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L’incroyable démesure opposée par Manuel Valls à l’humoriste Dieudonné et sa fameuse quenelle mérite attention. Comment et pourquoi un ministre de l’Intérieur a-t-il transformé un geste potache antisystème en un débat politique national ?

Manuel Valls a affirmé étudier toutes les possibilités d’interdire les spectacles organisés par Dieudonné. Parce qu’ils choquent une partie de la communauté juive ? En gardien du temple républicain, Manuel Valls devrait être un farouche défenseur de l’égalité. Pourtant, il faut bien constater que Manuel Valls n’envisage pas de répondre avec la même vigueur en interdisant les spectacles ou expositions qui pourraient choquer les chrétiens, sans quoi son ami Jean-Michel Ribes aurait quelque souci à se faire. Valls n’envisage pas non plus d’interdire Charlie Hebdo dont le contenu dépasse régulièrement toutes les limites de l’acceptable en terme d’humour et de caricature.

Bien sûr, il serait parfaitement cohérent qu’un ministre assume un traitement distinct, mais dans ce cas les préférences d’un ministre français devraient reposer sur une préférence nationale et, pourrait-on ajouter, catholique, compte-tenu que les racines de la France sont catholiques de par le baptême de Clovis.

Mais l’observation de l’attitude de Manuel Valls, loin de ces deux hypothèses, pose une question : est-il ministre de France ou d’Israël ?

Cette question n’est pas une provocation. L’addition de faits et de déclarations légitiment notre interrogation. Osons rappeler des éléments précis.

Le 1er novembre 2010, Manuel Valls cosigne une tribune intitulée « Le boycott d’Israël est une arme indigne » publiée par le journal Le Monde.

Le 17 juin 2011, dans un centre communautaire juif de Strasbourg, Manuel Valls déclare : « Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël ! Quand même ! ».

Le 25 septembre 2011, sur Europe 1, Manuel Valls s’oppose à la reconnaissance de la Palestine par l’ONU qui pourrait « braquer Israël », dit-il.

Le 18 mars 2012, Manuel Valls participe, en compagnie de Jean-François Copé et de Claude Guéant, au premier congrès des communautés juives de France. Dans son intervention, Manuel Valls parle de la famille de son épouse qui a fui la Moldavie, ainsi que de l’ « attachement à la terre » d’Israël, « foyer spirituel pour les juifs du monde entier ».

Le 3 avril 2012, à la Maison de la Mutualité, Manuel Valls signe le « Pacte des Amis d’Israël ».

Le 22 mai 2012, lors du dîner du CRIF-PACA, le ministre Manuel Valls salue la « symbiose entre la République et le judaïsme français » et dénonce « l’antisionisme de façade ».

Le 22 juillet 2012, lors de l’inauguration de l’Allée des Justes à Strasbourg, Manuel Valls s’engage à « combattre l’antisionisme, cet antisionisme qui vise à nier Israël » et proclame être « fier de faire partie d’un gouvernement qui veut bâtir une amitié forte avec Israël ».

Le 23 septembre 2012, à l’occasion du nouvel an juif, et alors que règne une polémique autour des signes religieux tolérés ou non, Manuel Valls déclare que « les juifs de France peuvent porter avec fierté leur kippa ».

Le 27 septembre 2012, les dirigeants du Centre Simon Wisenthal saluent la façon dont Manuel Valls assure la « défense de la communauté juive française ».

En octobre 2012, Manuel Valls accorde un entretien à Information juive. Il y déclare : « La France a une part juive incontestable ».

Le 28 novembre 2012, lors du gala de soutien à Radio J, première radio de la communauté juive de France, Manuel Valls – qui y est « invité d’honneur » – prononce un discours devant les 400 convives. Le discours dure 13 minutes. Il rend hommage aux quelques imams présents dans la salle (dont Hassen Chalghoumi) et commet un lapsus qui provoque l’hilarité de la salle en les qualifiant de « rabbins » et non d’ « imams ». Mais ce que l’on retiendra de ce discours, c’est que Manuel Valls se déclare « absolument engagé pour Israël ».

Le 28 juin 2013, lors d’un séjour à New York, Manuel Valls va saluer à titre « privé » la direction de l’American Jewish Commitee (AJC).

Le 23 août 2013, lors de l’université d’été du PS à La Rochelle, Manuel Valls tient des propos vindicatifs contre « l’extrême droite », citant les opposants à la loi Taubira, le FN, Alain Soral et l’humoriste Dieudonné.

Le 21 septembre 2013, lors d’une visite officielle dans l’Aveyron pour l’inauguration du nouveau parc des sports à Millau, Manuel Valls se laisse prendre en photo entouré de jeunes en position quenelle.

En fin d’année 2013, Manuel Valls évoque les risques de troubles à l’ordre public entraînés par les spectacles de Dieudonné et demande aux préfets de prendre des mesures d’interdiction.

La LICRA et Europe-Israël appellent à manifester devant les salles où se produira Dieudonné. Une manifestation est déjà annoncée à Nantes le 9 janvier 2014, puis à Metz, laissant augurer que Dieudonné sera suivi à la trace.

Tous ces éléments assemblés posent véritablement question. Manuel Valls est-il ministre de France ou d’Israël ? Manuel Valls organise-t-il un climat général propice à susciter des violences dont il sortira grand pourfendeur d’un prétendu antisémitisme qu’il aura lui-même contribué à alimenter ? Manuel Valls sert-il ainsi une stratégie du PS qui suit la campagne de Taubiramania orchestrée sur fond de prétendu racisme dont aurait été victime le ministre Christiane Taubira, stratégie qui consiste à trouver un moyen pour le PS de redorer son blason malgré un bilan politique épouvantable ?

Oui, toutes ces questions sont légitimes.

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