable un moment. Des policiers en très grand nombre sont arrivés, nous ont déplacés jusqu’à une place située juste à côté, sans nous donner aucun motif. Là ils nous ont retenus dans un cercle de policiers. Nous étions 19 personnes retenues. Il y avait 4 camions bleus, plus deux blancs de la police nationale. Environ 60 policiers présents sur les lieux. Au bout de plus d’une heure (environ 1h30), un commissaire prénommé Eric dont j’ai la photo a ordonné qu’on procède à un contrôle d’identité. Nous avons tous présentés nos cartes d’identités. Nous avons alors demandé le motif de ce relevé d’identité, car il me semblait qu’il fallait qu’une personne soit en train ou sur le point de commettre un délit ou d’en manifester l’intention. Aucune raison n’a été fournie. Nous ne représentions aucune menace. Une fois notre identité relevée, j’ai demandé à partir, de même que les autres personnes. L’une d’entre elles a été filmée en train de demander à quitter la place pour rentrer chez elle, sans réponse de la part des policiers. Le commissaire nous a demandé si l’un d’entre nous était volontaire pour aller en audition libre au commissariat. Aucun d’entre nous n’a accepté. Puis le commissaire a ordonné qu’on nous emmène dans le car de police (surnommé “GAV bus”) au commissariat du 15ème arrondissement. On nous a fait monter de force. Le bus était plein d’inscriptions marquées sur les parois. Il y avait de l’urine dans le fond du bus, ainsi qu’un certain nombre d’autocollants, dont certains partiellement arrachés. Le chauffeur conduisant très brutalement et ne nous ayant pas prévenus qu’il démarrait, j’ai heurté violemment un siège, et j’ai un grand bleu sur la cuisse. À notre arrivée au commissariat, vers minuit et demi, une heure moins le quart, les policiers ont fait descendre d’abord les garçons. Puis avant que tous les garçons soient descendus, un des policiers a attrapé une des jeunes femmes présentes en l’accusant d’avoir écrit les inscriptions sur les parois du bus. Cette jeune femme (prénommée, je crois, Dominique), qui était restée assise non loin de moi durant le trajet venait de se lever pour lire les inscriptions, inscriptions qu’elle n’a pas écrites. Je les ai entendus lui dire qu’elle était bonne pour faire « 48 heures de garde à vue ». Je les ai aussi entendu dire quelques minutes plus tard qu’elle n’avait pas de stylo ou de marqueur sur elle. Un des policiers est parti et est revenu cinq ou dix  minutes plus tard pour dire qu’il avait trouvé un marqueur dans le le car de police. Or à aucun moment je n’ai vu cette femme écrire quoi que soit nulle part. Un homme qui photographiait notre arrestation aurait également été arrêté et placé en garde à vue, d’après les dires des policiers. Seules les femmes, au nombre de cinq, ont été fouillées par une femme (fouille du sac + fouille au corps externe). Nous avons ensuite été parqués dans une petite salle, sans doute une cellule, avec des barres aux murs et des bancs le long du mur. On nous a placés hommes et femmes ensemble. Il y avait deux mineurs au milieu de nous, un de quinze ans et l’autre de dix-sept ans. Leurs parents n’ont pas été avertis. A 1h30 – 1h45 du matin, on nous a annoncé que nous allions pouvoir quitter le commissariat, un par un, les femmes d’abord, avec interdiction de rester devant ou à proximité du commissariat. Un des policiers a procédé pour la deuxième fois à un contrôle de nos identités. Nous n’avons pas été auditionnés, aucun procès-verbal n’a été rempli. Je ne comprends pas pour quel motif nous avons été emmenés au commissariat. Je souhaite porter plainte pour rétention arbitraire, contrôle d’identité arbitraire, violation de mes droits civiques (liberté de circuler), pour les violences qui nous été faites (un bleu sur ma cuisse), le fait qu’une jeune femme ait été accusée à tort et que j’ai été témoin de cet acte illégal et injustifié, et l’interpellation d’un homme au seul motif qu’il photographiait la scène. ”

(1) Les prénoms ont été changés. ”

 

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