Le 29 janvier, l’intégriste laïciste Manuel Valls tentait d’attirer à nouveau à lui les médias en déclarant que les signes religieux n’ont rien à faire dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.

Rappelons-lui qu’avant qu’il ne devienne français, des membres du clergé ont occupé en soutane les bancs de l’Assemblée nationale, même après les lois antichrétiennes de 1905 et la fermeture de la chapelle de l’Assemblée.

Le chanoine Félix Kir fut le dernier à porter fièrement la soutane à l’Assemblée nationale.

En 2007, le magazine Historia publiait un article rappelant brièvement la biographie de ce chanoine député.

Un député en soutane qui aimait la vie au point de donner son nom à un apéritif populaire : le fameux blanc-cassis

Issu d’une modeste famille alsacienne, Félix Kir naît le 22 janvier 1876 à Alise-Sainte-Reine en Côte-d’Or. Elève au petit séminaire de Plombières-lès-Dijon, il décide très tôt d’être prêtre. L’abbé Kir est d’abord vicaire à Auxonne puis à Notre-Dame de Dijon avant de devenir le curé de Bèze puis de Nolay. Au cours de ses ministères, Félix Kir se révèle, à l’heure du conflit entre l’Église et la République, un orateur puissant. Après la Grande Guerre, qu’il accomplit comme infirmier et où s’affirme son patriotisme intransigeant, l’abbé Kir montre bientôt des talents de journaliste. Si bien que son évêque lui ouvre les colonnes du Bien du peuple, hebdomadaire qui lutte pour le catholicisme social tel que l’a prôné le pape Léon XIII dans son encyclique Rerum novarum en 1891. Voilà bientôt l’abbé Kir rédacteur en chef, imposant ses idées sans détour aux habitants de la Côte-d’Or (« Ni communisme ni hitlérisme, telle est la consigne recommandée par Rome. Nous la suivrons comme hier », écrit-il en 1937). En juin 1940, celui qui est devenu le chanoine Kir, déplore la fuite des élus dijonnais à l’approche des Allemands et prend en main la destinée de la ville avec une poignée d’hommes décidés. Dans un style qui n’appartient qu’à lui, il rassure ainsi ses concitoyens terrorisés par les bombes nazies : « Ne vous en faites pas. C’est comme des billets de loterie. Ça ne tombe pas sur tout le monde ! » Nommé délégué municipal de Dijon, il ne cesse de fustiger l’occupant tout en organisant un réseau d’évasion pour les prisonniers de guerre du camp de Longvic. Ceci lui vaut d’être arrêté le 10 octobre 1940 et de n’échapper que de justesse au peloton d’exécution. Il est arrêté de nouveau le 22 octobre 1943 puis blessé de trois balles en janvier 1944 (…) avant de passer à la clandestinité. Après être rentré dans Dijon le 11 septembre 1944 avec la 1re armée française, c’est tout naturellement que le chanoine Kir est élu maire de la ville avec ces trois mots d’ordre : « Nourrir, vêtir, loger. » Il entre désormais en politique : conseiller général, élu aux deux assemblées constituantes de 1945 et 1946, député à la première Assemblée nationale en 1946. Sur les bancs de cette même Assemblée, un autre prêtre, Henri Grouès, est appelé à faire aussi parler de lui : on l’appellera bientôt l’abbé Pierre. Député de la Côte-d’Or de 1945 à 1967, le chanoine Kir se distingue par son indépendance. Jacques Chaban-Delmas, président de l’Assemblée nationale pendant six législatures, l’a bien connu. Il évoque dans ses mémoires la boisson qui va l’immortaliser : « Sa dignité ecclésiastique ne l’empêchait pas d’aimer la vie au point qu’il a laissé son nom à l’apéritif démocratique que, naguère, on se contentait d’appeler blanc-cassis. Mais le cassis, c’était Dijon, et Dijon, c’était Kir. Si bien que, par une figure de style audacieuse mais après tout légitime, son nom métaphorisait la liqueur emblématique de la ville. » C’est la maison Lejay-Lagoutte qui la première dépose la marque en 1952. Mais le chanoine Kir, mettant un terme à ce qui aurait bien pu devenir une bataille commerciale, écrit au concurrent L’Héritier-Guyot en 1955 qu’il n’a donné de monopole à personne et que tous les fabricants de cassis sans exception ont droit à la protection de la municipalité. « C’est pourquoi vous avez toute latitude pour user de mon nom selon vos désirs. »

Dans les années 1960, le chanoine Kir, à 80 ans passés, est devenu le doyen d’âge de l’Assemblée. Il est aussi le dernier ecclésiastique à exercer un mandat législatif. (…)

C’est un jeune homme de 86 ans qui meurt le 26 avril 1968 à la suite d’une chute dans son escalier, soulevant une grande émotion à Dijon dont il était toujours maire.

Source : http://www.historia.fr/content/recherche/article?id=18654

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