Dans le monde, certains criminels passent pour des hommes d’affaires. Le bénéfice de leurs activités est tellement important qu’ils utilisent, dans la plus grande impunité, des flottes de navires marchands, bénéficient de comptes bancaires internationaux et traitent directement avec des acheteurs nationaux.  Ces voleurs se servent directement sur les pipe-lines, avec la complicité de tous les intermédiaires censés protéger ces infrastructures. Les marchés internationaux ne semblent avoir aucun problème à leur acheter ce pétrole volé et personne n’enquête pour savoir quels sont les responsables.

400 000 barils de pétrole sont volés chaque jour au Nigeria. Cela équivaut à des pertes de 1,7 milliard de dollars par mois pour ce grand pays d’Afrique. Cela équivaut également à 7,7% du PIB que le Nigéria pourrait consacrer à l’éducation et aux soins de santé. Le gouvernement nigérian et les compagnies pétrolières multinationales opérant dans le delta du Niger semblent incapables de résoudre ce problème.
Les dirigeants de Shell ont renoncé à surveiller les centaines de kilomètres de pipelines qu’ils ont au Nigeria. Philip Mshelbila, le porte-parole de Shell au Nigéria, a indiqué que l’organisation de ce trafic est sophistiquée, mise en place depuis de nombreuses années. La société a jeté l’éponge et cède actuellement son portefeuille d’actifs à la compagnie nigériane de pétrole Seplat. Cette dernière affirme qu’elle ne voit aucun vol sur le réseau…
Le vol de pétrole atteint des niveaux records depuis 2013. Le G8 s’est engagé à aider le Nigeria à résoudre ce problème paralysant. Le pétrole brut nigérian volé est transporté sur des navires immatriculés au niveau international, vendu à des acheteurs internationaux, traités par des raffineries internationales de pétrole et payés à l’aide de comptes bancaires internationaux.

Le gouvernement du président mexicain Enrique Peña Nieto a le culte du secret. Pourtant, l’été dernier, un haut fonctionnaire, Carlos Morales, chef de la filiale Exploration and Production de Pemex, a admis que le vol de carburant augmentait de 30 pour cent par an au Mexique, pour un vol total de 5 000 à 10 000 barils par jour. Étant donné que les autorités ont trouvé 2 614 prises illégales en 2013, dont près de 600 en novembre et décembre seulement – contre environ 1 500 en 2012 – Morales aurait peut-être sous-estimé la situation.
Le saut stupéfiant de 1,548% dans ces siphons illicites de 2000 à 2013 a été attribué aux puissants cartels de la drogue qui ont soudainement réalisé le potentiel de cet or noir qui passait par les territoires qu’ils contrôlent. Des flottes de navires-citernes sont maintenant volées dans les États comme le Tamaulipas, où la presse mexicaine indique que les Zetas et le Cartel du Golfe ont des opérations de distribution qui rivalisent avec celles de la Pemex elle-même.

A Bagdad, la contrebande de pétrole a été institutionnalisée à l’époque de Saddam Hussein. Aujourd’hui, il est difficile d’estimer à quel point le pétrole sort clandestinement d’Irak, car le système de comptage du pays ,’est pas opérationnel depuis un certain nombre d’années. Cependant, les rapports circulent sur les réseaux qui prennent des milliers de barils directement des raffineries et les vendent illégalement en Iran et en Syrie.
Vladimir Poutine cherche à assurer l’avenir énergétique de la Russie grâce à des accords d’exportation importants avec la Chine et l’Asie centrale. Pour satisfaire aux exigences d’exportation de ces accords, il a ordonné aux producteurs pétroliers russes d’atteindre une production annuelle de 535 millions de tonnes de pétrole d’ici 2020. Pour ce faire, il doit sécuriser le réseau pipelinier de l’opérateur national Transneft qui s’étend sur plus de 50 000 kilomètres. En avril dernier, Transneft a menacé de fermer l’approvisionnement en pétrole de l’Ukraine, affirmant que 63 millions de dollars de pétrole avait été volé de son système de pipelines Prikarpat Zapadtrans en direction du de l’Ukraine. Transneft fait pourtant  face à des pertes encore plus graves dans des  régions comme le Daguestan, où 27 000 tonnes de pétrole ont été volées en 2009.

La contrebande de pétrole en Indonésie, avec « seulement » 2.000 à 3.000 barils par jour peut sembler insignifiante par rapport à celle  opérée au Nigeria. Cependant, une explosion du pipeline de South Sumatra en Octobre 2012, qui a tué au moins huit personnes et fait des dizaines blessés, a alerté l’opinion publique. Ce drame a été causée par l’un des centaines de robinets illégaux qui prolifèrent dans le district de Bayeng Lencir. Jakarta affirme sévir mais les entreprises qui exploitent le pétrole critiquent son inaction. Le géant pétrolier national PT Pertamina a du fermer l’un de ses principaux pipelines, Tempino-Plaju, en juillet 2013 : 17 500 barils de pétrole avaient été volés dès la première semaine de l’exploitation du pipeline. La compagnie pétrolière Chevron prend, elle directement en main le problème en faisant elle-même la chasse aux équipes de voleurs de la province de Jambi.

Source : http://oilprice.com/Energy/Energy-General/These-Are-The-5-Countries-Most-Plagued-by-Oil-Theft.html

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