François est pape de l’Eglise catholique. Eugenio Scalfari est fondateur du quotidien La Republica. Ce dernier aime se faire passer pour le champion de la « pensée » athée. Le 10 octobre 2013 il avait pu publier dans son journal une interview du pape François qui allait défrayer la chronique tant les propos du pape contredisaient de façon étonnante la doctrine de l’Eglise.

Dans l’ensemble du propos, c’est surtout le passage relatif à la notion du bien et du mal et la déification à outrance de la conscience qui secoua l’Eglise catholique :

Votre Sainteté, existe-t-il une vision unique du Bien ? Et qui en décide ?

« Tout être humain possède sa propre vision du Bien, mais aussi du Mal. Notre tâche est de l’inciter à suivre la voie tracée par ce qu’il estime être le Bien. »

Votre Sainteté, vous-même l’aviez écrit dans une lettre que vous m’avez adressée. La conscience est autonome, disiez-vous, et chacun doit obéir à sa conscience. A mon avis, c’est l’une des paroles les plus courageuses qu’un Pape ait prononcée.

« Et je suis prêt à la répéter. Chacun à sa propre conception du Bien et du Mal et chacun doit choisir et suivre le Bien et combattre le Mal selon l’idée qu’il s’en fait. Il suffirait de cela pour vivre dans un monde meilleur. »

L’Église s’emploie-t-elle à cela?

« Oui, nos missions poursuivent ce but : repérer les besoins matériels et immatériels des personnes et chercher à les satisfaire comme nous le pouvons. Vous savez ce qu’est l”agapé’ ? ».

Il est intéressant de constater que le pape dans cette interview répète et confirme ses propos. C’est d’ailleurs le seul passage de toute l’interview où le journaliste comme n’en croyant pas ses oreilles pose à nouveau la question, et le Souverain Pontife confirme ses propos sans ambigüités.

Mais voilà, si le bien et le mal se résument à la seule notion que chacun s’en fait, il est bien certains que l’évocation de l’Eglise catholique comme ayant un message de Vérité devient absurde. De tels propos valident ni plus ni moins la conception la plus extrême de la liberté de conscience telle qu’elle est soutenue par la Franc-maçonnerie, alors que le rôle de l’Eglise est entre autre de rectifier les consciences des hommes déformées par le péché, péché qui est un mal objectif, celui de l’offense faite à Dieu.

Devant l’étonnement général et les nombreuses interrogations, le père Frederico Lombardi a immédiatement confirmé que l’interview était « fidèle à la pensée » du pape et « digne de foi dans son sens général ». De plus, l’interview fut reproduite in extenso dans l’Osservatore Romano et sur le site web officiel du Saint-Siège. Zenith – autre organe officiel – la qualifia de « rencontre extraordinaire ».  On ne peut faire de validation plus officielle de ce texte !

Mais le scandale qu’entraînent de tels propos fut si important que le 15 novembre le texte fut retiré du site du Vatican. La communication du Vatican commença à parler d’un mode d’expression du magistère inédit. Pour sûr, puisque toute parole du pape est considérée depuis le concile Vatican II comme magistérielle ! Enfin, on apprend qu’en réalité les propos rapportés n’auraient pas été prononcés et que l’interview n’aurait pas été relue… Étonnant, tout de même !

Tout ceci n’est pas possible vu les différentes validations confirmées précédemment. Il fallait donc revenir sur ces propos sans dire que le pape François avait prononcé des paroles excessivement graves. Eugenio Scalfari semble vouloir accepter de porter le chapeau de ce fiasco en déclarant :

« Je suis tout disposé à croire que le pape n’est pas d’accord avec certaines des choses que j’ai écrites en les lui attribuant, mais je crois aussi qu’il considère que, dites par un non croyant, elles sont importantes pour lui et pour l’action qui est la sienne. »

On peut se demander quelle contrepartie a été accordée à ce vieil athée à priori pas vraiment disposé à faire des cadeaux à l’Eglise catholique. On peut se réjouir de voir enfin le Vatican chercher à effacer les propos scandaleux du pape François ; on regrettera que cela se fasse au prix du mensonge et de la manipulation.

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