26janvier23Après la manifestation du 26 janvier, nous avons de nouveau interrogé Louis Dumont, l’un des organisateurs de Jour de Colère, pour tirer le bilan de cette mobilisation.

1)  Après la manifestation, l’heure est au bilan. En tant qu’organisateur, pour vous est-elle un succès ?

Nous avons atteint nos objectifs au-delà de toute attente. Plus de 100 000 personnes d’origines très diverses, tant sociales que géographiques, ont répondu à notre appel. Malgré la gravité et les différences de revendications, les manifestants ont défilé dans le calme, en se respectant mutuellement. Et les gens sont restés jusqu’au bout, attendant la fin des discours avant de se disperser, et ce malgré une pluie battante.

Donc malgré les pronostics et une faible couverture médiatique en amont, le Jour de Colère a été un beau succès.

2)  Malgré ce qu’on a pu lire ou entendre, le cortège était assez hétéroclite. N’est-ce pas le signe que la colère gagne différents milieux de la société française ?

Nous revendiquons la présence de toute la France dans sa diversité. Lorsque nous étions au sein du cortège, ainsi que sur le podium, nous avons pu constater cette hétérogénéité. Et pourtant la cohabitation a fonctionné. Nous espérons donc que les politiques prendront la mesure de la gravité de la situation. Versaillais et banlieues défavorisées se sont rencontrés ; artisans et commerçants, chômeurs, et classes plus aisées, ont cohabité. Pour que cette union soit possible, il aura fallu que la colère du peuple contre la classe politique soit plus forte que les divergences pouvant exister entre toutes ces différentes catégories de population.

3) Vous appelez à la destitution du Président par voie démocratique. Avez-vous seulement un maigre espoir que cela aboutisse ?

Nous attendons que les parlementaires, qui sont les représentants du peuple, entendent notre message, arrêtent de se faire les complices du gouvernement en légiférant sur des sujets à mille lieues des préoccupations des Français. Il existe un article dans la Constitution, qui est l’article 68, qui permet aux parlementaires de destituer le Président en cas de « manquement grave ». En un an et demi, la liste des échecs de François Hollande n’est plus à présenter. Par sa faute, l’image de la France est fortement dégradée à l’étranger. Les talents de la 5e puissance économique mondiale sont gâchés par des mesures idéologiques dévastatrices. S’il existe une opposition, nous lui offrons la possibilité de prouver son utilité, à jouer son rôle de représentant du peuple, et à destituer ce Président, qui malgré son élection démocratique, a perdu toute légitimité. Nous verrons si notre appel sera entendu.

 4) Le pouvoir n’a-t-il pas cherché l’affrontement pour décrédibiliser le mouvement en fin de manifestation?

Les policiers ont fermé la Place Vauban et ont commencé à agir à peine 10mn après la dissolution de la manifestation. Alors que nous avions appelé à la dispersion dans le calme, en chantant la Marseillaise, les manifestants qui ont souhaité rentrer chez eux se sont retrouvés encercler. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène seulement 7 minutes après la fin du rassemblement. Il est clair que des ordres ont été donnés pour faire en sorte que la situation se dégrade et dégénère. Des policiers en civil ont été aperçus en train d’exciter la foule. Leurs agissements ont été alors le prétexte pour refermer la souricière sur ceux qui souhaitaient évacuer la place. C’est ainsi que 250 interpellations complétement illégales ont eu lieu. La tentative de décrédibilisation du Jour de Colère est scandaleuse, et cela prouve que Manuel Valls utilise les forces de l’ordre non plus comme un moyen de maintien de l’ordre, mais s’en sert aussi de police politique.

5) Cette première manifestation va-t-elle en appeler une autre si la situation ne s’arrange pas ?

Nous réfléchissons activement à la suite à donner à notre mouvement. Le Jour de Colère a impulsé un bel élan. Mais nous attendons de voir si notre appel aux parlementaires sera entendu. Par ailleurs, il est de notre devoir d’accompagner Béatrice Bourges dans sa démarche. Elle a entamé depuis dimanche soir un jeûne spirituel, qui ne prendra fin que si des députés et/ou sénateurs se saisissent de l’article 68 de la Constitution et entament la procédure de destitution du Président. Il va y avoir aussi des élections municipales dans deux mois. Nous appelons de nos vœux un vote sanction contre la politique du gouvernement et de ses alliés. Si, et seulement si, la situation ne s’arrange pas, nous appellerons à une deuxième mobilisation nationale. Mais il faut comprendre que manifester n’est pas un but en soi, qu’il en faut donc user que si nécessaire.

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