marie laure des brossesLe rapport Lemière sur la fiscalité française a été remis à la ministre Najat Vallaud-Belkacem le 12 décembre. Ce rapport propose d’individualiser l’impôt sur le revenu pour encourager les femmes à travailler. Le 6 janvier, le premier ministre en fait la priorité du gouvernement. Le 31 janvier, le ministre Cazeneuve ordonne la création d’une commission de travail qui doit rendre ses conclusions pour le 13 avril.  L’un de ses objectifs est bien une nouvelle fiscalité pour encourager les femmes à travailler. La volonté du gouvernement est bien dans ce sens. Cette mesure inquiète certaines femmes comme Marie-Laure des Brosses, présidente du mouvement mondial des mères France, et qui a créé une page Facebook. Elle a accepté de nous éclaircir sur le sujet.

« Il y a des vraies questions qui se posent. Il y a une demande. Des femmes veulent travailler mais ne peuvent pas. Elles prennent un congé parental par défaut ou bien se retrouvent au chômage avec un bébé. Il est difficile de trouver un emploi. Ce n’est donc pas idiot d’y réfléchir pour permettre de trouver un travail plus vite. »  Mais ce qui donne des craintes à Marie-Laure, c’est cette volonté que toutes les femmes travaillent : « on est dans l’idéologie avec cette volonté d’égalité totale. C’est une absurdité. Cela n’existe que dans deux pays européens : la Lettonie et la Lituanie et il y a une extrême pauvreté. Je ne crois pas que cela soit des modèles enviables. » Il y a donc une part de problème réel et une part d’idéologie dans cette volonté gouvernementale. Aujourd’hui : « chaque famille s’organise librement. Il est faux de croire que la mère paie plus d’impôt sur les revenus cumulés. Si demain chacun paie l’impôt de son côté, ça risque de fragiliser le couple.  Pour les familles aisées, on a déjà les divorces fiscaux. Ils préfèrent payer une pension alimentaire qui sera déduite des impôts. » Marie-Laure considère qu’il serait injuste de n’imposer qu’en fonction des revenus : « il ne serait pas absurde de tenir compte des enfants mais aujourd’hui on a une vision plus individualiste et libertaire. »

Pourtant il y aurait une réflexion sérieuse à mener, loin de toute idéologie. Les choses ont changé : « à 18 ans, les jeunes filles font des études ou travaillent. La grande majorité souhaite avoir un emploi.  En France les femmes travaillent et ont des enfants en même temps. Elles jonglent avec leur emploi du temps en fonction. D’autres préfèrent trouver un emploi dans le monde de la petite enfance. C’est un moyen de se rapprocher de leurs enfants et de l’avoir au plus près d’elles. » Mais comme tient à le préciser Marie-Laure, toutes les situations ne sont pas identiques suivant le temps de travail mais aussi le trajet : « Vous pouvez avoir une caissière qui travaille à mi-temps mais qui a trois heures de route aller-retour et une maître de conférence à plein temps mais qui habite en ville. Ce n’est donc pas une question de temps de travail » Il serait dangereux de changer le modèle français qui permet d’avoir des tas de possibilités : « Toutes les femmes ne font pas la même chose. Certaines prennent un congé parental et sont plus présentes pour leur enfant. D’autres sont plus ou moins investies pour leurs enfants suivant le numéro. »

Pour l’heure, pas mal de mamans sont mobilisées face à ce que prépare le gouvernement sur la fiscalité : « cela signifierait moins de congé parental ». Un power point de présentation a été élaboré mais : « on fait aussi de l’information. Il y a énormément de réactions. Beaucoup disent qu’on affabule mais le fait que Direct Matin a repris l’information, cela a donné beaucoup plus de crédibilité. » Mais Marie-Laure a aussi des contacts à l’Assemblée ce qui lui permet de savoir ce qui passe mais aussi d’informer les députés : « on va à la source ». D’autres associations ont été alertés comme l’UNAF : « il faut mobiliser à l’avancer car une fois la loi votée, c’est fini. » Mais la mobilisation ne se limite pas à ça : « on cherche pour avoir des arguments concrets à proposer face aux objections et aux questions.  On regarde ce qui fait dans les autres pays européens : faits et chiffres. »

La page Facebook a été créée récemment : « le plus important, c’est d’alerter l’opinion public. Les gens ont du mal à comprendre car l’impôt s’est compliqué et le gouvernement emploie des termes fallacieux. » La présentation Power Point circule par mail ou sur les réseaux sociaux. Pour l’heure avant de savoir si la mobilisation doit aller plus en avant, il faut attendre les conclusions de la commission aux environs du 13 avril. D’ici là, la vigilance est de mise.

Pour en savoir plus : https://www.facebook.com/individualisationimpots

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